Au 16 octobre, la ville de New York fournissait des logements et des services à environ 64 100 personnes, alors que le nombre total de migrants dans la ville s’élèverait à plus de 126 700, et le flux de migrants ne semble pas se tarir. (Image : Image : Michael Pewny / Pixabay)
Selon un sondage publié le 24 octobre par l’institut de recherche Siena College, la majorité des New-Yorkais pensent que la crise des migrants, qui touche actuellement la Grosse Pomme, « détruira la ville de New York ».
Le sondage a été réalisé du 13 au 16 août 2023 auprès de 803 électeurs inscrits dans l’État de New York.
Le 6 septembre, lors d’une réunion publique dans l’Upper West Side, le maire de New York, Eric Adams, a parlé de la crise des migrants en déclarant : « je vais vous dire une chose, New Yorkais, jamais dans ma vie je n’ai eu un problème dont je ne voyais pas la fin. Je n’en vois pas la fin », ajoutant que « ce problème va détruire la ville de New York. Détruire la ville de New York ».
Les commentaires d’Eric Adams semblent avoir touché une corde sensible chez les New-Yorkais, 58 % d’entre eux étant d’accord avec cette déclaration, selon le sondage.
De manière plus générale, 84 % des personnes interrogées pensent que la crise des migrants est un « problème grave », tandis que 57 % pensent qu’il est « très grave ».
Une majorité de 64% pense que New York a fait assez pour soutenir les migrants et devrait se concentrer sur le ralentissement du flux vers la ville, tandis que 29% disent que la ville devrait les accepter et travailler pour les assimiler.
Steven Greenberg, sondeur au Siena College, a déclaré : « alors que d’autres questions à Washington et à l’étranger ont largement alimenté le cycle de l’information au cours des dernières semaines, l’afflux de migrants à New York reste une priorité pour les électeurs, 84 % d’entre eux estimant qu’il s’agit d’un problème grave, 57 % très grave pour l’État », « Il est rare de voir une question sur laquelle au moins 79 % des démocrates, des républicains, des indépendants, des hommes, des femmes, des habitants du nord et du sud de l’État, des Noirs, des Blancs, des Latinos, des catholiques, des juifs et des protestants s’accordent à dire que l’afflux de migrants est un problème grave. »
Pointer du doigt
De nombreux New-Yorkais accusent tous les niveaux de gouvernement d’être responsables de l’échec apparent de la gestion de la crise.
« Les électeurs désapprouvent le travail du gouverneur Kathy Hochul pour faire face à l’afflux de migrants par 15 points, mais ils désapprouvent le travail d’Eric Adams sur la question des migrants par 16 points et ils désapprouvent l’administration Biden sur cette question par 35 points, y compris une légère pluralité de démocrates », a déclaré Steven Greenberg.
Le 24 octobre, lors de sa séance hebdomadaire de questions-réponses, Eric Adams a déclaré que la ville était officiellement « à court de place », ajoutant : « je ne sais pas comment être plus clair. Quand on n’a plus de place, c’est qu’on n’a plus de place ».
« Je veux être clair : les signes visuels de cette crise dans cette ville, les gens vont commencer à s’en rendre compte », a déclaré Eric Adams, ajoutant que « nous n’avons plus de place, et la question n’est pas de savoir si les gens dormiront dans la rue, mais quand. Nous sommes à pleine capacité. Cela va faire mal et ce ne sera pas beau à voir ».
Eric Adams a admis que la ville devra trouver de « grands espaces » pour essayer de créer un « environnement contrôlé » afin d’héberger les migrants qui ont fait leur chemin jusqu’à New York, ajoutant que même les solutions les plus simples proposées ont un coût élevé pour les contribuables de la ville de New York.
« Nous sommes en train de découvrir quelles sont nos options. Croyez-le ou non, les tentes coûtent cher. Tout est coûteux. Ce à quoi nous sommes confrontés en ce moment, c’est à un épuisement des ressources qui va menacer notre capacité à fournir les services de base aux New-Yorkais. Et je ne peux pas permettre que cela se produise », a déclaré le maire.
Les migrants continuent d’arriver
Au 16 octobre, la ville de New York fournissait des logements et des services à environ 64 100 personnes, alors que le nombre total de migrants dans la ville s’élèverait à plus de 126 700, et le flux de migrants ne semble pas se tarir.
Au début du mois d’octobre, les autorités ont déclaré que le nombre de migrants arrivant chaque jour dans la ville s’élevait à 600.
Lors d’une conférence de presse tenue le 4 octobre, Anne Williams-Isom, adjointe au maire de New York chargée de la santé et des services sociaux, a déclaré que la ville connaissait une « augmentation significative » du nombre d’arrivées.
Camille Joseph, chef de cabinet du maire Eric Adams, a déclaré que durant la semaine du 11 septembre, la ville avait reçu 10 bus charters de migrants, et que durant la semaine du 25 septembre, la ville en avait reçu 27, a rapporté ABC News.
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, fait venir des migrants en bus depuis avril 2022 afin d’alléger le fardeau qui pèse sur les communautés dont il a la charge et de sensibiliser l’opinion publique à cette question.
En septembre, Greg Abbott a publié un message sur X : « des bus supplémentaires déployés à Eagle Pass sont en train d’être affrétés pour envoyer des migrants dans des villes sanctuaires. Le Texas utilisera toutes les stratégies possibles pour aider nos villes frontalières et répondre à la crise frontalière de Joe Biden. »
