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Sagesse. La loi de l’équilibre : les anciens enseignements du Yi King sur la vertu, la sagesse et la force

CHINE ANCIENNE > Sagesse

PODCAST

Dans les enseignements profonds du Yi King, l’équilibre dans la vie est considéré comme essentiel. Il suggère que lorsque nous assumons des rôles ou des positions qui dépassent nos capacités, que ce soit en termes de vertu, de sagesse ou de force, le succès devient un objectif insaisissable. Cette notion de déséquilibre est un rappel intemporel de trois des plus grands faux pas de la vie, des leçons qui résonnent aussi profondément aujourd’hui que dans l’Antiquité.

Les dangers d’un pouvoir sans vertu

C’est une leçon essentielle : ceux qui occupent des postes élevés doivent avoir une haute vertu. Un récit, tiré de la chronique historique chinoise History as a Mirror (L’histoire comme un miroir) et se déroulant pendant la Période des Royaumes combattants, illustre bien ce principe.

Le souverain du royaume de Jin, Zhi Xuanzi aimait beaucoup son fils, Zhi Yao, dont il admirait les qualités royales apparentes, et voulait le choisir comme héritier. Cependant, les ministres de Jin s’y opposèrent, avertissant que Zhi Yao n’avait pas la bienveillance nécessaire pour diriger et que son règne mènerait au désastre. Malgré leurs conseils, Zhi Xuanzi insista pour nommer Zhi Yao comme héritier. Après la mort de Zhi Xuanzi, le règne de Zhi Yao fut marqué par un manque de bienveillance et un traitement sévère des fonctionnaires, ce qui entraîna des conflits avec d'autres royaumes. Finalement, l’État Jin fut vaincu par les États Han, Zhao et Wei, et sa lignée s’éteignit.

La loi de l’équilibre : les anciens enseignements du Yi King sur la vertu, la sagesse et la force
L’histoire de Zhi Xuanzi, souverain du royaume de Jin, illustre le fait que les personnes occupant de hautes fonctions doivent avoir une vertu correspondante. (Image : wikimedia / Daderot, CC0)

L’histoire nous montre que, même si ceux qui atteignent la grandeur ne sont pas parfaits, ils doivent posséder à la fois la vertu et le talent. L’empereur Li Shimin de la dynastie Tang, par exemple, était ouvert d’esprit, frugal et donnait la priorité au bien-être de ses concitoyens, instaurant ainsi la célèbre « ère Zhenguan », un âge d’or dans l’histoire de la Chine. En matière de gouverner, la vertu passe avant tout.

Reconnaître ses propres limites intellectuelles

La sagesse réside dans la connaissance des autres, mais l’illumination réside dans la connaissance de soi. Les grands individus reconnaissent à la fois leurs forces et leurs limites.

En 1952, Chaim Weizmann, le premier président d’Israël, décéda. Albert Einstein reçut un appel téléphonique de l’ambassadeur d’Israël : « M. Einstein, je vous appelle au nom de David Ben-Gourion, le Premier ministre de l’État d’Israël. Nous voulons vous demander si vous accepteriez d’être candidat au poste de président d’Israël. »

Einstein déclina immédiatement l’offre et répondit : « Monsieur l’Ambassadeur, je connais un peu la nature, mais presque rien des êtres humains. Comment une personne comme moi peut-elle devenir président ? »

Benjamin Franklin avait une phrase célèbre : « Un trésor mal placé est un gâchis ». Si Einstein avait accepté l’offre, le monde aurait été privé d’un grand physicien.

Le danger de la surestimation de ses forces

Surestimer ses capacités peut être très dommageable. Une autre histoire de la Période des Royaumes combattants nous éclaire sur cet écueil majeur.

La loi de l’équilibre : les anciens enseignements du Yi King sur la vertu, la sagesse et la force
Il paria avec un autre homme fort qu’il pouvait soulever l’un des énormes chaudrons. (Image : wikimedia / Dennis Jarvis from Halifax, Canada / CC BY-SA 2.0)

Qin Wuwang, un souverain célèbre pour sa force, aimait le combat physique. Un jour, dans la capitale des Zhou de l’Est, Luoyang, il aperçoit les neuf chaudrons tripodes, héritages du légendaire empereur Yu. Il paria avec un autre homme fort, Meng Shuo, qu’il pouvait soulever l’un des énormes chaudrons, mais Meng déclina le défi. Qin Wuwang le tenta lui-même, mais il se cassa la rotule et mourut à l’âge de 23 ans.

Il est essentiel de donner le meilleur de soi-même, mais il est tout aussi vital de reconnaître ses limites. Ne pas reconnaître ces trois pièges de la vie : manquer de vertu dans les postes élevés, surestimer sa sagesse ou porter des fardeaux au-delà de ses forces, c’est aller à l’échec.

L’univers fonctionne sans parti pris, considérant toutes les créatures comme infimes. Notre petit voyage ne doit pas être rempli d’orgueil face au grand dessein de l’univers. Après tout, le destin a généralement ses propres plans, et tout a une cause et un effet.

Rédacteur Albert Thyme

Source : Balancing Act : The I Ching’s Ancient Insights Into Virtue, Wisdom, and Strength
www.nspirement.com

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