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Monde. Europe : une vague d’attaques à l’aiguille laisse les autorités perplexes

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L’Europe est confrontée à une nouvelle tendance dangereuse : les témoignages de jeunes gens, affirmant avoir été victimes d’attaques à l’aiguille en boîtes de nuit ou lors de concerts, se multiplient.

En France, plus de 300 personnes ont déclaré avoir été piquées avec une aiguille alors qu’elles se trouvaient dans une boîte de nuit ou qu’elles assistaient à un concert. Ces rapports ont incité des médecins et plusieurs procureurs à enquêter, mais personne n’a été en mesure de déterminer qui sont les auteurs de ces attaques ou pourquoi elles se produisent.

On ne sait pas si les victimes se sont fait injecter une substance, et jusqu’à présent, les tests de dépistage de l’hépatite et du VIH se sont révélés négatifs.

Les attaques ne se limitent pas à la France. Les autorités britanniques, belges et néerlandaises enquêtent également sur des cas épars.

CBS News a rapporté que le 4 mai, Tomas Laux, 18 ans, a assisté à un concert de rap à Lille, dans le nord de la France. En rentrant chez lui, il s’est senti étourdi et a eu mal à la tête. C’est alors qu’il a découvert une trace de piqûre suspecte et une ecchymose sur son bras.

Le lendemain, comme ses symptômes persistaient, il a consulté un médecin qui lui a conseillé de se rendre aux urgences. Les médecins ont confirmé la preuve d’une piqûre d’aiguille.

« J’ai renoncé à assister à des concerts depuis que c’est arrivé », a-t-il déclaré.

Un autre incident concerne une jeune femme du nom de Leanna Desnos, également âgée de 18 ans. En avril, elle s’est rendue dans une boîte de nuit de la ville de Bordeaux, dans le sud-ouest du pays. Le lendemain matin, elle a eu des vertiges et des bouffées de chaleur alors qu’elle était sortie manger un morceau.

En rentrant chez elle, elle a découvert une trace de piqûre sur son bras. Ayant entendu parler sur les médias sociaux d’une vague d’attaques à l’aiguille, elle s’est rendue dans une clinique pour faire un test de dépistage des infections. Elle attend les résultats.

Des habitants de nombreuses villes de France ont signalé des attaques à l’aiguille, notamment Paris, Toulouse, Nantes, Rennes et Nancy

Jusqu’à présent, il semble que les cibles soient principalement des femmes, présentant des marques visibles d’injection, des ecchymoses, et des symptômes tels que des sensations de somnolence et de fatigue.

Plus de 300 personnes ont déposé des plaintes officielles et plusieurs enquêtes de police sont en cours dans différentes régions, mais aucun suspect n’a été appréhendé et aucune aiguille n’a été retrouvée. Les motivations des auteurs restent un mystère.

Aucun cas d’agression sexuelle n’a été signalé, mais une victime a déclaré avoir été dévalisée à Grenoble en avril, selon le journal Le Monde.

Deux victimes testées positives au GHB

Selon les autorités, deux victimes d’attaque à l’aiguille ont été testées positives au GHB, un puissant anesthésiant. Le GHB est utilisé par les prédateurs cherchant à abuser ou agresser sexuellement les victimes. Il ne peut être détecté dans l’organisme d’une personne que pendant 12 heures. Cependant, la drogue doit être injectée pendant plusieurs secondes, ce que la plupart des victimes seraient en mesure de détecter.

Le Dr Emmanuel Puskarczyk, responsable du centre antipoison de la ville de Nancy, a déclaré : « Nous n’avons trouvé aucune drogue ou substance ni aucune preuve objective attestant de l’administration d’une substance dans une intention illicite ou criminelle. Ce que nous craignons le plus, c’est que les gens contractent le VIH, l’hépatite ou toute autre maladie infectieuse » suite à ces attaques.

Les attaques sont devenues si fréquentes à Nancy qu’un hôpital local a mis en place une procédure spéciale pour optimiser les soins aux victimes. Les patients présentant des symptômes tels qu’un étourdissement sont traités, et des échantillons de sang et d’urine sont prélevés et conservés pendant cinq jours au cas où les victimes voudraient porter plainte.

« Chaque cas est différent. Nous voyons des traces de piqûres, mais certaines personnes ne présentent pas de symptômes. Lorsque les victimes potentielles présentent des symptômes tels que des malaises ou des trous noirs, ils ne sont pas spécifiques », a déclaré le Dr. Emmanuel Puskarczyk.

Un fonctionnaire de police, qui n’a pas été autorisé à parler, a déclaré : « À ce stade, nous ne pouvons pas parler d’un modus operandi spécifique. Il n’y a aucune similitude entre les cas. La seule chose similaire, c’est que des personnes se font piquer avec une aiguille dans un contexte festif, dans différents endroits en France. »

Alors que les amateurs de boîtes de nuit et de concerts expriment leurs craintes sur les réseaux sociaux, et que la couverture médiatique alimente l’anxiété, le ministère français de l’Intérieur a lancé une campagne nationale de sensibilisation qui sera mise en œuvre ce mois-ci. La police distribue des tracts d’information aux fêtards et discute des mesures de prévention avec les propriétaires de clubs.

En avril, le Parlement britannique a publié un rapport sur l’usage de drogues dans les boissons et d’aiguilles dans les pubs et les boîtes de nuit, à la suite d’une augmentation soudaine des incidents l’année dernière.

1 000 cas de piqûres d’aiguilles à travers l’Angleterre au cours du mois d’octobre 2021

La police a signalé environ 1 000 cas de piqûres d’aiguilles à travers le pays au cours du mois d’octobre 2021, après l’assouplissement des restrictions liées à la Covid-19 et le retour des étudiants sur les campus.

Le rapport indique qu’il n’y a cependant pas assez de données disponibles pour évaluer la gravité du problème.

« Personne ne sait à quel point le dopage est répandu, que ce soit par l’alcool, la drogue ou l’aiguille, et personne ne sait ce qui pousse les auteurs à le faire. Des preuves anecdotiques suggèrent que la pratique est répandue et dangereuse », peut-on lire dans le rapport.

Le mois dernier, en Belgique, le parquet de Bruxelles a ouvert deux enquêtes sur des incidents liés à la Gay Pride (parade de la fierté), incitant les organisateurs de la marche à exhorter les victimes potentielles à se faire examiner dans les hôpitaux.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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