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Histoire. L’élégance et la beauté inégalées de Wang Zhaojun

CHINE ANCIENNE > Histoire

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Déployons le rouleau de l’histoire pour découvrir l’élégance et la beauté à travers le temps. Tout au long de l’histoire de la Chine, de nombreuses femmes légendaires, talentueuses, élégantes et belles possédaient de grandes vertus. Wang Zhaojun est l’une des Quatre grandes beautés qui ont été honorées dans la Chine ancienne.

Wang Zhaojun est née en 51 av. J.-C. sur les rives de la belle rivière Xiangxi qui coulait au pied de la montagne Jingchu. La légende veut que Mme Wang ait rêvé d’une lune lumineuse qui lui tombait dans les bras peu de temps après avoir donné naissance à Zhaojun.

Le nouveau-né s’appelait Haoyue. Elle était belle et aimable comme une fée de la lune, ce que l’on attribuait aux qualités nourricières des montagnes pittoresques environnantes et des eaux pures de la rivière. De plus, elle a été capable de réciter des poèmes et de jouer des instruments à cordes dès l’âge de dix ans. Cela était dû à l’influence positive de la culture Han. Sa beauté et son intelligence étaient reconnues par tous les habitants de la ville.

L’élégance et la beauté inégalées de Wang Zhaojun
Les Quatre grandes beautés de la Chine ancienne : Shih Tzu, Wang Zhaojun, Yang Yuhuan et Diao Chan. (Image : wikimedia / Domaine public)

L’adversité tempérait son esprit et son corps

En 38 av. J.-C., Wang Zhaojun fut choisie pour intégrer le harem du palais impérial et se rendit donc dans la prospère capitale Chang’an. À l’époque, l’empereur avait l’habitude de choisir les dames de la cour sur la base de leur portrait.

Assimilée au phénix, Wang Zhaojun était si pure qu’elle n’eut pas besoin de soudoyer l’artiste Mao Yanshou, comme l’avaient fait les autres. Mao Yanshou fit délibérément un portrait peu flatteur d’elle, ce qui l’amena à devenir une dame de la cour ordinaire : assimilée à une servante, elle devait s’occuper des tâches ménagères dans les recoins du palais. Elle était souvent traitée froidement et se voyait confier des tâches difficiles. Cette adversité ne servit qu’à tempérer son esprit et son corps. On pouvait probablement y voir la volonté du ciel de la fortifier en ces heures de ténèbres, car son avenir prédestiné ne s’était pas encore réalisé.

En 33 av. J.-C., après avoir combattu les Xiongnu dans le Nord pendant plus d’un siècle, la dynastie Han devint plus puissante à l’époque de l’empereur Yuan. Cependant, les Xiongnu du Sud s’affaiblissaient et le peuple aspirait à une vie stable. Afin d’établir des relations amicales avec la dynastie Han, par le biais du mariage, le Chanyu Hu Hanye, le monarque des Xiongnu, se rendit à Chang’an pour rencontrer l’empereur Yuan.

L’élégance et la beauté inégalées de Wang Zhaojun
Au cours de son voyage, Wang Zhaojun joua une mélodie triste avec son pipa. Des oies volant au-dessus de la ville entendirent la belle musique et, voyant une belle femme à cheval, les oies oublièrent de battre des ailes, et tombèrent au sol. (Image : wikimedia / Qiu Ying / Domaine public)

Wang Zhaojun fut choisie pour épouser le monarque

En tant que dame de la cour, Wang Zhaojun fut choisie pour le mariage. Lorsque la matrone du harem envoya son portrait peu flatteur à l’empereur, celui-ci se contenta de jeter un coup d’œil et d’approuver d’un signe de tête. Mais lorsqu’elle apparut dans la salle, sa beauté et sa modestie bouleversèrent et émerveillèrent l’empereur, le monarque des Xiongnu et les ministres. Le Chanyu Hu Hanye, le monarque des Xiongnu, était ravi et promit de maintenir la paix le long de la frontière.

Wang Zhaojun suivit l’ordre de l’empereur de contribuer à maintenir la paix avec les Xiongnu par le biais du mariage. En conséquence, elle fut honorée du titre de Ninghu Yanzhi, c’est-à-dire de reine capable d’apporter la paix aux Xiongnu. Après cela, Wang Zhaojun entreprit sa mission de maintenir la stabilité de la frontière entre les Han et les Xiongnu et de répandre la culture Han.

Il y a deux mille ans, la tribu Xiongnu menait une vie nomade dans le désert et le froid du Nord. Leur mode de vie leur avait fait prendre du retard par rapport à la dynastie Han, plus prospère et civilisée. Sur le chemin menant sur le territoire des Xiongnu, l’actuelle Mongolie, Wang Zhaojun observait tranquillement son environnement. Le vent du Nord balayait la terre, l’herbe était flétrie et blanche, un contraste total avec la prospérité de Chang’an.

Une reine vertueuse et bienveillante amenant la paix et la prospérité aux Xiongnu

De plus, Jingchu, sa ville natale, et le palais Han de Chang’an étaient très éloignés. Tout cela lui donnait la nostalgie de sa ville natale et de sa famille. Elle joua donc une mélodie triste avec son pipa (luth chinois). Des oies volant au-dessus de la ville entendirent la belle musique et, voyant une belle femme à cheval, les oies oublièrent de battre des ailes, et tombèrent au sol.

L’élégance et la beauté inégalées de Wang Zhaojun
La capacité de Wang Zhaojun à apaiser les Xiongnu par le biais du mariage et à rendre la frontière harmonieuse était une manifestation de l’« harmonie » dans la culture chinoise traditionnelle. (Image : wikimedia / Sailko / CC BY 3.0)

Après avoir atteint le territoire des Xiongnu, Wang Zhaojun dut faire face à un environnement difficile et à des coutumes très différentes. Néanmoins, elle s’en tint fermement à sa mission, mit de côté son mal du pays et entreprit de s’intégrer à la vie des Xiongnu avec courage, persévérance et bonté. De simple dame ayant un statut de servante du palais Han, elle devint une reine vertueuse et bienveillante des Xiongnu et assista le monarque pendant deux générations.

Elle conseilla au monarque de mettre fin à la guerre et transmit au peuple le système avancé d’étiquette culturelle des Han. Elle leur apprit également à planter du millet et du chanvre, à élever des animaux domestiques, à tisser des étoffes et à creuser des puits. En conséquence, les incursions ennemies et les guerres cessèrent le long de la frontière, au profit d’une scène où « le vent soufflait sur l’herbe et on apercevait des bovins et des moutons ». Le peuple put enfin bénéficier d’une vie paisible et prospère.

Considérée comme une déesse envoyée par le ciel

La capacité de Wang Zhaojun à apaiser les Xiongnu par le biais du mariage et à rendre la frontière harmonieuse était des manifestations de « l’harmonie » dans la culture chinoise traditionnelle. Assimilée à une « fée », Wang Zhaojun se montra à la hauteur de la mission confiée par la dynastie Han, en apaisant le conflit entre la dynastie Han et les Xiongnu et en propageant la culture des Han. Ses réalisations devinrent des balises guidant les générations suivantes.

En contribuant à l’établissement de la paix à la frontière entre les Han et les Xiongnu, et en créant la prospérité pendant un demi-siècle, elle gagna l’amour et le respect du peuple à cette époque et pour les générations à venir. En son honneur, les Xiongnu construisirent la tombe de Wang Zhaojun sur la rive de la Grande Rivière Noire. Dans le désert du Nord, elle était considérée comme une déesse envoyée par le ciel pour aider les Xiongnu. On disait qu’il y aurait de l’eau en abondance et de beaux pâturages partout où elle passerait.

Rédacteur Albert Thyme

Source : Unsurpassed Elegance and Beauty of Wang Zhaojun
www.nspirement.com

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