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Monde. Sécurité nationale de Hong Kong, un risque pour les étrangers

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Plusieurs pays ont averti leurs citoyens des risques de voyager à Hong Kong. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
 

La loi de Pékin sur la sécurité nationale rend la vie difficile aux Hongkongais. Alors qu’auparavant, il leur était possible d’émettre des critiques à l’encontre du Parti communiste chinois (PCC) et de parler librement des droits de l’homme, de telles attitudes vont maintenant être taxées de subversion portant atteinte à l’État et les conduire à l’emprisonnement. La loi affecte non seulement les Hongkongais, mais aussi les étrangers !

Les risques pour les étrangers

Selon la loi, si vous vivez en dehors de Chine et que vous commettez un acte considéré comme favorisant la subversion ou la sécession à Hong Kong, vous pouvez être arrêté par les autorités chinoises dès que vous atterrissez à Hong Kong. Par exemple, si vous créez une publication sur Facebook blamant le régime communiste chinois et que, dans les mois qui suivent, vous vous rendez à Hong Kong pour un voyage d’affaires, il y a de forts risques que vous soyez arrêté et emprisonné.

Même si vous échappez aux poursuites, vous serez sans doute expulsé, ce qui signifie que vous ne pourrez jamais entrer à Hong Kong. Des pays comme le Canada, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie ont informé leurs citoyens que voyager à Hong Kong comporte un risque de surveillance, d’expulsion et même de réclusion à perpétuité. En conséquence, les experts estiment que Hong Kong verra moins de voyageurs étrangers à l’avenir.

La loi sur la sécurité nationale est problématique même pour les étrangers. (Image : Capture d’écran / YouTube)
La loi sur la sécurité nationale est problématique même pour les étrangers. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

« Combinée à la crise du Covid-19 et aux manifestations à Hong Kong, la loi sur la sécurité nationale a créé beaucoup d’incertitude quant à une éventuelle reprise… Nous pouvons nous attendre à ce que les visiteurs des États-Unis et du Royaume-Uni diminuent considérablement (après le relâchement des mesures de restriction du Covid-19) parce que ces deux gouvernements ont exprimé beaucoup d’inquiétudes en ce qui concerne la sécurité et la stabilité de Hong Kong », a déclaré Herbert Yum, Directeur de recherche à Hong Kong chez Euromonitor International, un fournisseur d’études de marché, à CNN Travel.

La loi contient également une disposition permettant à l’État de prendre toutes les mesures nécessaires pour contrôler les ONG et les médias internationaux. De ce fait, les autorités communistes chinoises pourront désormais sévir contre les ONG ou les médias qui soutiennent publiquement la démocratie ou la liberté d’expression sous prétexte de « collusion avec les forces étrangères ».

Lorsqu’il a été demandé à Tam Yiu-chung, l’unique délégué de Hong Kong au Comité permanent du Congrès national du peuple, si les journalistes faisant état du massacre de Tiananmen en 1989 ou de l’indépendance de Hong Kong seraient pénalisés en vertu de la loi, il a répondu qu’ils devaient se référer aux « Conseils juridiques professionnels » sur la question. La Chambre générale de commerce de Hong Kong a exprimé des préoccupations au sujet de la loi, déclarant qu’elle créé une incertitude quant aux libertés et à la sécurité des personnes.

Effet sur le système éducatif

Plusieurs universités de Hong Kong ont été ébranlées par la nouvelle loi car elles craignent que cela finisse par restreindre la liberté académique dans la ville. Sun Kwok, ancien doyen de la Faculté des sciences à l’Université de Hong Kong (HKU), a déclaré que les universités auront beaucoup de mal à convaincre les nouvelles recrues qu’elles bénéficieront de la liberté académique complète à Hong Kong, pour poursuivre leurs activités de recherche. Il doute aussi que les universités de Hong Kong soient en mesure de conserver leur renommée internationale en tant que centres d’excellence.

Les universités de Hong Kong peuvent ne pas être en mesure de garantir la liberté des chercheurs universitaires. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Les universités de Hong Kong peuvent ne pas être en mesure de garantir la liberté des chercheurs universitaires. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
 

En attendant, les étudiants de Hong Kong seront bientôt contraints d’étudier la loi sur la sécurité nationale et sur « l’hégémonie » du Parti communiste chinois. Dès leur plus jeune âge, les enfants seront soumis au lavage de cerveau, leur laissant croire qu’ils n’ont pas d’avenir sans le PCC et que tout ce qu’ils obtiennent provient du PCC. Les administrateurs scolaires ont été invités à contacter la police si quelqu’un insulte l’hymne national chinois sur les campus.

Rédacteur Nello Tinazzo 

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