Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Homme. Le dilemme de la quantification du sens de la vie

SAVOIR > Homme

Vous arrive-t-il de mesurer le sens que vous donnez à votre vie ? Les personnes généralement insatisfaites ou déprimées ont souvent l’impression que leur vie n’a pas de sens, alors que celles qui se sentent épanouies et satisfaites ont tendance à trouver que la vie a plus de sens. La vie peut être frustrante. Elle semble souvent difficile, pénible et monotone, mais est-ce pour autant qu’elle a moins de sens ? Alors, comment peut-on quantifier le sens de la vie ?

Tout le monde lutte et chacun peut ressentir des déceptions, de la douleur et du chagrin. Se pourrait-il que le concept du sens de la vie varie en fonction de notre état d’esprit ? Si c’est le cas, pourrions-nous donner plus de sens à notre vie en ajustant simplement nos notions ?

Qu’est-ce que le sens de la vie ?

La recherche en psychologie a identifié trois composantes qui contribuent généralement à une vie pleine de sens : l’idée que la vie est cohérente, que la vie a un but et que l’existence et les actions ont une signification.

Le dilemme de la quantification du sens de la vie
Entretenir des relations positives peut renforcer le sens de la vie, car cela nous invite à cultiver de nombreuses vertus tout en nous détournant de nous-mêmes. (Image : Sasin Tipchai / Pixabay)

1- La cohérence de la vie

Le sentiment d’appartenance et la compréhension de notre place dans le tableau d’ensemble nous aident à donner un sens à notre vie. Qu’il s’agisse d’une famille, d’une relation, d’un club ou d’une communauté, le fait d’appartenir à quelque chose de plus large que soi peut nous donner une perspective plus équilibrée dans nos activités et un soutien tout au long du chemin.

2- Le but de la vie

Avoir des objectifs dans la vie à long terme et à court terme peut nous donner un sens de la direction et de la motivation. Qu’il s’agisse de se défaire d’une mauvaise habitude, de maîtriser une nouvelle compétence ou d’élever des enfants responsables et équilibrés, chaque étape franchie pour atteindre nos objectifs a une valeur et un sens.

3- La signification de l’existence et des actions

Les réalisations comme aider les autres, créer quelque chose d’utile ou de beau, ou simplement être reconnu pour son travail nous aident à sentir que nous pouvons faire (et que nous faisons) la différence, que nous comptons.

Toutes ces choses peuvent donner un sens à la vie, mais si nous examinons attentivement les raisons pour lesquelles nous trouvons un sens à ces choses, notre sens de la signification, du but et de la cohérence pourrait provenir d’un domaine plus élevé et fournir un sens plus profond.

Casey Woodling, professeur de philosophie et d’études religieuses à l’université Coastal Carolina en Caroline du Sud, suggère que « la vie non examinée n’a pas de sens », tandis que Socrate est allé jusqu’à dire qu’elle ne valait même pas la peine d’être vécue.

Les sages et les philosophes ont une vision différente du sens de la vie

Attribuer une valeur aux aspects de votre vie qui vous plaisent tout en dévalorisant ceux qui ne vous plaisent pas peut vous donner la fausse impression que le sens découle de la recherche du plaisir.

Pourtant, les sages et les philosophes de tous les temps, et de toutes les cultures, ont une vision différente du sens de la vie. En partant de Lao -Tseu et en traversant les siècles, il est possible de dire que tous les sages s’accordent à dire qu’en fin de compte, les objectifs et les réalisations n’ont pas d’importance. Ce qui compte, c’est de comprendre et de réaliser notre unité avec l’univers.

Lorsque nous reconnaissons et acceptons que chacun d’entre nous n’est qu’une partie d’une existence profonde et vaste que nous entretenons tous, nous commençons à voir l’importance de traiter chaque être avec gentillesse et respect, et la futilité de la lutte pour le gain personnel.

C’est en renonçant à son intérêt personnel et en se mettant au service des autres que l’on peut mener la vie la plus riche de sens. Toutes les myriades de choses qui nous occupent pour nous distinguer, amasser des biens ou trouver le confort perdent de leur importance au profit de l’humilité, de la gentillesse, de l’intégrité et de la retenue.

En adoptant ces vertus, nous pouvons nous unir à la nature de l’univers et retrouver notre état originel, pur et divin. Les enseignants et les chercheurs de la Voie considèrent qu’il s’agit là du sens ultime de la vie. Qu’est-ce qui rend cet objectif si insaisissable ?

Les attachements façonnent souvent la vie

Pour la plupart d’entre nous, notre vie est largement façonnée par nos attachements. Tant que nous les gardons, diverses peurs, notions et désirs influencent nos pensées, conduisent nos décisions et affectent nos actions. En empruntant un chemin spirituel, nous commençons à reconnaître les attachements pour ce qu’ils sont, et nous nous en débarrassons progressivement.

« Lorsque je laisse tomber ce que je suis, je deviens ce que je pourrais être ».
Lao Tseu

Le sentiment de peur devrait être dépassé pour donner du sens à la vie

La peur est particulièrement omniprésente. Sur la base d’expériences passées, de nouvelles sensationnelles et négatives et d’innombrables incertitudes, nous prévoyons un désastre, une humiliation, une douleur ou une malchance à venir, pourtant, Lao-Tseu a souligné lors de ses enseignements : « il n’y a pas de plus grande illusion que la peur, pas de plus grand tort que de se préparer à se défendre, pas de plus grand malheur que d’avoir un ennemi. Celui qui peut voir au-delà de toute peur sera toujours en sécurité ».

Réfléchissant à la situation actuelle, le philosophe norvégien Lars Svendsen suggère que la peur est un « sous-produit du luxe » qui « nous prive de notre liberté ». Alors que Lars Svendsen soutient que la peur découle des échecs sociaux, Lao -Tseu a écrit dans le Tao Te Ching que « l’espoir et la peur sont tous deux des fantômes qui naissent de la pensée du moi. Lorsque nous ne voyons pas le moi, comme un moi, qu’avons-nous à craindre » ?

Prenez du recul pour regarder les choses sous un angle différent, et vous serez en mesure de tout prendre à la légère.

Les notions et idées reçues : des idées fixes dans un monde en perpétuel changement

Les idées sont un autre attachement tenace. Des idées telles que « j’ai besoin de ceci ou de cela, telle chose est bonne ou mauvaise, telle autre est impossible ou inévitable… » sont des idées fixes dans un monde en perpétuel changement.

Le dilemme de la quantification du sens de la vie
Début de l’automne, peinture du XIIIe siècle de Qian Xuan. La vie est dynamique et le changement est l’une des rares choses sur lesquelles nous pouvons compter. (Image : wikimedia / Qian Xuan / Domaine public)

Le Bouddha a enseigné que « le changement n’est jamais douloureux, seule la résistance au changement est douloureuse ». Aussi sûrement que la terre tourne autour du soleil, de nouvelles situations évolueront autour de nous, nous pouvons y résister et nous sentir insatisfaits, ou les accepter et suivre le cours naturel de la vie.

« Si vous réalisez que toutes les choses changent, il n’y a rien à quoi vous essayerez de vous accrocher ». Lao Tseu

Bien que la vie puisse sembler dénuée de sens lorsqu’elle ne correspond pas à l’idée que nous nous faisons de ce qu’elle devrait être, il y a très peu de choses que nous pouvons contrôler en dehors de nous-mêmes. Ce que nous pouvons faire, c’est modifier nos idées et vérifier nos désirs.

Les désirs sont à la « racine de toutes souffrances »

En guidant ses disciples sur le chemin de l’éveil, le Bouddha a enseigné quatre nobles vérités. La deuxième noble Vérité peut être résumée comme suit : « le désir est la racine de toutes les souffrances. Mais comment cela est-il possible ? À côté des désirs ordinaires et égoïstes, n’y a-t-il pas aussi des désirs nobles et désintéressés » ? Cela nous ramène à nos notions.

En tant qu’humains, nous sommes loin d’être omnipotents. Les choses que nous considérons comme bonnes peuvent avoir un impact négatif sur les autres, tandis que les choses que nous considérons comme mauvaises peuvent en fait être justes. Bien sûr, nous devons vivre notre vie et laisser nos actions être guidées par notre compréhension et nos croyances, mais celles-ci sont souvent liées au désir.

Le désir peut entraîner des émotions douloureuses s’il n’est pas satisfait, mais il faut un long processus de culture pour s’en débarrasser. Nous pouvons commencer par être moins attachés aux résultats, essayer de suivre le courant et accepter tout ce que nous percevons comme bon ou mauvais avec gratitude. Si vous y parvenez, vous êtes sur la bonne voie.

Le dilemme de la quantification du sens de la vie
Image de Bouddha en méditation. (Image : paulmuenzner0 / Pixabay)

Apprendre à suivre la Voie et s’assimiler à des principes plus élevés

De nombreux chefs spirituels affirment que la tranquillité d’esprit et le contentement proviennent de l’abandon : l’abandon complet de l’ego, pour embrasser et suivre la volonté du Ciel. Lorsque nous faisons cela, nous ne sommes plus guidés par des désirs, mais par le devoir, le devoir de remplir une responsabilité sacrée à la fois envers l’univers et envers nous-mêmes.

Un chemin droit vers l’assimilation des principes les plus élevés de l’univers et un retour bienvenu à notre moi originel et pur, exige de se consacrer à la culture inébranlable de la vertu. Une telle vie a un sens si profond que la quantification du sens semble presque… dénuée de sens.

Alors que nous poursuivons notre voyage spirituel, si nous pouvons considérer chaque frustration, chaque douleur, chaque déception et chaque perte comme une étape importante sur le chemin, nous franchirons facilement ces obstacles qui sont mis à notre disposition pour progresser. Le sens que l’on tire d’un esprit noble ne dépend pas du confort, de la reconnaissance ou du gain matériel. Au contraire, nous reconnaissons la valeur de chaque instant.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Charlotte Clémence

Source : The Quandary of Quantifying Life’s Meaningfulness

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.