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Culture. La sagesse de Socrate et la raison de sa mort

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Socrate est considéré comme un sage car il ne savait rien et ne prétendait rien savoir. (Image :  DIMSFIKAS / wikimedia / CC BY-SA 3.0)

L’élite de la noblesse d’Athènes regardait souvent Socrate de haut. Socrate ne s’habillait pas comme eux, il ne portait pas de chaussures, il était économe, d’apparence modeste et sans extravagance en matière de nourriture et il n’acceptait jamais d’argent de ses disciples. Un jour, un homme riche rencontra Socrate. Il regarda Socrate de haut et se moqua de lui, disant que même un serviteur s’habillerait mieux que le grand philosophe.

Socrate lui répondit que ses plaisirs n’étaient pas éphémères, qu’ils étaient différents des désirs terrestres de richesse, de renommée, de convoitise et d’autres choses que l’homme recherche. Il lui expliqua que son bonheur venait du fait qu’il améliorait constamment sa vertu et qu’il était en présence des meilleurs des hommes. Les meilleurs des hommes étant ses élèves, car cet homme riche les avait également critiqués pour avoir suivi Socrate et privilégié une vie aussi misérable.

Puis, Socrate lui demanda s’il souhaiterait avoir à son service quelqu’un physiquement apte et mentalement libre de tout attachement comme Lui, Socrate, ou s’il préférerait plutôt avoir quelqu’un semblable à Lui-même ? Bien entendu, l'homme ne put répondre à cette question.

Socrate alla plus loin et enseigna à cet homme que le bonheur est plus que de manger et de boire, et de mener une vie coûteuse. Être libéré de ces attachements mortels, c’est se rapprocher de la divinité suprême, et lorsque vous pourrez atteindre ce noble royaume, vous trouverez un bonheur véritable et durable. Socrate se louait souvent pour son désintérêt pour les « appétits du corps ».

Les plus sages

Un jour, un Athénien du nom de Chaerephon se rendit à Delphes pour visiter le célèbre temple d’Apollon. La raison de cette visite était de s’enquérir auprès de l’oracle de Delphes, la Pythie, qui parlait au nom du dieu Apollon, d’une simple question. Telle était la question pertinente : « Y a-t-il un homme à Athènes qui soit plus sage que Socrate ? »

Un jour, un Athénien du nom de Chaerephon se rendit à Delphes pour visiter l’Oracle afin de demander s’il y avait à Athènes un homme plus sage que Socrate. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Un jour, un Athénien du nom de Chaerephon se rendit à Delphes pour visiter l’Oracle afin de demander s’il y avait à Athènes un homme plus sage que Socrate. (Image : pixabay / CC0 1.0)

L’Oracle, qui était consulté pour des divinations et des prédictions, répondit par la négative : « Non, il n’y a personne de plus sage que Socrate ».

Lorsque cette réponse fut donnée à Socrate, plutôt que de se complaire dans l’orgueil, il choisit de ne pas y croire. Comme c’était sa nature, Socrate contesta la réponse de l’Oracle parce qu’il estimait qu’il y avait beaucoup de grands penseurs, prophètes, artistes, poètes, rhétoriciens et que beaucoup d’entre eux pouvaient le surpasser en sagesse à n’importe quel moment.

Socrate alla les visiter un à un. Mais, tout en leur parlant, il prit conscience que la Pythie avait raison. Les grands penseurs n’étaient pas si grands, après tout. Leurs pensées et leurs réponses n’avaient pas beaucoup de profondeur, et ne pouvaient pas soutenir l’exercice dialectique que Socrate leur faisait passer. Ils n’avaient tout simplement pas réfléchi assez profondément, et ne comprenaient pas au-delà d’un niveau assez simple.

Certaines de ces discussions sont décrites par Platon, le disciple de Socrate, dans le livre Dialogues. Socrate choisissait un sujet parfaitement maîtrisé par ces experts de renom et posait une série de questions, certaines avec ironie et d’autres avec sarcasme, pour les pousser à prouver leur propre point de vue.

À la fin, Socrate disait qu’il était plus sage qu’eux parce que ces hommes ne savaient rien tout en se considérant comme des experts, ce qui était pire que son propre état, car lui ne savait rien mais n’avait pas la prétention de savoir. Et, en cela, il avait déjà un avantage sur eux.

Pourquoi a-t-il été tué

Au cours des dernières années de la vie de Socrate, la morale a connu une baisse significative à Athènes. La débauche sexuelle était monnaie courante. Socrate s’est élevé contre cela, suscitant la colère des dirigeants athéniens. Il a critiqué ouvertement leurs activités.

Socrate a comparé l’homme rempli de pensées indécentes à un petit voleur, affirmant que le voleur, au moins, s’enrichissait, tandis que le premier se détruisait lui-même et détruisait la société. Socrate lui-même affirmait qu’il était semblable à un taon (un insecte agaçant) qui dérange un cheval paresseux (les Athéniens).

Socrate lui-même prétendait qu’il était comme un taon (un insecte gênant) qui dérangeait un cheval paresseux (les Athéniens). (Image : pixabay / CC0 1.0)
Socrate lui-même prétendait qu’il était comme un taon (un insecte gênant) qui dérangeait un cheval paresseux (les Athéniens). (Image : pixabay / CC0 1.0)

Son questionnement constant troublait les dirigeants d’Athènes, qui décidèrent alors de se débarrasser de lui. Deux choix s’offraient à lui : accepter de se taire ou boire du poison. Il a choisi la seconde solution, car il estimait que la mort serait une punition bien moindre que l’abandon de ses principes moraux.

Jusqu’à la fin, il est resté déterminé. Dans l’Apologie de Platon, le dernier discours de Socrate, il a dit : « Il est beaucoup plus difficile d’éviter la dépravation, car elle court plus vite que la mort. » Il a dit à ses accusateurs qu’ils faisaient face à une punition bien plus grande que la sienne, et à ses partisans, il a dit que Dieu l’avait toujours averti des difficultés. Dans ce jugement particulier, Dieu ne l’a pas averti, c’est pour cette raison qu’il est allé vers la mort avec joie.

Rédacteur Swanne Vi

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