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Monde. Alors que le monde entier a les yeux rivés sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, la pandémie de Covid-19 fait rage à Hong Kong

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Alors que le monde entier a les yeux rivés sur le conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine, la pandémie de Covid-19 fait rage à Hong Kong.

Selon les données de l’agrégateur Our World in Data du 7 mars, la ville de près de 7,5 millions d’habitants s’était jusque là très bien comportée face à la pandémie. Le nombre quotidien de décès était pratiquement nul et le nombre quotidien de cas confirmés n’avait pas dépassé les deux chiffres pendant la plus grande durée de la pandémie.

Mais tout a changé début février, lorsque le nombre de cas confirmés a soudainement atteint trois, puis quatre chiffres, avant d’enregistrer le premier jour à cinq chiffres le 26 février, avec plus de 13 000 nouvelles infections.

Le nombre quotidien de cas Covid-19 et le taux de mortalité à Hong Kong ont tous deux augmenté de manière exponentielle ces derniers jours.

Le même jour, Hong Kong a enregistré 43 nouveaux décès.

Ce chiffre semble insignifiant par rapport à celui de nombreuses villes d’Europe et d’Amérique du Nord, cependant, la ville n’avait enregistré quasiment aucun décès entre novembre et janvier.

Le mois de mars a été encore plus tumultueux. Le premier jour, le nombre de décès est passé à 93 pour arriver à 192 le 6 mars.

Le nombre de nouveaux cas confirmés quotidiennement est encore plus alarmant. 24 000 nouveaux cas ont été enregistrés le 1er mars. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter pour atteindre plus de 44 000 cas le 4 mars.

Selon une mise à jour cumulative des données, publiée par le Centre de protection de la santé (CHP) de la ville au 7 mars, la première semaine de mars a enregistré en moyenne plus de 41 500 nouveaux cas par jour, soit plus du double de la semaine précédente.

Les données du CHP montrent notamment qu’entre 99,5 et 100 % de tous les nouveaux tests positifs proviennent de Hong Kong même, et non d’une importation.

Les données officielles du gouvernement de Hong Kong au 7 mars indiquent que plus de 8 000 personnes sont actuellement hospitalisées en raison de la Covid-19, et qu’environ 2 300 autres ont été placées en quarantaine.

Cependant, Hong Kong Free Press (HKFP) note dans un article daté du 5 mars, que le gouvernement ne compile que les données recueillies auprès de l’Autorité Hospitalière (HA) publique de la ville, notant que « l’autorité ne fournit pas de données dans un format qui permettrait une analyse plus approfondie sur une feuille de calcul ».

Le média a noté un écart entre les chiffres quotidiens de la CHP et ceux de l’HA, allant de 7 à 97 décès entre le 20 et le 28 février.

HKFP note que le CHP « est chargé de comptabiliser le nombre de personnes testées positives au coronavirus mais décédées en dehors du système de santé public ».

Le 2 mars, le médecin-chef du CHP, Albert Au, a déclaré aux journalistes que les décès survenus en dehors du système de santé public seraient inclus dans le décompte de son organisation et que, bien qu’il ne soit pas en mesure de fournir un total ferme, son bureau fournirait aux médias de la ville un décompte par écrit.

Mais il semble que cette promesse n’ait pas été tenue. « Son bureau n’a pas répondu aux demandes répétées de HKFP concernant les données et les commentaires sur les raisons pour lesquelles ses données divergent de celles de l’AP au fur et à mesure de la progression de la cinquième vague », indique Free Press.

En même temps, un porte-parole de l’AP a déclaré aux journalistes que « l’agence a commencé à installer des conteneurs réfrigérés à l’extérieur de ses hôpitaux pour stocker temporairement jusqu’à 500 corps », mais il n’a pas non plus fourni de données.

L’enquête du HKFP inclut des photos de deux grandes unités de type conteneur d’expédition à température contrôlée à l’extérieur de la morgue de l’hôpital Queen Elizabeth.

D’après un reportage publié le 4 mars par le South China Morning Post, journal proche de Pékin, les hôpitaux sont à court de bouteilles d’oxygène et doivent recourir à des unités de distribution à prises murales, ce qui nécessite de placer les lits des patients très près les uns des autres.

Un médecin anonyme, également de l’hôpital Queen Elizabeth, a déclaré : « Une dizaine de patients gravement malades, admis plus tôt dans la semaine, sont restés bloqués dans une salle de réanimation pendant des périodes allant de 16 à 24 heures avant d’être transférés dans d’autres services. »

Une infirmière a déclaré au SCMP, en utilisant un pseudonyme, que de mauvaises odeurs se faisaient sentir dans certaines salles, parce que la promiscuité empêchait le personnel de changer les couches et les bassins des patients âgés et ventilés.

Une discussion compilée par un compte Twitter non vérifié du 2 mars, notait les similitudes entre l’épidémie à Hong Kong et en Nouvelle-Zélande. Elle notait également certaines différences clés, comme la population de Hong Kong, 50 % plus importante, et sa superficie beaucoup plus petite.

L’internaute a noté plus précisément, que, bien que Hong Kong ait un taux d’acceptation du vaccin élevé au départ, rivalisant avec celui de la Nouvelle-Zélande, les taux d’acceptation dans les tranches d’âge 70-79 ans et de 80 et plus, de Hong Kong étaient aussi bas que 63,1 % et 34,2 %, respectivement.

Les chiffres de Hong Kong pour cette tranche d’âge sont un cas unique. En comparaison, la Nouvelle-Zélande, comme la plupart des autres pays occidentaux, affiche un taux de vaccination de plus de 95 % dans les mêmes tranches d’âge.

Répartition par âge et par sexe des cas de Covid-19 à Hong Kong, selon le Centre de protection de la santé de la ville

Une minorité de cas se situerait dans la tranche d’âge des 70 à 89 ans, fortement non vaccinée. Cependant, les données du CHP semblent réfuter l’affirmation, montrant que la répartition par âge de la vague de nouveaux tests positifs est principalement concentrée dans les tranches d’âge de 20 à 69 ans.

Malgré l’augmentation sans précédent des cas de contamination et de décès et des hospitalisations dans la ville, les chiffres ne sont peut-être pas artificiellement gonflés. Un reportage du SCMP du 7 mars indique que l’auto-déclaration en ligne des tests d’antigènes rapides n’a été lancée que le jour même avant de s’effondrer rapidement en raison d’une surcharge immédiate.

L’article résumait l’ampleur de la portée du portail en ligne : « Les utilisateurs sont invités à fournir leurs coordonnées personnelles ainsi que celles des membres de leur foyer, leurs symptômes, leur environnement de vie et l’état des autres membres du foyer. »

« Ils recevront ensuite un SMS avec un lien pour télécharger une photo de leur résultat positif au test rapide et de leur carte d’identité. Ils pourront alors télécharger un ordre d’isolement, et les autorités sanitaires prendront les dispositions nécessaires pour déterminer s’ils doivent être envoyés à l’hôpital ou dans des établissements de quarantaine. »

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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