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Monde. Rapport d’État : trafic d’êtres humains institutionnalisé en Chine

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Rapport du Département d’État américain : le gouvernement chinois a une « politique ou un modèle » de trafic d’êtres humains

Dans un rapport récemment publié, le département d’État américain a placé le Parti communiste chinois (PCC) sur la courte liste des gouvernements qui ont une « politique ou un modèle » de traite des êtres humains.

Selon le rapport 2021 sur la traite des personnes (ou rapport TIP), le Congrès a reconnu en 2019 que la traite des êtres humains ne se limite pas aux individus et aux organisations criminelles, mais qu’elle est souvent commise par des gouvernements également. La version 2020 du rapport plaçait la Chine aux côtés de 11 autres nations telles que la Corée du Nord, l’Iran et la Russie pour avoir une « politique ou un modèle » de « traite des êtres humains dans les programmes financés par le gouvernement, de travail forcé dans les services médicaux affiliés au gouvernement ou dans d’autres secteurs, d’esclavage sexuel dans les camps gouvernementaux, ou d’emploi ou de recrutement d’enfants soldats. »

En 2021, le nombre de pays a été réduit à 11 avec la suppression de la Biélorussie. La Chine est toujours dans la liste.

Le rapport a souligné les violations des droits de l’homme commises par le PCC dans le génocide du Xinjiang : « Au Xinjiang, le gouvernement est le trafiquant. Les autorités ont recours aux menaces de violence physique, la consommation de drogue forcée, la violence physique et sexuelle et la torture » pour fabriquer tout et n’importe quoi : panneaux solaires, marchandises et habits, ou encore de l’électronique.

Le rapport ne se limitait pas seulement à la persécution des Ouïghours. Un passage met en lumière l’histoire de Mei, une femme kazakhe réduite en esclavage par le PCC : « Lorsque Mei est retournée dans la province du Xinjiang en Chine pour visiter son père malade, des fonctionnaires chinois l’ont arrêtée à la frontière avec le Kazakhstan et ont saisi son passeport. Ils lui ont dit qu’elle ne pouvait pas aller voir son père et qu’elle devait participer à 15 jours d’"éducation » parce qu’elle était musulmane et d’origine kazakhe.

« Au lieu de cela, Mei a passé plus d’un an dans des centres de détention chinois où les autorités l’ont soumise à un endoctrinement politique et l’ont forcée à travailler dans une usine de fabrication de gants pour 0.01689 € la paire. Les autorités chinoises ont également obligé Mei à rester dans des cellules équipées de caméras et d’un haut-parleur. »

De plus, le rapport constate que des femmes chinoises qui avaient été vendues comme esclaves sexuelles ont été retrouvées victimes de la traite dans un grand nombre de pays à travers le monde : Moyen-Orient, Amérique du Sud, Afrique et dans les îles des Caraïbes.

Le rapport de 644 pages révèle également que Pékin a étendu ses campagnes systémiques de travail forcé à « d’autres minorités religieuses sous leurs auspices, a cherché à rapatrier sous la contrainte et à interner des minorités religieuses et ethniques vivant à l’étranger en recourant à la surveillance, au harcèlement et aux menaces à leur encontre et à celle des membres de leur famille, ainsi qu’à des demandes d’extradition ».

Les violations des droits de l’homme en Chine visaient non seulement les personnes privées de leurs droits par le régime ou les membres d’une minorité ethnique, mais aussi les citoyens chinois déployés par le parti pour travailler sur les projets hégémoniques des nouvelles routes de la soie à travers le monde. « Des ressortissants chinois auraient été victimes de travail forcé dans plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Europe accueillant ces projets. Au sein de ces derniers, les autorités de la RPC n’ont pas exercé une surveillance suffisante des canaux de recrutement, des contrats et des conditions de travail et les services diplomatiques de la RPC ont régulièrement omis d’identifier ou d’aider les personnes exploitées »

En ce qui concerne la traite des personnes, le rapport dévoile que la Chine était une plaque tournante au service des organisations criminelles transnationales pour déplacer les femmes réduites en esclavage. Il a également découvert que le crime organisé en Chine attirait fréquemment les femmes et les filles des zones rurales vers les villes avec de fausses offres d’emploi et d’autres stratagèmes.

Le département d’État indique que, bien que le PCC ait officiellement aboli son célèbre système de travail par la rééducation en 2015, nombre de ses installations ont simplement été transformées en « centres de réhabilitation pour toxicomanes, parrainés par l’État ou en centres de détention administrative, où le travail forcé se poursuit, selon la société civile et les médias. »

Les trafiquants chinois ont également été autorisés à s’installer dans certains pays asiatiques, soumettant les femmes locales au travail forcé et à la traite sexuelle en utilisant « des entreprises et des établissements de divertissement fictifs, y compris des casinos appartenant à des ressortissants chinois, construits à proximité immédiate de projets d’infrastructure et d’investissement à grande échelle de la RPC, parfois sous couvert de la nouvelle route de la soie, et dans des zones économiques spéciales avec une surveillance limitée du gouvernement local ».

Rédacteur Gabriel Olamsaint

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