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Monde. Covid-19 : faut-il vacciner les femmes enceintes ou allaitantes ?

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Depuis que les vaccins contre la Covid-19 ont reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle en Europe ou celle appelée d’utilisation d’urgence (EUA) aux États-Unis, la question se pose quant à leur innocuité chez les femmes enceintes ou allaitantes. Le document EUA du vaccin Pfizer-BioNTech publié sur le site Internet de la Food and Drug Administration (FDA) indique : « Les données disponibles sur le vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 administré aux femmes enceintes sont insuffisantes pour renseigner sur les risques associés au vaccin pendant la grossesse. » L’agence européenne des médicaments précise également dans le document AMM du vaccin Cominarty de Pfizer-BioNTech que « les données sur la grossesse sont très limitées à ce stade. »

Surveillance des effets indésirables VAERS

Dans un rapport récent soumis par un médecin aux Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des États-Unis et au Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS) de la FDA, un bébé de cinq mois a développé des symptômes et est décédé quelques jours après avoir été allaité par sa mère qui venait de recevoir la deuxième dose du vaccin Pfizer-BioNTech (1166062). Les rapports VAERS sont soumis par des professionnels de la santé, des patients et des membres de leur famille. Selon le site Web du VAERS, le système « n’est pas conçu pour détecter si un vaccin a causé un événement indésirable, mais il peut identifier des schémas de notification inhabituels ou inattendus qui pourraient indiquer d’éventuels problèmes de sécurité nécessitant un examen plus approfondi. »

La mère a reçu sa deuxième dose de vaccin le 17 mars et, le lendemain, son «  nourrisson allaité a développé une éruption cutanée et, dans les 24 heures, il était inconsolable, refusait de s’alimenter et avait de la fièvre ». Selon le clinicien qui a rédigé le rapport, le bébé a été amené dans une salle d’urgence locale et on a constaté qu’il présentait des enzymes hépatiques élevées, ce qui peut indiquer une atteinte ou une inflammation du foie.

« Bien qu’il n’existe pas d’études relatives à l’allaitement, aucun risque n’est attendu en cas d’allaitement », selon l’Agence européenne des médicaments. (Image : StockSnap / Pixabay)

Le bébé a été « hospitalisé, mais son état a continué de se dégrader et il est décédé » deux jours plus tard, avec un diagnostic de purpura thrombocytopénique thrombotique (PTT). Selon le site Web des National Institutes of Health (NIH), le TTP est « une maladie sanguine rare… des caillots sanguins se forment dans de petits vaisseaux sanguins dans tout le corps. Les caillots peuvent limiter ou bloquer le flux de sang riche en oxygène vers les organes du corps, tels que le cerveau, les reins et le cœur. En conséquence, de graves problèmes de santé peuvent se développer. »

Bien que les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des États-Unis aient émis une recommandation pour que les femmes enceintes reçoivent le vaccin Covid-19, sur la base d’une étude publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM), qui a examiné plus de 35000 femmes enceintes, les résultats sont encore préliminaires. De nombreuses inquiétudes persistent concernant les rapports de fausses couches et de mortinaissances après la vaccination. Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires concernant les effets des vaccins sur les femmes enceintes et les nourrissons allaités.

Des centaines de rapports d’événements indésirables liés au vaccin Covid-19 ont été soumis au VAERS.

Au 16 avril 2021, 86 080 rapports d’événements indésirables liés au vaccin Covid-19 avaient été soumis au VAERS liés à l’administration des vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson (Janssen), aux États-Unis. Malgré de nombreux événements indésirables et les antécédents problématiques liés aux fabricants de vaccins ou de médicaments, les autorités fédérales n’ont pas ouvert publiquement d’enquêtes sur la plupart des décès signalés et des effets secondaires graves.

On dénombre 115 rapports VAERS de fausses couches ou de mortinatalité, 3 186 décès, 6 282 hospitalisations, 531 cas d’anaphylaxie, 4 499 réactions allergiques graves, 606 cas de paralysie de Bell, 713 crises cardiaques et 420 cas de thrombocytopénie ou de faible numération plaquettaire après la vaccination.

Le Dr Charles Hoffe, médecin de famille de la province canadienne de la Colombie-Britannique, a exprimé ses inquiétudes quant à l’administration du vaccin Covid-19 aux femmes enceintes dans une lettre ouverte adressée à l’agent de santé provincial de la Colombie-Britannique, Bonnie Henry.

Dans une lettre adressée à sa congrégation, il a averti : « Des centaines de fausses couches ont été signalées chez des femmes enceintes qui ont reçu les vaccins Covid. Le placenta est l’un des 20 types de tissus qui contient également une protéine Spike. Il est donc fort probable que la cause de ces fausses couches soit que ces femmes aient maintenant un anticorps qui cible le tissu placentaire. Elles ont effectivement été vaccinées contre toute future grossesse ».

Base de données européennes EudraVigilance

Le site web Eudra Vigilance de l’Agence européenne des médicaments fournit également des rapports d’effets indésirables suspectés d’être liés aux vaccins. Au 4 mai 2021, 179 événements indésirables sur les femmes enceintes sont reportés pour le vaccin à ARNm Pfizer BioNTech, dont 9 cas d’issue fatale enregistrés dans la base : 1 avortement spontané, 5 morts nés, 1 hypokinésie foetale, 2 accouchements prématurés.

« On dispose de très peu de données pour évaluer la sécurité du vaccin pendant la grossesse », indique l’OMS dans son article Vaccin Pfizer BioNTech contre la Covid-19 : ce qu’il faut savoir, du 20 avril 2021. Malgré l’absence de cette évaluation et des cas d’effets indésirables rapportés dans les systèmes de surveillance, ce vaccin n’est pas contre-indiqué pour les femmes enceintes ou allaitantes. « Les femmes enceintes peuvent recevoir le vaccin si les avantages de la vaccination chez elles l’emportent sur les éventuels risques du vaccin », explique l’OMS. Il est recommandé d’en parler à son médecin traitant. A ce stade, la décision doit être prise au cas par cas.

Rédacteur Gabriel Olamsaint

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