Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Bien-être. Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier

SANTÉ > Bien-être

Le thé en Inde est considéré comme un trésor. Tout le monde là-bas a été élevé avec la conviction que la journée devrait commencer par un thé et la plupart des gens en consomment tout au long de la journée.

En Inde, presque un commerce sur quatre est un magasin de thé. Même sur les hauts plateaux, où il y a peu ou pas de commerces ordinaires, vous trouverez toujours des vendeurs de thé ou un petit magasin de thé. Ces boutiques ouvrent tôt et ferment tard, parfois pour quelques heures seulement, et elles sont toujours remplies de monde. 

L’origine du thé

L’origine du thé en Inde est liée à un récit très touchant.  La légende veut que le fondateur du bouddhisme zen, un moine indien nommé Bodhidharma, serait entré en Chine et aurait fait le vœu de méditer pendant neuf ans sans dormir. Après avoir finalement succombé au sommeil, il s’est coupé les paupières en signe de remords. Un théier (le thé est considéré comme un remède naturel contre la somnolence), a poussé à l’endroit où ses paupières étaient tombées au sol.

Selon la légende chinoise, le thé a été découvert par hasard par l’empereur chinois Shen Nung vers 2750 av. J.-C. Un jour, alors qu’il se trouvait dans la nature, faisant bouillir de l’eau en vue de tester des plantes pour trouver de nouveaux remèdes, le vent fit tomber quelques feuilles d’un arbre voisin dans sa jarre. L’arôme subtil l’incita à goûter le breuvage. La boisson aurait ravivé son énergie, et il a découvert plus tard qu’elle avait également des propriétés médicinales. Depuis lors, le thé a gagné en popularité en Chine, avant de se répandre dans le monde entier.

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
L’empereur mythique chinois Shen Nong est le père de l’agriculture et de la phytothérapie chinoises. Né avec une tête de taureau, il est généralement représenté avec des cornes rabougries, et savourant des herbes. (Image : wikimedia / Xu Jetian / Domaine public)

L’histoire du thé à travers le monde

En Angleterre

Lorsque le roi Charles II de Grande-Bretagne a épousé la princesse portugaise Catherine de Bragance en 1662, celle-ci a apporté dans sa dot du thé chinois ainsi que tout le nécessaire à sa dégustation. La nouvelle reine a commencé à organiser des soirées de dégustation de thé pour les membres de la famille royale, ce qui a conduit à la diffusion du thé dans toute l’Angleterre. Le Royaume-Uni est rapidement devenu l’un des principaux pays consommateurs de thé, qu’il reconnaît officiellement comme sa « boisson nationale ».

En Inde

L’opium cultivé en Inde sous la domination britannique, est vendu en Chine en échange du thé chinois. Le choix de la Chine pour l’argent comme moyen de paiement a entraîné les guerres de l’opium pour les droits commerciaux jusqu’au milieu du XIXe siècle. La défaite de la Chine a conduit à une forte dépendance du pays à l’opium, et a décuplé la consommation de thé de la Grande-Bretagne, voire plus.

La demande croissante a incité l’Inde à se lancer dans la production de thé, avec plusieurs tentatives (y compris des vols), pour se procurer des graines, des plantes et des techniques de traitement en Chine. 

Bien que les plantes importées n’aient pas prospéré, des théiers indigènes de l’Inde ont été découverts dans la haute vallée du Brahmapoutre. Ces plants indigènes ont été multipliés et grâce aux méthodes de traitement apprises de la Chine, l’Inde est aujourd’hui le deuxième plus grand producteur de thé au monde. Le pays est bien connu pour ses thés Darjeeling, Assam et Nilgiri.

Le Japon

La culture du thé au Japon a commencé au début du IXe siècle. Après avoir été introduit de Chine, le thé est devenu une boisson raffinée servie à la cour de l’empereur à Kyoto. Vers le XIVe siècle, le thé est devenu populaire auprès du grand public. Les classes supérieures organisaient une sorte de «  cérémonies du thé » impliquant des accessoires de valeur comme les magnifiques bols à thé, tandis que la cérémonie connue sous le nom de chanoyu, inspirée en partie du bouddhisme zen en a fait une coutume austère, rustique et spirituelle propre à la culture japonaise du thé.

Aujourd’hui, le thé est apprécié dans le monde entier. Les cinq premiers pays consommateurs par habitant sont la Turquie (avec 3,16 kg par an), l’Irlande, le Royaume-Uni, l’Iran et la Russie. Les États-Unis se classent au 35ème rang de la consommation mondiale de thé.

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Le théier (camellia), la source de la boisson la plus populaire au monde après l’eau, est également apprécié pour ses magnifiques fleurs. (Image : golbenge (골뱅이) / Flickr / CC BY-SA 2.0).

Qu’est-ce que le thé

En Chine, la boisson infusée à partir de feuilles de thé est appelée cha (茶), prononcée  « ta »  dans la province de Fujian, ou « te »  dans la ville de Xiamen. En Inde, on l’appelle chai (चाइ). 

Les feuilles de thé proviennent d’une plante appartenant au genre Camellia, qui comprend plus de 250 espèces d’arbustes à feuilles persistantes originaires d’Asie du Sud-Est, dont la plupart sont cultivées pour leurs fleurs ornementales. 

Le Camellia sinensis est l’espèce spécialement développée pour la production commerciale de thé, bien que le thé puisse être fabriqué à partir des feuilles de n’importe quelle espèce de la famille des Camellia. Les feuilles sont récoltées et traitées de différentes manières pour produire les six principales variétés de thé.

Types de thé

Les techniques de récolte et de traitement appliquées aux feuilles de thé déterminent son arôme, sa saveur et ses propriétés caractéristiques. Certains thés sont récoltés tôt, lorsque les feuilles sont jeunes et tendres, tandis que d’autres sont récoltés plus tard dans la saison. En fonction des étapes de traitement des feuilles, celles-ci auront des notes et des profondeurs de saveur et d’oxydation différentes. 

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Jeunes feuilles de théier fraîches, prêtes à être récoltées. (Image : wikimedia / Wilerson S Andrade / CC BY-SA 2.0)

Le thé noir, que l’on appelle « thé rouge » hongcha  (紅茶) en Chine, est le thé le plus consommé au monde. Il est produit à partir de jeunes feuilles ou bourgeons, coupés, roulés ou écrasés au fil du temps pour obtenir un produit entièrement oxydé. Ce processus réduit l’amertume, ce qui rend son goût agréable. 

Les thés noirs Assam et Nilgiri de l’Inde proviennent de la variété indigène Camellia sinensis assamica, qui donne une saveur plus robuste que les thés noirs chinois. Le Camellia sinensis var, originaire de Chine, est cultivé dans le district de Darjeeling en Inde et donne au thé Darjeeling son arôme délicat et fruité.

Le thé sombre, appelé « thé noir » haicha (黑茶) en Chine, peut être fabriqué à partir de feuilles jeunes ou matures qui sont chauffées, roulées, séchées, puis pressées en galettes pour la fermentation ou le vieillissement. Le thé noir le plus courant est appelé Pu-erh. Il est non seulement l’un des plus anciens types de thé, mais il provient d’arbres anciens poussant uniquement dans la province chinoise du Yunnan  âgés de 1 000 ans pour certains. Également entièrement oxydé, le thé noir est connu pour sa saveur douce, florale et terreuse. 

L’inde produit du thé noir depuis près de 200 ans. Le pays a récemment étendu sa production aux thés verts, blancs et oolong indiens, bien qu’en quantités beaucoup plus faibles. 

Le thé Oolong est un thé partiellement oxydé, fabriqué à partir des trois ou quatre premières feuilles. Les jeunes feuilles sont d’abord séchées au soleil pour réduire l’humidité de 30 %, puis agitées pour favoriser l’oxydation, qui est arrêtée à mi-chemin par un culbutage à haute température ou une cuisson à sec. La saveur qui en résulte varie de fraîche et fruitée à florale, voire grillée. La plupart des thés Oolong sont produits en Chine et à Taïwan.

Le thé vert est fabriqué à partir de jeunes feuilles ou bourgeons. Après un bref processus de flétrissage, les feuilles sont « fixées » par la cuisson à la poêle, à la vapeur ou au feu pour éviter l’oxydation. Elles sont roulées et pressées avant de sécher pour développer leur saveur caractéristique, fraîche, astringente et végétale ou « verte ». Le Japon est surtout connu pour sa production de thé vert de qualité.

Le thé jaune, le plus rare et peut-être le plus fin des thés, est fabriqué à partir de bourgeons ou de jeunes feuilles. Le traitement du thé jaune est complexe et prend beaucoup de temps. Comme pour le thé vert, les feuilles sont légèrement flétries et fixées, mais à la différence du thé vert, elles subissent un léger processus d’oxydation appelé « entassement » ou « enveloppement ». Cela donne au thé jaune une saveur douce etagréable, sans les notes astringentes que l’on trouve dans le thé vert. 

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Le thé silver needle est un thé blanc délicat infusé à 180 ºF plutôt qu’à l’ébullition. (Image : mkniebes / Flickr / Domaine public)

Le thé blanc est le moins transformé de tous les vrais thés. Bien que le processus soit simple : cueillette, flétrissage au soleil et séchage, il demande beaucoup de travail, car il faut faire attention à ne pas abîmer les feuilles lors de la manipulation. Différentes variétés sont fabriquées à partir du bourgeon uniquement, ou du bourgeon et des jeunes feuilles, ou encore des feuilles matures. Le thé blanc a une saveur délicate, il est le plus riche en antioxydants. 

Remarque : tous les thés fabriqués à partir de feuilles de thé contiennent de la caféine, un stimulant, et la quantité de caféine que vous obtenez par tasse est déterminée par de nombreux facteurs. Contrairement à la croyance populaire, les niveaux de caféine peuvent dépendre davantage de la température et de la durée d’infusion que du type de thé. Par exemple, l’infusion longue et chaude d’un thé blanc peut apporter plus de caféine qu’une infusion brève et à basse température de thé noir. La quantité et la forme du thé (en feuilles ou en poudre) jouent également un rôle.

La tisane, qui peut être fabriquée à partir d’une variété de plantes différentes, est souvent appelée simplement « infusion », car elle ne contient pas de véritable thé. Cette boisson naturellement sans caféine est un autre vaste sujet, que nous pouvons aborder séparément.

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Un samovar (bouilloire à thé d’origine russe). Son style et sa conception sont différents de ce que l’on trouve en Russie et ailleurs. Ils correspondent à ceux que l’on trouve en Inde du Sud et au Sri Lanka. (Image : wikimedia / Nikhil Narayanan / CC BY-SA 4.0)

La culture du thé en Inde

Comme dans de nombreux pays, la boisson la plus populaire en Inde est le thé, dont la consommation moyenne par habitant avoisine 1 kg, ce qui représente quelque 837 000 tonnes par an pour l’ensemble du pays. Le secteur du thé est le deuxième employeur en Inde, et les Indiens boivent cinq fois plus de thé que de café.

On pense que l’histoire du thé en Inde remonte aux anciens scripts du Ramayana, où il est décrit comme une plante médicinale dont les feuilles étaient utilisées pour guérir les blessures. Aujourd’hui encore, le thé est utilisé dans la médecine ayurvédique. En tant qu’astringent antibactérien, il est considéré comme bon pour la santé et l’hygiène bucco-dentaire. Appliqué localement, il assainit la peau, resserre les pores dilatés, apaise les coups de soleil et soigne l’acné. Mais l’utilisation la plus courante du thé est, bien sûr, sa consommation.

Le thé est une boisson incontournable qui peut être partagée avec tout le monde. Il a une fonction sociale importante. Il aide à briser la glace, encourage la  discussion, améliore les relations sociales et aide à créer des liens. La pause thé est un bon moment pour décompresser au travail. 

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Les épices entières fraîchement concassées donnent le masala le plus savoureux. (Image : DanaTentis / Pixabay)

Le Masala chai, la boisson phare de l’Inde, a vu le jour lorsque les Britanniques ont commencé à cultiver du thé noir dans la région d’Assam. Destiné principalement à l’exportation, ce thé était trop cher pour être utilisé seul. On lui ajoutait donc une petite quantité de masala, un mélange d’épices toniques. Pour réduire encore le coût, les vendeurs ajoutaient du lait et du sucre, ce qui a donné le chai sucré et épicé devenu populaire en Inde et dans le monde entier.

Largement disponible, lechai est facile à trouver et il est difficile d’y résister. Les passants sont souvent attirés dans les salons de thé par l’arôme séduisant et la promesse d’une boisson délicieuse, abordable et saine.

Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Le Tandoori est un chai masala spécial qui est fumé en le versant dans une tasse. (Image : wikimedia / Nilanjan Sasmal / CC BY-SA 4.0)

Recette du Masala chai

En Inde,chaisignifie simplement thé noir avec du lait, tandis que la boisson épicée que les Américains appellent chai ressemble davantage à ce que les Indiens appellent le Masala chai. Le masala est un mélange de diverses épices, dont la cardamome, la cannelle, les clous de girofle, les graines de fenouil, le gingembre, les grains de poivre et l’anis étoilé. Ces épices peuvent être mélangées et assorties, selon votre goût ou votre humeur. J’ai une amie qui ajoute toujours de la menthe à son chai, et j’aime l’arôme enchanteur qu’une pincée de safran apporte à l’infusion.

Ingrédients :

  • Eau
  • Lait (utilisez du lait d’avoine ou une autre option sans produits laitiers pour un chai végétalien)
  • Thé (Assam et Darjeeling sont des thés indiens authentiques qui devraient être faciles à trouver)
  • Épices entières, y compris le gingembre frais
  • Édulcorant de votre choix

Instructions :

  • Écrasez les épices entières et râpez le gingembre pendant que vous portez l’eau à ébullition.
  • Réduisez le feu et ajoutez les feuilles de thé.
  • Faites bouillir pendant une minute
  • Incorporez les épices écrasées.
  • Ajoutez le lait et portez à faible ébullition
  • Laissez mijoter pendant quelques minutes
  • Filtrez, sucrez (facultatif) et dégustez chaud.
Le thé en Inde : un trésor culturel reconnu dans le monde entier
Le Tandoori est un chai masala spécial qui est fumé en le versant dans un kulhad (tasse en argile) chaud. (Image : Charlotte May / pexels)

Journée internationale du thé

Le 15 décembre 2005 a marqué la première Journée internationale du thé, célébrée à New Delhi, en Inde. Depuis, les pays producteurs de thé comme la Tanzanie, le Vietnam, le Népal, le Bangladesh, la Malaisie, l’Indonésie, le Kenya, le Malawi, l’Inde, l’Ouganda et le Sri Lanka se réunissent chaque année afin de sensibiliser le public à l’importance de ce produit de base, dont le commerce représente environ 8 milliards de dollars par an.

Le groupe intergouvernemental de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur le thé a ensuite proposé le 21 mai comme journée internationale du thé reconnue mondialement, ce que l’ONU a approuvé en décembre 2019. Ce printemps, les amateurs de thé du monde entier célébreront non seulement le patrimoine culturel et les bienfaits du thé pour la santé, mais encourageront également sa production durable.

Utilisé autrefois principalement comme médicament, le thé est aujourd’hui encore reconnu pour ses bienfaits médicinaux. Bonne source d’antioxydants, le thé peut aider à réduire les risques de cancer, à promouvoir la santé cardiaque, à renforcer l’immunité et contribuer au rajeunissement de la peau et des cheveux. Certaines variétés peuvent mieux convenir pour une utilisation ou une autre, mais en général, elles partagent les mêmes avantages pour la santé. Choisissez donc votre thé en fonction de vos préférences plutôt que de ses performances.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Tea in India – An Internationally Recognized Cultural Treasure

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.