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Monde. La Chine sape l’autonomie de Hong Kong, les États-Unis ripostent

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En vertu d’une nouvelle loi à Hong Kong, les militants en faveur de la démocratie et de la liberté d’expression peuvent être classés comme une menace pour la sécurité nationale. (Image : Studio Incendo / flickr / CC BY 2.0)
 

Le Parti communiste chinois (PCC) a approuvé une loi sur la sécurité nationale qui permettra au gouvernement du continent de criminaliser les activités à Hong Kong  identifiées comme étant un défi à l’autorité du Parti dans la ville.

En utilisant la nouvelle loi, les militants pro-démocratie et les militants de la liberté d’expression peuvent être classés comme une menace pour la sécurité nationale, permettant au gouvernement chinois de prendre des mesures strictes contre ces personnes.

Saper l’autonomie de Hong Kong

Après l’adoption de la loi par le Congrès national du peuple (CNP) de Chine, les délégués ont massivement applaudi. Une législation détaillée sera bientôt rédigée et éventuellement promulguée au cours des prochains mois. La loi permettra potentiellement aux forces de sécurité chinoises d’opérer à Hong Kong. Les responsables de la ville, qui ont une position pro-Pékin, affirment que la loi est nécessaire pour lutter contre les cas croissants de terrorisme et de violence.

Cependant, des experts indépendants avertissent que la loi sur la sécurité nationale a essentiellement pour but de priver Hong Kong de son autonomie, plaçant la ville sous le contrôle strict du Parti communiste. Lorsque la Grande-Bretagne a remis Hong Kong à la Chine en vertu du principe « un pays, deux systèmes » qui avait été convenu en 1997, Pékin a promis qu’elle permettrait à Hong Kong de rester autonome pendant 50 ans. Cependant, après seulement quelques décennies, le Parti communiste a tué l’esprit de l’accord.

Le président américain Donald Trump a critiqué Pékin pour avoir pris des mesures aussi sévères contre Hong Kong. « La Chine a remplacé sa formule promise, " un pays, deux systèmes " par " un pays, un système "… (La loi) diminue le statut de longue date et la fierté de la ville… C’est une tragédie pour le peuple de Hong Kong, le peuple chinois et de fait pour les peuples du monde », a-t-il déclaré.

Le président américain Donald Trump a critiqué Pékin pour avoir pris des mesures aussi sévères contre Hong Kong. (Image : The White House / CC0 1.0)
Le président américain Donald Trump a critiqué Pékin pour avoir pris des mesures aussi sévères contre Hong Kong. (Image : The White House / CC0 1.0)
 

Le président Trump a annoncé que l’Administration allait révoquer le statut commercial préférentiel de Hong Kong, une décision qui va mettre en danger la position de la ville en tant que centre financier mondial. En conséquence, le gouvernement américain traitera désormais Hong Kong comme n’importe quelle autre ville chinoise. Les importations en provenance de la région devront désormais payer des droits de douane équivalents à ce qui est facturé pour les importations de la Chine continentale. Les lois régissant les traités d’extradition, les douanes, etc., devront également être modifiées.

Le président Trump a déclaré qu’il mettra à jour les avis aux voyageurs américains afin de refléter le danger accru à Hong Kong, résultant du contrôle renforcé du Parti communiste. Il a également indiqué que l’Administration prendra des mesures pour sanctionner les responsables de Hong Kong et de Chine coupables de la diminution de l’autonomie de la ville.

Le gouvernement chinois a exprimé sa vive opposition à la décision des États-Unis de mettre fin au traitement préférentiel de Hong Kong et d’imposer des sanctions. Ils ont averti que toute sanction sera une arme à double tranchant et affectera bientôt les États-Unis « de manière significative ».

Offre de citoyenneté

Le gouvernement britannique envisage d’offrir la citoyenneté aux Hongkongais qui détiennent un passeport britannique National Overseas (BNO) si la Chine continue de maintenir la loi sur la sécurité nationale dans la ville. À l’heure actuelle, près de 2,9 millions de résidents de Hong Kong sont éligibles pour les passeports BNO. Près de 300 000 détenteurs d’un passeport BNO à Hong Kong ont déjà le droit de visiter le Royaume-Uni pour une période pouvant aller jusqu’à 6 mois sans avoir besoin d’un visa.

Le gouvernement britannique envisage d’offrir la citoyenneté aux Hongkongais qui détiennent un passeport Britannique National Overseas (BNO). (Image : Christopher Elison / flickr / CC BY 2.0)
Le gouvernement britannique envisage d’offrir la citoyenneté aux Hongkongais qui détiennent un passeport Britannique National Overseas (BNO). (Image : Christopher Elison / flickr / CC BY 2.0)
 

Selon les changements proposés, les titulaires de passeport éligibles pourront passer 12 mois au Royaume-Uni, ce qui ouvrira éventuellement la voie à la pleine citoyenneté. Le ministre de l’Intérieur, Priti Patel, a déclaré que le gouvernement britannique était profondément préoccupé par les actions de la Chine contre Hong Kong. Certains députés britanniques ont même proposé d’octroyer la citoyenneté automatique aux titulaires de BNO.

Rédacteur Nello Tinazzo

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