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Tradition. L’histoire du thé : l’origine de la culture du thé chez les minorités ethniques chinoises (5/11)

CHINE ANCIENNE > Tradition

PODCAST

De nombreuses minorités ethniques vivent dans le sud-ouest de la Chine et, en raison de leur environnement fermé, bien que leur économie ne soit pas développée, certaines de leurs coutumes et cultures anciennes ont été préservées, devenant un véritable « fossile vivant » de la culture préhistorique. Il en va de même pour leur culture du thé.

(1) Les Tujias

Les personnes les plus vénérées par les Tujias sont les légendaires « huit grands rois », qui seraient les chefs de clan des Tujias, « l’incarnation » du thé.

Selon les paroles du chant de respect des Tujias pour les dieux, Yihe fut la mère des huit rois, la déesse la plus vénérée du peuple Tujia. Lorsqu’elle était une jeune fille, un jour elle alla cueillir du thé dans les montagnes et, dans la chaleur et la soif, elle prit par hasard une poignée de feuilles de thé pour se désaltérer. Par la suite, elle fut enceinte de trois ans et six mois, et huit garçons naquirent de cette grossesse.

Mais comment Yihe pouvait-elle avoir les moyens de nourrir huit enfants ? Elle dut les abandonner à leur sort et les laisser grandir dans les montagnes. Les huit frères furent nourris par un tigre blanc et grandirent au gré du vent. Plus tard, ils furent nommés les « huit grands rois » de la montagne du Dragon en raison de leurs succès au combat.

Bien qu’il s’agisse d’une légende, elle montre que le développement des Tujias est très similaire au développement de la société clanique matriarcale de la période de Shennong et Fuxi en Chine. Nécessaire à la survie, le thé demeure naturellement indissociable des Tujias. Ainsi, à ce jour, dans les régions frontalières de Chongqing, Hubei, Hunan et Guizhou, où vivent les Tujias, la coutume ancienne de déguster du thé aux céréales frites est toujours préservée.

(2) Les Jino

Les Jino vivent principalement dans la préfecture de Xishuangbanna, dans la province du Yunnan, Jinghong étant le groupe le plus nombreux. Ils se consacrent principalement à l’agriculture et excellent dans la culture du thé. La région où ils vivent est le lieu d’origine du thé Pu’er.

En ce qui concerne la culture du thé chez les Jino, il existe également une légende sur la
« créatrice Yao Bai ». On raconte que dans les temps anciens, Yao Bai ouvrit le ciel et créa la terre, appelant tous les groupes ethniques à partager le ciel et la terre, mais que les Jino n’y participèrent pas. Yao Bai demanda aux Han et aux Dai d’inviter les Jino, mais les Jino ne vinrent toujours pas. Yao Bai alla les inviter en personne, mais les Jino refusèrent toujours de venir. Finalement, Yao Bai dut partir.

En remontant une colline, Yao Bai pensa à la vie des Jino si ces derniers ne participaient pas à l’ouverture du ciel et de la terre. Yao Bai prit donc une poignée de graines de thé et les dispersa sur les terres du village de Longpa, sous les montagnes de Jino. Depuis, l’arbre à thé prit racine et s’épanouit ici. Par la suite, le peuple Jino commença à cultiver le thé là où il vivait, avec lequel il a tissé des liens inséparables.

(3) Les Dai

Selon les manuscrits sur ôles des Dai, la découverte du thé dans le Xishuangbanna et le début de sa culture ont commencé lorsque le Bouddha a parcouru le monde et prêché, il y a environ 1 200 ans. Il est écrit dans les écritures que « des branches vertes et des feuilles vertes, des fleurs blanches et des fruits verts naissent sur terre, et le Bouddha a dit qu’il y a de belles jeunes feuilles à Youle et Yiwu, Manzhuang et Mansa, tandis qu’à Yibang, Mangzhi et Gedeng, dans la terre chaude, selon les sutras bouddhistes, il y a de douces feuilles de thé, nées à l’ombre de grands arbres ».

Ensuite, les manuscrits sur ôles ont écrit : « hommes, femmes, vieux, jeunes, cette bonne chose est appelée " thé ". Elle est d’abord amère puis douce, elle est délicieuse et hydrate la gorge. Vous la plantez, plus tard, vous en tirerez des bénéfices ... » Il n’est pas difficile de constater que le peuple Dai a une longue tradition de consommation de thé.

Dans les écritures, il est également indiqué que les ancêtres des Dai faisaient griller du thé, bouillir du thé et mangeaient du riz infusé au thé. Il y est dit que lorsque Bouddha voyageait dans le monde, il descendit de la montagne de Yiwu et vit deux personnes Dai qui gardaient des mules et des chevaux au pied de la montagne. Les deux Dai offrirent immédiatement de l’eau bouillante au Bouddha. Lorsque le Bouddha trouva l’eau insipide, il cueillit quelques jeunes feuilles à proximité, les fit griller et les mit dans le tube de bambou dans lequel l’eau bouillante était portée à ébullition. L’eau eut alors un goût sucré et parfumé. Le Bouddha leur dit que c’était du thé, qui pouvait étancher leur soif. S’il n’y avait pas de légumes, ils pouvaient utiliser les feuilles de thé pour cuisiner de la soupe de riz. Les deux Dai l’ont immédiatement goûté et l’ont trouvé délicieux. Ils se souvinrent donc des paroles du Bouddha et cueillirent chaque jour les jeunes feuilles fraîches de l’arbre à thé, qu’ils firent griller et bouillir pour les manger... Depuis lors, le peuple Dai a pris l’habitude de faire bouillir du thé parfumé dans des tubes de bambou et de manger du riz trempé dans du thé, une coutume qui s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui.

En fait, il existe de nombreux exemples de ce type dans d’autres groupes ethniques de Chine, et nous ne les énumérerons donc pas tous.

Ces exemples sont donnés pour montrer que le « thé » a été transmis à nos ancêtres par le ciel. Cela nous permet de comprendre la compassion et la grandeur des cieux, des dieux et des bouddhas, ainsi que la relation étroite entre le thé et la vie de nos ancêtres.

Rédacteur Yi Ming

À suivre...

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