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Tradition. Il y a trois cents ans, les traditions du Nouvel An chinois de la dynastie Qing (2/4)

CHINE ANCIENNE > Tradition

Coutumes et festivals annuels à Pékin (燕京歲時記), écrit en 1900 par un aristocrate mandchou nommé Fucha Dunchong de la dynastie Qing, dépeint la vie quotidienne vers la fin de la dernière dynastie chinoise : coutumes, spécialités, rites… un panorama sur la vie du vieux Pékin durant cette époque. D’après ce livre, l’ambiance du Nouvel An chinois était bien présente dès le 12ème mois lunaire et durait jusqu’au 1er mois de la nouvelle année.

Vente des tableaux

Pendant le 12ème mois du calendrier lunaire, des étals étaient installés dans les quartiers animés de Pékin et des tableaux étaient vendus sur ces étals. Les femmes et les enfants se dépêchaient pour en acheter et les utiliser pour décorer leurs maisons.

Accrocher du papier rouge gravé des mots de bon augure sur la porte ou l’avant-toit

Dans le nord de la Chine, il y avait une tradition du Nouvel An chinois nommée « Gua Qian » : accrocher devant la porte ou sur l’avant-toit des morceaux de papier rouge de plus de 30 centimètres de long et gravés de mots de bon augure, associés à des couplets antithétiques. Cette tradition était plus souvent pratiquée chez les gens ordinaires, et non dans les maisons des grandes familles. Tandis que les morceaux de papier jaune, de sept centimètres de long ou les morceaux de papier rouge de plus de deux centimètres, appelé « Petit Gua Qian », étaient notamment utilisés par les magasins.

Table du ciel et de la terre

Au réveillon, les gens plaçaient une longue table au milieu de la cour et présentaient un tableau complet des dieux et déesses des cieux appelé « Bai Fen ». Devant le tableau, les gens déposaient une couche de Mi Gong -une offrande sous forme de pagode faite avec de la pâtisserie au miel- et une couche de pommes, de fruits secs, de petits pains, de légumes et de gâteaux de riz.

Les offrandes étaient décorées des huit immortels, de grenades et de sycees, qui sont appelées fleurs bouddhiques. Lorsqu’il était temps de recevoir les dieux, on brûlait le tableau des immortels et on allumait des bâtons d’encens, les uns après les autres, jusqu’à la Fête des Lanternes. Cette cérémonie était appelée « Tian Di Zhuo », c’est-à-dire la « Table du Ciel et de la Terre ».

La Table du ciel et de la terre. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0) 

Réveillon du Nouvel An

Dans le vieux Pékin, la 30ème nuit du 12ème mois lunaire était appelée le réveillon. Ce jour-là, l’empereur était félicité au palais, et les fonctionnaires se prosternaient devant leur propre chef pour lui présenter leurs respects.

Les familles nobles rendaient hommage aux ancêtres et accrochaient leurs portraits dans le sanctuaire ancestral.

À la tombée de la nuit, la famille se réunissait pour célébrer la fin de l’année et accueillir la nouvelle année. Toutes sortes d’alcool étaient servis. Des bougies et des lumières brillaient. Des femmes et des enfants lançaient des dés et jouaient au jeu de cartes chinois Ma Diao pour s’amuser.

Entre 9h du soir et 1h du matin, le ciel s’assombrissait davantage, les pétards se multipliaient et on brûlait de l’encens pour accueillir les dieux.

Les gens dormaient un peu sans enlever leurs vêtements et c’était déjà l’aube. Le soleil brillait sur les fenêtres, les pétards étaient allumés, les familles se souhaitaient bonne année et la maison était remplie de joie. En un clin d’œil, la nouvelle année était à la porte.

Riz doré et riz argenté du réveillon

Dans le Nord, le riz traditionnel du réveillon était cuisiné avec du riz jaune et du riz blanc, appelé « riz doré et riz argenté ». Le riz était décoré de branches de pin et de cyprès et agrémenté d’argent, de dattes, de châtaignes et de longanes. Il n’était retiré que le 5ème jour du 1er mois lunaire.

Traditionnellement, il existait de nombreux tabous du 1er au 4ème jour du 1er mois lunaire, qui étaient tous brisés le 5ème jour de la nouvelle année. C’est pourquoi le 5ème jour était appelé le « jour de levée des tabous » dans le Nord.

Ci Sui : adieu à l’année passée

Au réveillon, les fonctionnaires rendaient visite à des amis et des parents en tenue de fonction. Cette pratique était appelée « Ci Sui », c’est-à-dire « Adieu à l’année passée ». Lorsque les gens s’agenouillaient devant les séniors pour leur souhaiter bonne année, ce rituel était également appelé « Ci Sui ».

Ci Sui : les officiels souhaitaient une bonne année les uns aux autres. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0) 

Les jeunes mariés devaient se rendre chez les parents de la mariée pour faire « Ci Sui », sinon cela était considéré comme un manque de respect.

Accueillir le Dieu du bonheur

Après l’accueil des dieux, le soir du réveillon, on célébrait l’arrivée de la nouvelle année. Lorsque les gens sortaient de leur chambre pour la première fois depuis le réveillon, ils devaient accueillir le Dieu du bonheur et le vénérer.

Rédacteur Yi Ming

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