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Monde. Monnaie numérique : la Banque centrale européenne déclare la guerre au bitcoin 

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Dans un récent communiqué, la Banque centrale européenne (BCE) a ouvertement déclaré la guerre au bitcoin, marquant un grand coup pour les adeptes de la monnaie numérique.

La missive, intitulée Bitcoin’s Last Stand a été publiée directement sur le blog de la BCE le 30 novembre. Bien qu’elle ait été transmise sous la forme d’un article de blog, il ne s’agissait pas d’un contenu de remplissage SEO créé par un stagiaire du département marketing.

Au contraire, l’auteur principal de l’article est Ulrich Bindseil, directeur général de la division « Infrastructures de marché et paiements » de la BCE, et Jürgen Schaaf, positionné comme conseiller dans le même département, selon LinkedIn.

L’article s’ouvre sur une pluie d’étincelles, indiquant que la valeur du marché du bitcoin s’est littéralement effondrée, passant de 69 000 dollars en novembre 2021 à 15 000 dollars seulement un an plus tard, en novembre 2022, à la suite du départ en fumée de la chaîne de Ponzi FTX, Alameda Research.

« Depuis lors, la valeur a fluctué autour de 20 000 dollars. Pour les partisans du bitcoin, cette stabilisation apparente est le signe d’un répit sur le chemin vers de nouveaux sommets », indique Ulrich Bindseil.

Ensuite, il enfonce le clou : « il est cependant plus probable qu’il s’agisse d’un dernier souffle artificiellement induit avant la route vers l’inutilité… et cela était déjà prévisible avant que FTX ne fasse faillite et n’envoie le prix du bitcoin bien en dessous de 16 000 dollars. »

Les transactions réelles en bitcoin sont lourdes

La BCE s’oppose au bitcoin sur plusieurs fronts. L’un des plus importants est clairement exposé dans une sous-section intitulée Bitcoin is Rarely Used for Legal Transactions, où la banque souligne un fait essentiel : « la conception et les lacunes technologiques du bitcoin le rendent discutable en tant que moyen de paiement : les transactions réelles en bitcoin sont lourdes, lentes et coûteuses. »

Les auteurs s’insurgent également contre deux autres faits : « l’évaluation du marché du bitcoin est (…) basée sur une pure spéculation » et « le bitcoin ne convient pas non plus comme investissement. »

Ils précisent : « il ne génère pas de flux de trésorerie (comme l’immobilier) ou de dividendes (comme les actions), ne peut pas être utilisé de manière productive (comme les matières premières) ou fournir des avantages sociaux (comme l’or). »

Troisièmement, la BCE s’insurge contre l’énorme matériel informatique et l’empreinte de la consommation électrique de bitcoin pour effectuer le nombre limité de transactions qu’il effectue, « Il convient également de noter que le système Bitcoin est un pollueur sans précédent. Tout d’abord, il consomme de l’énergie à l’échelle d’économies entières. »

Une quantité d’électricité comparable à celle de l’Autriche

« On estime que l’extraction de bitcoins consomme chaque année une quantité d’électricité comparable à celle de l’Autriche. Deuxièmement, il produit des montagnes de déchets matériels. Une transaction en bitcoin consomme du matériel comparable à celui de deux smartphones », poursuit l’article.

« L’ensemble du système Bitcoin génère autant de déchets électroniques que l’ensemble des Pays-Bas. Cette inefficacité du système n’est pas un défaut mais une caractéristique. C’est l’une des particularités permettant de garantir l’intégrité de ce système totalement décentralisé. »

La missive déclare également que le fait de réglementer les monnaies numériques actuelles peut être considéré comme leur donnant une légitimité imméritée dans une sous-section intitulée « La réglementation peut être interprétée à tort comme une approbation ».

La dernière section, intitulée Promoting Bitcoin Bears a Reputational Risk for Banks (La promotion du bitcoin comporte un risque de réputation pour les banques), renforce cette position, Ulrich Bindseil et Jürgen Schaff déclarant : « Puisque le bitcoin ne semble convenir ni comme système de paiement ni comme forme d’investissement, il ne devrait pas être traité comme tels du point de vue réglementaire et ne devrait donc pas être légitimé. »

« De même, l’industrie financière devrait se méfier des dommages à long terme de la promotion des investissements en bitcoins malgré les profits à court terme qu’ils pourraient réaliser. »

Ils précisent encore : « l’impact négatif sur les relations avec les clients et l’atteinte à la réputation de l’ensemble du secteur pourraient être énormes une fois que les investisseurs en bitcoins auront réalisé de nouvelles pertes. »

Pour les défenseurs de la possibilité d’avoir accès à un système financier qui échappe à toute autorité centrale, la missive de la BCE est une cause d’inquiétude.

Dans un lien parallèle à l’article, la banque a répertorié des publications connexes remontant jusqu’en octobre 2020, qui préconisent toutes l’installation d’une monnaie numérique de banque centrale.

Les articles : We Must be Prepared to Issue a Digital Euro, Digital Central Bank Money for Europeans- Getting Ready for the Future, et The ECB’s Case for Central Bank Digital Currencies ne sont que trois exemples parmi d’autres.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Europe’s Central Bank Declares War on Bitcoin

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