Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Monde. La Belt and Road Initiative s’essouffle alors que Pékin manque de fonds

ACTUALITÉ > Monde

Le projet chinois « Belt and Road Initiative » (BRI), qui était au départ un programme ambitieux de mondialisation semble maintenant hors de portée du Parti communiste chinois (PCC).

La « Belt and Road Initiative » (Initiative Ceinture et Route), inaugurée en 2013, vise à « faciliter le commerce et à promouvoir la connectivité et la coopération entre les pays d’Eurasie et certains pays africains ». L’initiative prévoit également de développer deux nouvelles routes commerciales reliant la Chine au reste du monde.

Bien que le projet ait commencé comme un effort pour développer un marché élargi et interdépendant pour la Chine en augmentant ses prouesses économiques et politiques grâce aux infrastructures et à l’innovation technologique, il a été confronté à des défis financiers considérables ces dernières années.

Dans le passé, l’adhésion à la BRI s’accompagnait de fortes perspectives de financement, souvent pour de grands projets d’infrastructure. Aujourd’hui, cependant, les banques exigent des études de faisabilité dans un contexte d’endettement croissant et de corruption en Afrique et dans certains pays de la région Asie-Pacifique.

Le financement n’est plus garanti

Récemment, le Maroc a ouvert la voie en Afrique du Nord en devenant le premier pays de la région à signer un plan de mise en œuvre du programme d’infrastructure massif de la Chine. Le mois dernier, quatre autres pays d’Afrique du Nord - l’Égypte, la Libye, la Tunisie et l’Algérie - ont également adhéré à la BRI.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré que l’initiative « ouvrirait de nouvelles perspectives pour le commerce et l’investissement, et apporterait des opportunités supplémentaires conformes au Nouveau Modèle de Développement du Royaume ».

Les experts affirment maintenant que le financement quasi garanti que l’accord aurait autrefois apporté aux pays participants ne se traduit pas forcément dans les faits aujourd’hui.

Alors que le gouvernement chinois a déclaré que l’objectif de la BRI était moins d’élargir la portée du financement de nouveaux projets que d’augmenter le nombre de « membres pour accroître la légitimité de l’initiative », les rentrées d’argent étaient l’une des plus grandes motivations des pays à adhérer.

Des experts s’expriment sur les défis économiques de la Chine

Benjamin Barton, professeur adjoint au campus de l’Université de Nottingham en Malaisie, a déclaré qu’avec la récente stagnation économique de la Chine et une approche généralement plus tournée vers l’intérieur et plus conservatrice de Pékin, « l’époque grisante des projets irréfléchis et des dépenses folles a été temporairement révolue ».

Benjamin Barton a ajouté que le financement futur deviendrait plus austère et serait guidé par des facteurs financiers, environnementaux, sociaux et politiques plutôt que de simplement « accepter des projets pour le plaisir d’accumuler un nombre de projets. »

« La Chine continuera à s’efforcer d’amener les pays du Sud à adhérer à la BRI dans l’espoir que tous les pays du Sud finissent par en faire partie », a supposé Benjamin Barton.

Lauren Johnston, maître de conférences en visite à l’Université d’Adélaïde et fondatrice de New South Economics en Australie, a approuvé le point de vue de Benjamin Barton sur l’évolution des priorités économiques du pays.

Lauren Johnston a souligné que par le passé, les gros investissements chinois étaient principalement canalisés vers des projets d’infrastructure, notamment dans le secteur de l’énergie.

« Mais maintenant, l’accent est mis sur la réalisation d’une partie de cette valeur, comme faire bouger les exportations, faire augmenter l’emploi et faire bouger certaines des chaînes de valeur », a déclaré Lauren Johnston, ajoutant que les nouveaux flux d’investissement, y compris le financement, se sont déplacés par « vagues et bosses » et n’ont pas eu besoin d’augmenter continuellement « pour exprimer un engagement continu de la Chine. »

Rédacteur Fetty Adler

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.