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Monde. L’Écosse supprime de ses infrastructures le système de surveillance CCTV de la Chine

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Depuis trois ans, des groupes de défense des droits de l’homme, des groupes de défense de la vie privée et des députés de tous les partis tirent la sonnette d’alarme au sujet du système de surveillance et des caméras chinoises Hikvision CCTV (Closed Circuit Television) qui se sont multipliées au Royaume-Uni.

Un système de surveillance potentiellement intrusif

Des preuves ont été soumises, mettant en évidence les failles de sécurité et la facilité avec laquelle les pirates informatiques peuvent prendre le contrôle, les faire fonctionner à distance et les utiliser pour espionner et recueillir des informations intrusives sur les civils et les infrastructures du pays.

Le gouvernement écossais a décidé d’éliminer progressivement les équipements Hikvision et de les retirer des bâtiments écossais. Les ministres écossais ont déclaré qu’aucune autre caméra n’a été installée depuis que la commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes a publié un rapport en juillet 2021 avertissant que les équipements Hikvision ne devraient pas être utilisés au Royaume-Uni.

Le rapport conseillait au gouvernement britannique d’interdire les caméras Hikvision et Dahua en raison de problèmes de sécurité, notamment la participation d’Hikvision, et son assistance au Parti communiste chinois (PCC), dans la création d’un état de surveillance et de contrôle social.

Cette surveillance est également utilisée pour commettre des violations des droits de l’homme à l’encontre des Ouïghours du Xinjiang. Hikvision a toujours nié cette allégation malgré les preuves que possède Fraser Sampson, le Commissaire en chef de la biométrie au Royaume-Uni.

Les bâtiments du gouvernement et des conseils municipaux, Police Scotland, Education Scotland et l’Agence écossaise des pensions publiques disposent également de la technologie Hikvision dans leurs locaux. Ces organismes dépendent tous du gouvernement écossais, qui a déclaré dans un communiqué qu’il « possède un certain nombre d’anciens appareils fabriqués par Hikvision, qui sont en train d’être éliminés progressivement dans le cadre d’un programme continu d’amélioration de la sécurité », a rapporté le Times.

Connelly Security Systems : faire « ce qu’il faut »

Connelly Security Systems, une entreprise privée et l’un des plus grands fournisseurs d’équipements de vidéosurveillance et d’alarme d’Écosse, retire également la technologie Hikvision de ses activités commerciales.

Le directeur général Paul Connelly a écrit une lettre aux clients de l’entreprise la semaine dernière pour expliquer. « Ce gouvernement chinois autocratique a eu un comportement tout à fait odieux non seulement envers les groupes minoritaires mais aussi envers son propre peuple. Les produits Hikvision paraissent formidables mais ils ont aussi un côté sinistre et dangereux ».

Paul Connelly a déclaré que la direction de son entreprise se concentre désormais sur l’utilisation de « produits provenant de sources éthiques », qui ne sont peut-être pas aussi bon marché, mais qui sont moralement la bonne chose à faire. En ce qui concerne les caméras Hikvision, Connelly a déclaré : « Les voir participer au regroupement et à l’incarcération d’innocents, ce n’est pas pour nous…. La rhétorique Hikvision provenant de Chine n’est pas acceptable ».

« Les nouveaux ouvrages dans le courant de l’année 2023 seront plus chers et ce sera dur, mais pas aussi dur que la vie que vivent les pauvres Ouïghours ainsi que les habitants de Hong Kong », a ajouté M. Connelly.

Paul Connelly a ensuite souligné que la décision a été prise par intégrité morale et conscience morale, et non par motivation politique. « Je ne suis pas du tout motivé par des raisons politiques. Je dis simplement que je sais ce qui est bien et ce qui est mal. Et ceci était mal depuis longtemps », a-t-il déclaré.

Le côté dangereux et sinistre de Hikvision

Hikvision est une filiale de China Electronics Technology Corporation (CETC), qui est répertoriée comme « le seul fournisseur qui répond à l’ensemble des besoins de l’Armée populaire de libération dans le domaine des technologies de l’information et qui fournit à l’armée divers types de pièces électroniques clés », sur le site Web chinois Sina Finance, tel que traduit par The China Project.

L’année dernière, il a été découvert que les « agences de renseignement chinoises » peuvent « mettre sur écoute les flux de caméras dans des endroits sensibles », ont averti les députés du China Research Group. Les caméras Hikvision pourraient également être « consultées à distance par des agents chinois pour recueillir des renseignements ».

L’année dernière, le député Alistaire Carmichael a commenté les capacités de surveillance avancées qui incluent la reconnaissance biométrique du visage, la détection du genre et du comportement. « Ces caméras portent la surveillance à un tout autre niveau, le public doit comprendre à quel point cette technologie est potentiellement puissante et intrusive », a-t-il déclaré.

Lord West of Spithurst s’est dit très préoccupé par le fait qu’« il n’y aura pas seulement des caméras, mais aussi du son. Ils s’installeront dans chaque bureau, verront tout ce qui se trouve sur chaque bureau et enregistreront tout ce qui se passe une fois que la 5G sera reliée ».

Le contrat de 21 ans de Hikvision avec le PCC

Fraser Sampson, le commissaire britannique chargé des caméras biométriques et de surveillance a obtenu des preuves que l’implication de Hikvision dans cinq projets au Xinjiang « pourrait aller bien au-delà de l’installation », selon Biometric Update.

L’année dernière, Hikvision a obtenu un contrat pour « travailler en partenariat étroit avec le gouvernement (chinois) pour " concevoir, construire, financer, exploiter et transférer " le système », écrit Fraser Sampson. Ce système est ce que le gouvernement chinois appelle un « système de prévention et de contrôle social ».

Le système de surveillance CCTV du PCC fonctionne en tandem avec le système de notation de crédit du PCC, qui dicte désormais les mouvements et la vie domestique quotidienne des citoyens chinois. Cette infrastructure a également été utilisée pour mettre en œuvre la monnaie numérique de la banque centrale chinoise, qui permet au gouvernement chinois de contrôler les finances des citoyens chinois et la façon dont ils peuvent ou non dépenser leur argent.

Le Parti communiste chinois, ainsi que d’autres forces communistes, veulent « transférer » le « système » en vigueur en Chine au reste du monde. Lors de la réunion du G20, la Chine a ordonné aux autres pays d’adopter les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) pour suivre la Chine et s’adapter au Renminbi numérique chinois.

Pour que le PCC (leader des forces communistes) atteigne son objectif de domination mondiale dans un monde qu’il dirige, contrôle et redessine, il est vital que ses systèmes fonctionnent comme infrastructure dans les pays étrangers ou, à tout le moins, qu’il s’assure de participer à la création des systèmes des autres pays. Ces manœuvres, le PCC les appelle son « arme stratégique ».

Rédacteur Albert Thyme

Source : Scotland Purges China’s CCTV Surveillance System From Its Infrastructure

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