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Monde. Le Parlement adopte une Résolution et condamne la persécution persistante du Falun Gong en Chine

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Jeudi 18 janvier, le Parlement Européen, en session à Strasbourg, a adopté la Résolution commune sur La persécution persistance du Falun Gong en Chine. Par ce geste le Parlement « Invite instamment la Chine à mettre immédiatement un terme à la persécution des pratiquants de Falun Gong et d’autres minorités, notamment des Ouïgours et des Tibétains, réclame la remise en liberté immédiate et sans condition de M. Ding et de tous les pratiquants de Falun Gong en Chine ».

Le Parlement européen a adopté une position claire à Strasbourg

Pour cette Résolution, le Parlement s’est appuyé sur plusieurs considérants. Il a tout d’abord été mis en avant « que depuis 1999, le Parti communiste chinois se livre à une persécution systématique visant à éradiquer le mouvement religieux Falun Gong, que la liberté de religion se détériore dans l’ensemble de la République populaire de Chine, que la censure et la surveillance étayées par la technologie sont les instruments incontournables de cette répression, que l’article 36 de la Constitution chinoise garantit pourtant à tous les citoyens le droit à la liberté de religion ».

Mais aussi sur le fait « qu’il est attesté que la persécution menée par le Parti communiste chinois depuis 1999 a causé la mort de milliers de pratiquants de Falun Gong, que les pratiquants sont souvent détenus, et que des actes de torture, des violences psychiatriques et des prélèvements d’organes leur seraient infligés pour leur faire abjurer leur foi ».

Le cas de M. Ding a été aussi analysé et intégré aux considérants. Ainsi, il est mentionné que « le 12 mai 2023, M. Ding Yuande et sa femme, Mme Ma Ruimei, pratiquants de Falun Gong, ont été arrêtés sans mandat, que Mme Ma a été remise en liberté sous caution, mais a ensuite subi des intimidations policières en réaction à une campagne de sauvetage menée par le fils du couple à l’étrange ».

Il a été aussi souligné le fait que M. Ding a été maintenu en détention pendant huit mois sans que sa famille ne soit autorisée à lui rendre visite, que le 15 décembre 2023, il a été condamné à trois ans de réclusion et à 15 000 CNY d’amende, qu’il a fait appel de la sentence ». Ces différents éléments, renforcés par les Résolutions antérieures du Parlement européen sur la Chine, ont conduit les députés présents à se positionner clairement et à inviter « instamment la Chine à mettre immédiatement un terme à la persécution des pratiquants de Falun Gong et d’autres minorités, notamment des Ouïgours et des Tibétains, réclame la remise en liberté immédiate et sans condition de M. Ding et de tous les pratiquants de Falun Gong en Chine ».

Le Parlement adopte une Résolution et condamne la persécution persistante du Falun Gong en Chine
Le député Michael Gahler et M. Lebin Ding au Parlement européen à Strasbourg. (Image : Avec l’aimable autorisation du député européen Gahler)

C’est un geste fort du Parlement européen

« La Chine étant une dictature à parti unique, il n’est pas surprenant que pour rester au pouvoir, de telles structures doivent réprimer de multiples groupes dans leurs sociétés respectives. En ce qui concerne la Chine, nous avons évoqué à plusieurs reprises le sort des Ouïghours, du Tibet et des citoyens de Hong Kong. Aujourd’hui, nous nous concentrons une fois de plus sur le sort de ceux qui pratiquent le Falun Gong », a précisé au cours de son intervention Michaël Gahler, député allemand appartement au Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens).

« C’est une pratique qui ne fait de mal à personne, qui ne constitue pas un danger pour l’État, mais apparemment le Parti la considère – ou la considère depuis 1999 – comme une menace pour son idéologie. Le cas sur lequel nous nous concentrons est celui de M. Ding Yuande, qui a été arrêté et condamné en décembre à plus de trois ans de prison. La seule accusation est qu’il pratique le Falun Gong. Nous sommes d’avis que tous ceux, non seulement les pratiquants de Falun Gong, mais aussi les autres groupes que j’ai cités qui sont persécutés et réprimés, doivent être libérés sans condition et autorisés à pratiquer leur foi ou leur culture, comme c’est également le cas. inscrit dans la Constitution chinoise », a-t-il expliqué.

Il a souligné que les mesures de l’UE « devraient inclure le refus de visa, le gel des avoirs, l’expulsion des territoires de l’UE et des poursuites pénales, y compris sur la base d’une compétence extraterritoriale ou l’ouverture d’accusations pénales internationales. C’est ce que nous devons aux citoyens innocents et qui doivent être libérés ».

« Nous exigeons que les États membres condamnent publiquement ces pratiques et que nous appliquions le régime mondial de sanctions de l’UE en matière de droits de l’homme ainsi que les régimes nationaux de sanctions en matière de droits de l’homme contre tous les auteurs, ainsi que contre les entités qui ont contribué à la persécution des pratiquants de Falun Gong en Chine », a-t-ajouté.

Mme Isabel Santos, du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen, a débuté son discours par ces mots : « rien n’échappe à la machine répressive de Xi Jinping, dans sa bataille pour un contrôle de fer sur tout et sur tous, et même la pratique religieuse n’échappe pas à la rage persécutoire du régime chinois ».

« En plus de vouloir définir la légalité des activités religieuses, Pékin cherche à repenser les religions, en les alignant sur l’idéologie du Parti communiste chinois et en promouvant la loyauté envers le guide suprême Xi. Le cas de Ding Yuande est l’un parmi tant d’autres, étouffés au fil des années en Chine, de pratiquants de Falun Gong – une pratique totalement inoffensive qui ne porte atteinte à aucun type d’intérêt », a-t-elle affirmé.

Elle a précisé que « L’Union européenne ne peut être complice, par silence ou complaisance, face à ce type d’affaires. Par conséquent, nous exigeons la libération inconditionnelle et immédiate de ce détenu, ainsi que de tous les pratiquants de Falun Gong et autres victimes de détention arbitraire, ainsi que le respect des droits des minorités ethniques et religieuses en Chine ».

« Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de pratiques. En outre, l’Union européenne et les États membres doivent soutenir une enquête internationale sur les cas de prélèvement d’organes ainsi que sur les cas de torture et de traitements inhumains et dégradants en Chine », a-t-elle souligné.

Le Parlement adopte une Résolution et condamne la persécution persistante du Falun Gong en Chine
M. Lebin Ding devant le Parlement européen de Strasbourg. (Image : Capture d’écran / ganjingworld.com)

« La persécution de ma famille ne reflète même pas la pointe de l’iceberg de ce crime contre l’humanité en cours en Chine »

« La persécution de ma famille ne reflète même pas la pointe de l’iceberg de ce crime contre l’humanité en cours en Chine » a expliqué M. Lebin Ding, le fils de M. Ding Yuande, dans un article publié sur sa chaîne Gan Jing Word : Free My Parents - Free2Meditate.

« La persécution du Falun Gong a gravement enfreint non seulement la loi chinoise, mais aussi le droit international des droits de l’homme, et il n’y a aucune base légale pour les crimes d’État continus du PCC. Aujourd’hui, le PCC tente de renforcer sa répression transnationale contre les pratiquants chinois de Falun Gong vivant à l’étranger », a-t-il avancé dans son article The European Parliament Addresses the Persecution of My Father by the CCP (Le Parlement européen aborde la persécution de mon père par le PCC).

Dans cet article, il relate ces faits « Le 26 juin 2023, à l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, alors que nous tenions une manifestation pacifique à Bruxelles, un groupe de jeunes chinois a tenté de s’immiscer dans notre manifestation en brandissant un drapeau chinois. Le 1er août 2023, l’ambassade de Chine en Allemagne a tenté d’arrêter notre manifestation pacifique, au cours de laquelle nous avons tenté de remettre des lettres de protestation à l’ambassadeur de Chine via la boîte aux lettres de l’ambassade. Après avoir appelé la police locale à Berlin, nous avons pu mener à bien notre manifestation ».

« Mais cette protestation ne concerne pas seulement mes parents. Le 12 mai 2023, environ 70 pratiquants de Falun Gong de ma ville natale de Rizhao, dont mes parents, ont été illégalement arrêtés. Peu de temps après le procès-spectacle contre mon père, une vague de procès-spectacles a été menée contre 22 autres pratiquants de Falun Gong dans ma ville natale », a-t-il ajouté.

Une Résolution pour les droits de l’homme et l’arrêt de la persécution du Falun Gong

La Résolution « demande à la Chine de mettre un terme à la surveillance et au contrôle sur son territoire comme au-delà de ses frontières ainsi qu’à la répression de la liberté de religion, invite instamment la Chine à honorer les obligations de respect et de protection des droits de l’homme qui lui incombent en vertu du droit international et de sa propre Constitution »

Elle « demande aux États membres de suspendre les traités d’extradition en vigueur avec la Chine », et « souligne que le respect des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit devrait être au cœur des relations de l’Union avec la Chine, demande à l’Union et à ses États membres d’appuyer et de faciliter une enquête internationale sur la persécution des pratiquants de Falun Gong, ainsi que de soulever la question de la persécution des minorités religieuses lors de chaque dialogue politique et en matière de droits de l’homme avec les autorités chinoises, demande aux États membres et à la délégation de l’Union en République populaire de Chine de suivre de près les procès ».

En outre, elle « demande à l’Union et à ses États membres de condamner publiquement les exactions commises dans le contexte des greffes d’organe en Chine, ainsi que de recourir au régime mondial de sanctions de l’UE en matière de droits de l’homme et aux régimes nationaux de sanctions en matière de droits de l’homme à l’encontre de tous les responsables, ainsi que des entités qui contribuent à la persécution des pratiquants de Falun Gong en Chine et à l’étranger, souligne que les mesures à prendre par l’Union devraient inclure le refus d’octroi de visas, le gel des avoirs, l’expulsion du territoire de l’Union, les poursuites pénales, y compris sur la base de la compétence extraterritoriale, ou encore l’engagement de poursuites pénales au niveau international ».

Il appartient maintenant aux pays membres de l’Union européenne de répondre à cette demande du Parlement européen et de se positionner clairement contre la persécution des pratiquants de Falun Gong et le non-respect des droits de l’homme en Chine.

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