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Monde. La Chine renforce son partenariat avec l’Iran face aux sanctions américaines

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La Chine a joué un rôle décisif dans le soutien à l’Iran, en achetant du pétrole iranien et d’autres matériaux en dépit des sanctions américaines contre la République islamique. L’accord sino-iranien, signé le 26 mars de l’année dernière, renforce cette relation et fait progresser l’agenda financier de Pékin, en plaçant le yuan numérique au premier plan.

Un examen des sanctions imposées à L’Iran montre que les sanctions financières sont les plus puissantes. Les États-Unis ont commencé à imposer des sanctions économiques à l’Iran en 2005. Ils ont exclu le pays du système CHIPS (New York Clearing House Interbank Payment System) en 2008 afin qu’il ne puisse pas recevoir de dollars américains, et du système SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) en 2012 afin de l’exclure de toute participation aux transactions financières internationales.

La Chine est le principal partenaire commercial de l’Iran et était l’un des plus gros acheteurs de pétrole du pays avant que le président américain de l’époque, Donald Trump, ne réimpose des sanctions unilatérales en 2018. Bien que Pékin ait officiellement cessé d’importer du pétrole d’Iran, les analystes affirment que le brut iranien continue d’entrer en Chine, déguisé en importations d’autres pays.

Discussions sino-iraniennes

Selon un communiqué publié sur le site du ministère chinois des Affaires étrangères le 15 janvier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, s’est entretenu avec son homologue iranien, Hossein Amirabdollahian, à Wuxi, province du Jiangsu, le 14 janvier, à la suite de quoi les deux parties ont annoncé conjointement le lancement d’un programme de coopération global.

La Chine est devenue « une bouée de sauvetage » économique vitale pour l’Iran après que l’administration Trump ait retiré les États-Unis de l’accord nucléaire multilatéral en 2018, et réimposé des sanctions à Téhéran.

« Cependant, ce qui reste flou est de savoir combien la Chine et la Russie sont prêtes à risquer pour l’Iran alors que les sanctions américaines restent en place », a rapporté le Wall Street Journal.

Un porte-parole du département d’État, tout en refusant de commenter les accords de l’Iran, a déclaré que les États-Unis appliquaient leurs sanctions contre l’Iran. « Nous nous attaquerons bien sûr à toute tentative de contournement des sanctions », a déclaré le porte-parole, selon un rapport du Wall Street Journal du 14 janvier 2022.

Le 27 mars dernier, lors de sa visite en Iran, Wang Yi et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif ont signé un accord de « coopération stratégique et commerciale sur vingt-cinq ans », qui inclut l’Iran dans la Belt and Road Initiative (BRI) (L’initiative « la Ceinture et la Route »).

La Chine a accepté d’investir 400 milliards de dollars en Iran sur une période de 25 ans en échange d’un approvisionnement régulier en pétrole pour alimenter son économie croissante, selon le New York Times.

L’agence de presse semi-officielle iranienne Tasnim a déclaré qu’en échange de ses investissements, la Chine recevra un approvisionnement régulier en pétrole iranien, ajoutant que les deux pays ont également convenu de créer une banque irano-chinoise. Une telle banque pourrait effectivement aider Téhéran à échapper aux sanctions américaines qui l’ont exclu des systèmes bancaires mondiaux, selon un rapport du Wall Street Journal du 27 mars 2021.

Selon un rapport, l’accord comprendrait trois aspects majeurs : le règlement du pétrole et du commerce de la Chine et de l’Iran en yuan et en yuan numérique, la coopération des deux pays dans le domaine militaire avec des exercices militaires conjoints, le développement d’armes et le partage de renseignements. Parallèlement, le système satellitaire chinois Beidou soutiendra le programme de missiles de l’Iran.

Le yuan numérique abordé dans le Pacte de coopération Iran-Chine sur 25 ans  a également suscité des inquiétudes au niveau international.

Depuis 2014, la Banque centrale de Chine (CBC) mène des recherches sur la monnaie numérique et est actuellement en période d’application pilote. Le yuan numérique a été déployé dans de nombreuses villes chinoises, couvrant progressivement des domaines tels que le paiement quotidien, la restauration, le transport, le shopping et les services administratifs.

Le 18 janvier, la CBC a tenu une conférence de presse au cours de laquelle Zou Lan, le directeur du département des marchés financiers de la CBC, a présenté le projet pilote du yuan numérique, en indiquant qu’au 31 décembre 2021, le nombre de projets pilotes du yuan numérique avait dépassé 8 085 100, avec un total cumulé de 261 millions de portefeuilles personnels ouverts et un montant de transactions de 87,565 milliards de yuans.

Promouvoir la monnaie numérique

Mu Changchun, directeur de l’Institut de la monnaie numérique de la CBC, a récemment déclaré que la CBC et la HKMA (Hong Kong Monetary Authority), ont entamé la deuxième phase du yuan numérique afin de renforcer l’efficacité des paiements transfrontaliers.

La CBC a déjà publié son premier livre blanc sur le renminbi numérique, affirmant qu’il est prêt pour une utilisation transfrontalière et qu’elle étudiera son applicabilité dans les zones transfrontalières.

Par ailleurs, les conclusions provisoires du projet « Multi-Central Bank Digital Currency Bridge » (mBridge), mené conjointement par l’Institut de la monnaie numérique de la Banque de Chine, la HKMA, la Banque des règlements internationaux, la Banque de Thaïlande et la Banque centrale des Émirats arabes unis, montrent que le projet a le potentiel d’accélérer les paiements transfrontaliers et de réduire les coûts.

En outre, les autorités de Pékin se préparent à promouvoir le yuan numérique lors des prochains Jeux olympiques d’hiver à Pékin, une initiative destinée à réduire le système financier mondial dominé par le dollar américain et à renforcer la compétitivité stratégique de Pékin au niveau mondial.

The Financial Times, basé au Royaume-Uni, a précédemment rapporté, en citant des sources bien informées, que les autorités de Pékin ont fait pression sur un certain nombre d’entreprises américaines pour qu’elles installent un système permettant aux consommateurs de payer leurs produits avec des yuans numériques avant l’ouverture des Jeux olympiques, y compris de grandes entreprises américaines telles que McDonald’s, Nike et Visa.

Rédacteur Fetty Adler

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