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France. L’après-confinement à l’école primaire, quelles mesures ?

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« Des masques pour les enseignants, mais pas pour les élèves ». (Image: Alexandra_Koch / Pixabay)
 

Jeudi 7 mai, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé la sortie progressive du confinement à partir du 11 mai.

Excepté lorsque le télétravail sera possible, les adultes devront retourner sur leur lieu de travail et par voie de conséquence, les enfants retrouveront le chemin de l’école.

Une reprise des cours échelonnée

Selon le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, « un million d’écoliers seront accueillis par environ 130 000 professeurs » la semaine prochaine et entre « 80% et 85% » des écoles seront réouvertes « dès le 12 mai ».

« Nous n’allons pas accueillir tous les élèves en même temps. Les grandes sections de maternelle, CP et CM2, seront prioritaires, mais il y aura une grande latitude localement », a insisté Jean-Michel Blanquer, précisant que « ce n’est pas une rentrée, c’est une reprise ».

Ce retour s’effectuera par étapes, les tout-petits des crèches seront les premiers à retrouver leurs « taties » dès le 11 mai. Mais, pas tous, puisque l’accueil sera limité à 10 enfants maximum. Seront choisis en priorité les enfants dont les deux parents n’ont pas d’autre alternative de garde, les enfants de soignants ou d’enseignants…

Le lundi 11 mai sera aussi une journée de pré-rentrée pour les enseignants du primaire, les élèves de maternelle et d’élémentaire ne reprenant le chemin de l’école que le 12 mai.

En visite dans une école de Poissy dans les Yvelines le 5 mai dernier, Emmanuel Macron s’est montré rassurant : « Je veux plutôt une bonne rentrée qu’une rentrée en nombre » a-t-il assuré.

En fonction des municipalités et suivant les circonstances locales, la rentrée effective des élèves sera plus ou moins étendue, comme à Paris, où les enfants de Grande section de Maternelle, de CP et de CM2 ne retrouveront leur classe que le jeudi 14 mai. S’y rajouteront les enfants des personnels assurant la gestion de la crise depuis le confinement.

Il faut préciser toutefois que nombre de mairies ou même de Régions ont décidé de ne pas rouvrir les écoles, à l’image de la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, estimant que les conditions sanitaires, entre autres, ne sont pas réunies pour maintenir la sécurité des enfants et des personnels au sein des établissements scolaires.

Ce retour en classe sera aussi basé sur le « volontariat » des parents, lesquels pourront encore choisir de garder leurs enfants pour « l’école à la maison » comme pendant le confinement. Ce sera aux équipes enseignantes de jongler entre les enfants présents en classe et ceux dont il faudra poursuivre le suivi pédagogique en « distanciel »

En effet, avec quelque 6,7 millions d’enfants scolarisés en primaire, on comptabiliserait moins d’1 enfant sur 6 en classe la semaine prochaine.

Le chef de l’Etat s’est, là encore, montré rassurant concernant cette reprise : « Mon objectif, ce n’est pas combien d’écoles [vont rouvrir], c’est que tous les enfants qui ont besoin de revenir à l’école parce qu’ils sont décrocheurs, parce qu’ils sont dans des familles qui n’arrivent pas bien à les aider, parce que l’enseignement à distance n’est pas adapté, parce que les parents doivent retravailler, puissent trouver une école ouverte avec un temps aménagé ».

« Les jouets et autres objets personnels seront proscrits en classe ». (Image : Pezibear / Pixabay)
« Les jouets et autres objets personnels seront proscrits en classe ». (Image : Pezibear / Pixabay)
 

Les modalités de réouverture des écoles

Les classes devront être réaménagées afin de respecter la distanciation sociale. Ainsi, même s’il n’est pas demandé aux enfants du primaire, légitimement, de porter un masque, ils devront garder une distance de sécurité d’1 mètre les uns des autres, limitant alors une classe de 50 m2 à 16 enfants en moyenne…

Les locaux auront été, bien sûr, nettoyés ou désinfectés avant la rentrée des enfants. Une classe demeurée fermée nécessitera un nettoyage habituel, alors que les classes ayant été ouvertes pour des besoins d’accueil subiront en plus une désinfection.

Les adultes devront porter des masques fournis par l’Education nationale à raison de 2 par jour. Le gel hydroalcoolique sera présent dans les classes pour les adultes et, sous étroite surveillance, pour les élèves.

Les toilettes, équipées en savon et serviettes jetables, devront être surveillées afin de vérifier que la distanciation physique est maintenue. Le lavage des mains sera obligatoire dès l’arrivée à l’école le matin et à la sortie le soir, avant et près les récréations, les repas, en cas d’éternuement, de toux…

En classe comme dans la cour de récré, les échanges de crayons, stylos, ballons sont proscrits, et le cas échéant, seront suivis d’une désinfection. Si l’activité physique demeure d’actualité, tous les jeux et sports nécessitant des contacts physiques seront aussi interdits.

« La marelle, un jeu traditionnel à remettre au goût du jour avec la distanciation ». (Image : AI Leino / Pixabay)
« La marelle, un jeu traditionnel à remettre au goût du jour avec
la distanciation ».
(Image : AI Leino / Pixabay)
 

Les déplacements au sein de l’école seront réorganisés afin de limiter le brassage d’élèves en privilégiant les récréations par groupe-classe… L’aération des classes devra être fréquemment réalisée, le matin, pendant les récréations, la cantine… le mobilier sera régulièrement désinfecté, ainsi que les surfaces fréquemment en contact (poignées de portes, rampes…)

En fonction du nombre d’élèves par classe, les élèves seront accueillis en présentiel par demi-groupes, comme précisé dans le B.O du 4 mai 2020 relatif à la réouverture des écoles : « les cours se déroulent en groupe comprenant au maximum 15 élèves dans le respect des règles de distanciation, de manière alternative et selon des modalités (un jour sur deux, deux jours consécutifs sur quatre ou une semaine sur deux) déterminées par les IEN et les chefs d’établissement en concertation avec les équipes pédagogiques. Ce plafond est de 10 élèves maximum pour les classes de maternelle ».

Pendant la semaine de reprise, il est demandé aux enseignants de rester vigilants quant au « bien-être psychologique des élèves ». Ainsi, le B.O du 4 mai 2020 précise : « Pendant la période de confinement, certains enfants peuvent notamment avoir développé des symptômes de stress ou d’anxiété. On peut penser qu’une partie des élèves montreront des signes d’anxiété. Il faudra prendre en compte cette fragilité ». Empathie, écoute et adaptabilité seront, comme toujours, les mots d’ordre de cette reprise qui, pédagogiquement, mettra l’accent, avant tout, sur le français et les mathématiques.

Le B.O du 4 mai détaille les conditions d’accueil des élèves : « Le retour des élèves en classe est un moment privilégié pour être à leur écoute et faire un bilan de la situation de chaque élève pour mieux définir le parcours de chacun. Par la suite, l’enjeu n’est pas de finir les programmes mais de s’assurer que les élèves maîtrisent les connaissances nécessaires pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions. Il s’agit d’éviter que les difficultés non surmontées au cours de cette année si particulière ne s’ancrent durablement. »

Afin de faciliter et d’orienter le travail des enseignants pendant cette période, « le ministère met à leur disposition un ensemble de fiches " objectifs pédagogiques prioritaires " et des exercices de bilan pour chaque niveau, de la maternelle à la classe de 3e. »

Des priorités sont ainsi définies : si les Grandes sections de maternelle travailleront avant tout sur la compréhension orale et la conscience phonologique des mots, au CP, l’accent sera essentiellement mis sur le calcul et l’apprentissage de la lecture. « Du cours élémentaire au cours moyen, la résolution des problèmes et la compréhension des textes longs (narratifs et documentaires) seront au cœur des enseignements. Les travaux donnés à la maison répondent aux mêmes priorités », peut-on ainsi lire sur ce B.O.

Si ces nombreuses mesures sont édictées dans le but de maintenir la sécurité sanitaire et le bien-être des élèves, pour beaucoup, elles semblent relever du casse-tête pour les équipes enseignantes et les animateurs. En effet, ceux-ci devront relever le défi de séparer physiquement des enfants qui sont encore à un âge où le contact physique est nécessaire dans leur développement. Mais, on peut encore miser sur l’exceptionnelle adaptabilité et malléabilité dont ces mêmes enfants font preuve quand ils comprennent et assimilent les enjeux.

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