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Monde. Une étude révèle que six pays sont à eux seuls responsables de presque la totalité de la plaque de déchets du Pacifique nord

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Des chercheurs du projet Ocean Cleanup et de l’université de Wageningen ont découvert que plus de 90 % de la plaque de déchets du Pacifique nord provient de seulement six pays industrialisés pratiquant la pêche. Leur étude a été publiée dans Scientific Reports le 1er septembre.

Le North Pacific Garbage Patch (NPGP), également appelé Great Pacific Garbage Patch, est un amas de débris marins et d’autres déchets, situé dans la partie centrale de l’océan Pacifique nord. Les chercheurs du projet Ocean Cleanup estiment que la plaque couvre 1,6 million de kilomètres carrés (620 000 miles carrés).

Elle se compose de deux grandes zones : l’« Eastern Garbage Patch », qui va de la Californie à Hawaï, et le « Western Garbage Patch », qui s’étend d’Hawaï au Japon.

Alors que la plupart des gens s’imaginent que les plaques de déchets constituent des îles géantes, la réalité est que la plupart des plaques ont une densité assez faible, environ quatre particules de déchets par mètre cube, ce qui empêche leur détection par les images satellites.

Les chercheurs ont trié et étudié 6 000 morceaux de déchets provenant du NPGP dans le but de trouver la source des déchets. Afin d’identifier les pays à la source de la pollution, ils ont cherché des mots et des logos imprimés sur les débris. Les chercheurs ont constaté qu’environ un tiers des déchets n’étaient pas identifiables. Ils n’ont donc pas été en mesure d’en discerner l’origine et la provenance.

Ils ont conclu que les équipements de pêche constituaient environ 26 % des déchets. Les bouées et les flotteurs en plastique représentaient environ 3 % des objets trouvés, soit environ 21 % de l’ensemble des déchets présents sur les plages.

Les pays à l’origine des déchets

Sur les 6 000 déchets analysés, les chercheurs ont pu identifier le pays d’origine de 232 de ces objets.

Le Japon est le pays qui a contribué le plus aux déchets identifiables, avec 33,6 %. La Chine se place en deuxième position, avec 32,3 %.

La Corée du Sud a contribué à 9,9 % des déchets, suivie par les États-Unis (6,5 %), Taïwan (5,6 %) et le Canada (4,7 %).

Au total, la recherche a conclu que 92 % des déchets identifiables dans ces zones avaient leur origine dans ces six pays. La recherche a également conclu que les déchets analysés par le NPGP étaient dix fois plus susceptibles de provenir d’activités de pêche que d’activités terrestres.

Une étude révèle que six pays sont à eux seuls responsables de presque la totalité de la plaque de déchets du Pacifique nord
Environ huit millions de tonnes métriques de plastique sont jetées dans l’océan chaque année, selon des études publiées dans des revues scientifiques. On estime que d’ici 2050, le poids des plastiques dans les océans dépassera le poids de toute la vie marine. Les microplastiques sont déjà ingérés par les poissons et ont commencé à faire leur apparition dans la chaîne alimentaire humaine. (Image : Capture d’écran / YouTube)

Impact environnemental

La pollution marine par le plastique va des gros débris, comme les bouées, les bouteilles et les sacs jetés, aux microplastiques, formés par la fragmentation des matières plastiques.

On estime que 80 % des débris marins proviennent du plastique. En 2013, une évaluation a révélé qu’environ 86 millions de tonnes de débris marins en plastique constituaient l’ensemble des déchets des océans du monde. Cette estimation supposait que 1,4 % des matières plastiques produites dans le monde entre 1950 et 2013 se retrouvaient dans l’océan.

Entre 19 et 23 millions de tonnes de plastique pénètrent chaque année dans les océans du monde

Au début des années 2000, les experts ont découvert que certains organismes se sont en fait adaptés pour vivre sur les débris plastiques flottants, ce qui leur permet de se déplacer au gré des courants océaniques, les transformant potentiellement en espèces envahissantes.

Des recherches, menées dans les eaux australiennes en 2014, ont révélé que sur des débris aussi petits qu’un flocon, des espèces de bactéries rongent le plastique, créant des trous et des sillons.

Certains chercheurs ont supposé que les bactéries pourraient être la raison pour laquelle ils n’ont pas observé l’accumulation de plastique à laquelle ils s’attendaient, vu les niveaux élevés de déversement actuels.

Les chercheurs ont également découvert des microfibres de plastique dans des carottes de sédiments prélevées au fond de l’océan.

Alors que les débris organiques se biodégradent dans l’océan, les débris de plastique ont tendance à se désintégrer en morceaux de plus en plus petits, jusqu’au niveau moléculaire. Certains plastiques se décomposent en moins d’un an, libérant des produits chimiques potentiellement toxiques comme le bisphénol A, les polychlorobiphényles (PCB), et les dérivés du polystyrène.

Les morceaux de plastique extrêmement petits se concentrent dans la partie supérieure de la colonne d’eau et deviennent suffisamment petits pour être ingérés par les organismes aquatiques qui résident près de la surface de l’océan. Comme le plastique se dégrade encore davantage, même les micro-organismes peuvent l’ingérer et le métaboliser, le transformant en dioxyde de carbone.

Selon un rapport publié en 2010 par le Sea Turtle Restoration Project, la pollution plastique dans les océans nuit chaque année à environ 100 000 tortues de mer et mammifères marins, ainsi qu’à un million d’autres créatures marines.

Les tortues de mer confondent parfois les sacs en plastique avec les méduses dont certaines espèces se nourrissent. Le plastique peut soit bloquer, soit déchirer le tube digestif de l’animal, provoquant sa mort.

Une étude réalisée en 2004 a conclu que les goélands vivant en mer du Nord, ont en moyenne trente morceaux de plastique dans leur estomac.

On soupçonne divers effets sur l’homme. Les plastiques océaniques sont entrés dans la chaîne alimentaire humaine, principalement par l’ingestion de coquillages et de crustacés. L’ingestion de plastique a été associée à des effets sur la santé reproductive, cancérigènes et mutagènes.

Le composé synthétique le plus connu utilisé dans les plastiques est le bisphénol A, qui a été associé à des maladies auto-immunes et à des perturbateurs endocriniens, entraînant une baisse de la fertilité masculine et un risque de cancer du sein.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Just Six Countries Responsible for 90% of Identifiable Waste in North Pacific Garbage Patch, Study Reveals

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