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Monde. Somalie : le pays est au bord de la famine alerte un représentant de l’ONU

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Le lundi 5 septembre, le chef de l’agence humanitaire de l’ONU a alerté que la Somalie était au bord de la famine, ajoutant que le pays est maintenant à un « point de basculement ».

Certaines régions du pays sont déjà confrontées à la famine. Selon l’ONU, si l’aide n’arrive pas, ces conditions sont susceptibles de durer au moins jusqu’en mars 2023.

Le Comité permanent inter organisations (IASC) des Nations unies a publié une déclaration lundi, demandant « un soutien et un accès humanitaire pour sauver des vies », confronté à la menace d’une famine à l’échelle nationale en Somalie.

Des millions de Somaliens risquent de mourir de faim

L’ONU a prévenu que des millions de Somaliens risquent de mourir de faim, en particulier les femmes enceintes et les mères allaitantes, et les enfants de moins de cinq ans.

« La famine et la mort sont probablement déjà en cours. Pendant la famine de 2011, environ 50 % des plus de 250 000 personnes qui sont mortes, sont décédées avant la déclaration officielle. Au moins la moitié étaient des enfants », a déclaré la  Cour pénale internationale (CPI).

À l’heure actuelle, on estime que 20,5 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Érythrée, Somalie et Djibouti) sont confrontées à « une crise alimentaire grave et totalement évitable », ont déclaré les chefs de la région. Ils ont également indiqué que les déclarations de famine ne devaient pas suffire à déclencher une action.

La Corne de l’Afrique est également confrontée à sa plus grande sécheresse depuis 40 ans. Les experts ont prévu une « cinquième saison des pluies consécutive ratée », selon Reuters. Depuis juin, une sécheresse « terrible et sinistre » sévit dans le pays, et des millions de Somaliens, en particulier des enfants, souffrent de malnutrition aiguë.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en août, plus de trois millions de têtes de bétail destinés à nourrir la population ont péri, et la production agricole a échoué en raison du manque d’eau.

L’arrêt des importations mondiales de blé, suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un des principaux exportateurs mondiaux de céréales, aurait aussi joué un rôle dans la crise alimentaire. La hausse des prix des denrées alimentaires et  des carburants due à la guerre a également été citée comme un des facteurs.

Suite à un accord négocié entre la Turquie et les Nations unies, les exportations de céréales ont depuis repris et un navire est parvenu à Djibouti. Cependant, les organisations à but non lucratif affirment que la guerre a détourné les fonds des efforts humanitaires.

Appel de fonds

En plus des alertes constantes des autorités locales, les agences de l’ONU et les organisations non gouvernementales (ONG) ont déjà mis en garde contre les problèmes de famine « depuis plus d’un an », affirmant qu’il n’y avait aucune réponse.

En dépit de l’attention mondiale et des premiers efforts pour augmenter l’aide humanitaire, les fonds n’ont pas été suffisants, en raison d’une « explosion des besoins. »

« Ensemble, nous avons déjà évité la famine par le passé. Nous pouvons et devons le faire à nouveau », a déclaré la CPI.

« Dans un monde d’une richesse stupéfiante, il est inacceptable que des personnes meurent de faim. Nous devons agir maintenant. »

La CPI a également demandé que l’accès aux opérations humanitaires soit facilité. Des appels supplémentaires pour des fonds ont été lancés aux partenaires afin de soutenir les efforts humanitaires pour éviter que la famine ne fasse plus de victimes.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a déclaré que 473 millions de dollars seraient nécessaires au cours des six prochains mois pour contrer la crise. Moins de 4 % des fonds nécessaires ont été réunis à la suite d’un appel lancé en février.

Les autres pays de la Corne de l’Afrique sont également confrontés aux retombées de la sécheresse. On estime qu’environ 20,4 millions de personnes en Éthiopie ont besoin d’une aide alimentaire, tandis qu’un demi-million de personnes au Kenya sont en situation d’insécurité alimentaire.

En juin, la Banque mondiale a approuvé l’octroi de 327,5 millions de dollars pour soutenir les éleveurs de la Corne de l’Afrique.

Le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU Nations, Martin Griffiths, qui préside également le Comité permanent inter organisations, s’est rendu en Somalie pendant cinq jours, pour sa toute première visite dans le pays. Il a exprimé combien il a été choqué jusqu’au plus profond de lui-même, par la souffrance de nombreux Somaliens.

« J’ai été profondément choqué ces derniers jours par le niveau de douleur et de souffrance qu’ endurent tant de Somaliens », a-t-il déclaré aux journalistes à Mogadiscio, la capitale de la Somalie.

« La famine frappe à la porte », a-t-il dit, « aujourd’hui c’est un ultime avertissement ».

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : United Nations Forum Sounds Famine Alert in Somalia, Country at ‘Tipping Point’

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