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Chine. Covid-19 : la Chine confrontée à la pire situation depuis deux ans

ACTUALITÉ > Chine

Le 15 mars, la Chine a une nouvelle fois décidé de mettre en place de sévères mesures de confinement, alors que plus de 5 000 nouveaux cas de Covid-19 provenant de plusieurs villes ont été enregistrés.

En dépit de sa politique rigide de « zéro Covid », la Chine fait face à la pire situation depuis le début de la pandémie en 2020.

Selon la Commission nationale de la santé, 5 280 nouveaux cas positifs de Covid-19 ont été détectés le 15, soit plus du double du nombre enregistré la veille. Ce décompte exclut les cas asymptomatiques, bien que Pékin ait fourni des données sur ces cas.

Ces cas proviennent de plus d’une douzaine de provinces et de grandes villes, dont Pékin, Shanghai et Shenzhen. Aucun décès n’a été confirmé jusqu’à présent. Il est cependant difficile de connaître la situation exacte car le régime communiste est connu pour falsifier ou cacher le véritable bilan.

Une augmentation des cas

Selon The Guardian, au moins 11 villes et comtés de la partie continentale du pays sont en état d’alerte.

La province de Jilin est l’une des régions les plus touchées par l’épidémie. Elle a enregistré plus de 3 000 cas, malgré les restrictions et l’interdiction de voyager à l’intérieur et à l’extérieur de la province, selon un rapport de la Commission nationale de la santé.

Du personnel médical et des fournitures ont été déployés depuis d’autres provinces, tandis que des réservistes militaires se tiennent prêts à intervenir. Le maire de Jilin et le chef de la commission de la santé de Changchun ont tous deux été démis de leurs fonctions le samedi 12 mars, selon les médias d’État.

La ville de Shenzhen, située dans la province du Guangdong, est également soumise à un confinement depuis le dimanche 13 mars. Soixante-six nouveaux cas ont été signalés, en plus des 3 400 nouveaux cas recensés dans tout le pays à cette même date.

Les habitants de la ville ont été invités à rester chez eux alors que le gouvernement s’efforce de stopper la poussée d’Omicron prétendument « liée à Hong Kong, ville voisine ravagée par le virus ».

Le confinement devrait prendre fin le 20 mars, selon un avis du gouvernement municipal. Trois séries de tests de masse seront effectuées dans la ville.

Selon le SCMP, Shanghai, dont la politique en matière de Covid-19 est restée souple depuis le début de la pandémie, est confrontée à son plus grand défi à ce jour. Les écoles et les services de bus de la ville ont été suspendus, empêchant les habitants de quitter la ville, sauf en cas de « nécessité absolue ».

L’approche envers Shanghai autorise plus de liberté que pour d’autres villes. Par exemple, les citoyens doivent subir « sept jours de quarantaine à domicile » après avoir passé deux semaines dans un établissement central. Les restrictions à Shanghai sont également plus axées sur des groupes de personnes dans des zones spécifiques que sur un confinement complet de la ville.

Une usine de la ville de Dongguan a été contrainte de fermer et d’arrêter sa production suite à l’épidémie. La ville elle-même a averti les employés des entreprises de travailler à domicile, seules les activités nécessaires, comme les courses et les tests, étant autorisées.

Bien que le nombre de cas à l’échelle nationale soit prétendument faible par rapport à celui d’autres pays, la recrudescence des cas inquiète toujours les experts de la santé. Ils ont déclaré que les semaines à venir seraient « un facteur crucial » pour la lutte contre le variant Omicron.

Les personnes concernées par l’épidémie

Channel News Asia (CNA) a interrogé plusieurs personnes au moment de la mise en place de la politique « zéro Covid ». La ville de Shanghai étant menacée par l’épidémie, son front de mer populaire était en grande partie vide, avec seulement quelques piétons.

Plusieurs restaurateurs ont reçu l’ordre de suspendre leurs services de restauration, sous peine de devoir fermer leurs portes.

« Nous avons été informés hier soir de suspendre le service de restauration et nous allons obéir, sinon nous devrions fermer s’ils le découvraient », a déclaré à l’AFP un restaurateur de Shanghai.

Un habitant s’est même plaint que la ville faisait « un mauvais travail » pour censurer les commentaires négatifs en ligne.

« Prévenir et contrôler le virus avec précision à Shanghai n’est qu’une blague, une blague extrêmement irresponsable », a soutenu un autre.

À Shenzhen, il y a eu un nombre important d’achats de panique dans les supermarchés, épuisant rapidement les rayons. Une campagne massive de tests PCR a été menée, l’accès aux bâtiments étant sécurisé à l’aide de barricades.

Selon Zhang Yan, responsable de la commission de santé de Jilin, la réponse aux cas a été « insuffisante ».

« La compréhension des caractéristiques du variant Omicron est insuffisante… et le jugement a été inexact », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

Un éminent scientifique chinois a déclaré que Pékin devrait vivre avec le virus. Mais d’autres chercheurs de l’Université de Pékin ont également averti que, si les réglementations n’étaient pas prises au sérieux, le pays serait confronté à une « épidémie colossale » qui perturberait le système médical.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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