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Bien-être. Approche holistique pour lutter contre les addictions

SANTÉ > Bien-être

Une étude révèle que l’approche holistique est la meilleure méthode pour lutter contre les addictions

Une nouvelle étude révèle que les interventions qui adoptent une approche multidimensionnelle sont les plus efficaces pour ceux qui veulent arrêter la consommation de drogue. (Image : Dimitris Vetsikas / Pixabay)

Les professionnels de la santé développent constamment de nouvelles approches pour aider les personnes dépendantes de la drogue et de l’alcool, à se sevrer. La plupart de ces programmes ne rencontrent toutefois qu’un succès limité. Une nouvelle étude révèle que les interventions qui adoptent une approche multidimensionnelle pour lutter contre les obstacles biologiques, sociaux, environnementaux et de santé mentale qui apparaissent chez une personne dépendante, fonctionnent mieux chez ceux qui veulent arrêter la consommation de drogue.

Dolores Albarracín, professeur de psychologie à l’Université de I’llinois a passé une grande partie de sa carrière à étudier comment les gens réagissent aux messages de santé publique leur demandant de changer de comportement. (Image : Dolores Albarracín)
Dolores Albarracín, professeur de psychologie à l’Université de I’llinois a passé une grande partie de sa carrière à étudier comment les gens réagissent aux messages de santé publique leur demandant de changer de comportement. (Image : Dolores Albarracín)

L’étude, rapportée dans la revue Psychology of Addictive Behaviors, a également révélé que les personnes souffrant d’une dépendance à l’alcool se débrouillent mieux avec des interventions simples qui se concentrent uniquement sur leur consommation d’alcool. Dolores Albarracín, professeur de psychologie à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign qui a dirigé l’étude avec Wenhao Dai, étudiant en doctorat, a déclaré : « Nous avons analysé 69 études qui mesuraient les résultats d’approches à recommandations uniques ou à recommandations multiples. Notre objectif était de déterminer le nombre optimal d’interventions pour l’efficacité de l’intervention. Nous avons constaté que le ciblage de comportements multiples est nécessaire pour modifier les résultats de la consommation de drogue, mais moins pour ceux de la consommation d’alcool ».

Selon les rapports publiés, les décès par overdose d’héroïne, de méthadone, d’opioïdes et de cocaïne atteignent un niveau record aux États-Unis et la consommation d’alcool est responsable de dizaines de milliers de décès chaque année.

Cependant, « l’efficacité des interventions comportementales visant à réduire la consommation de substances a souvent été décevante », selon les auteurs de la nouvelle étude.

Des décennies de recherche sur les méthodes comportementales n’ont apporté aucune amélioration évidente. Selon le National Institute on Drug Abuse, 40 à 60 % des patients qui s’engagent dans des programmes de traitement médicamenteux pour des troubles liés à la consommation de substances feront une rechute. Les études sur le traitement de l’alcoolisme indiquent seulement que « le traitement est meilleur que l’absence de traitement, mais ... des problèmes méthodologiques rendent difficile de conclure qu’un traitement spécifique est plus efficace qu’un autre ».

Dolores Albarracín, qui est également professeur d’administration des affaires et affiliée à l’Institut Beckman pour les sciences et technologies avancées de l’Université de l’Irlande, a déclaré : « De nombreux programmes traitent la consommation de drogue ou d’alcool comme relativement indépendante d’autres comportements ou facteurs contextuels connexes. Mais les recherches révèlent que la consommation de drogue ou d’alcool découle souvent de divers facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, qui agissent tous en tandem ».

Certaines études sur le traitement de la toxicomanie et de l’alcoolisme ont examiné la possibilité de cibler également d’autres comportements pour aider à réduire les dommages liés à la consommation de drogue et d’alcool. Il s’agit notamment de méthodes visant à promouvoir un mode de vie sain, à prévenir la transmission d’infections, à rechercher un soutien social ou à mieux utiliser les services communautaires, a ajouté Dolores Albarracín.

« Nous voulions savoir si ces autres comportements facilitent les objectifs du traitement de la toxicomanie ou de l’alcoolisme. Si c’est le cas, cela signifierait que davantage de recommandations conduisent à de meilleurs résultats. Cependant, il se pourrait aussi que l’ajout d’un trop grand nombre d’objectifs puisse submerger une personne et réduire les ressources mentales et physiques dont elle dispose pour réduire sa consommation de substances ».

Les chercheurs ont constaté une association positive entre le nombre d’interventions qu’un programme de traitement ou de prévention de la toxicomanie inclut, et son efficacité dans la lutte contre la consommation non médicale de drogues, mais pas contre la consommation d’alcool.

Wenhao Dai, étudiant en doctorat, est le premier auteur de cette nouvelle étude. (Image : Wenhao Dai)
Wenhao Dai, étudiant en doctorat, est le premier auteur de cette nouvelle étude. (Image : Wenhao Dai)

Il était préférable de s’attaquer à la consommation d’alcool d’une personne, mais l’ajout d’autres recommandations n’apportait aucun avantage supplémentaire. Dolores Albarracín  a déclaré : « Nous avons également constaté que les interventions étaient plus efficaces lorsqu’elles visaient une population diagnostiquée comme ayant des troubles liés à la consommation de drogues ou d’alcool, lorsqu’elles étaient menées par des experts et lorsqu’elles incluaient un contrat comportemental.

Dans l’ensemble, nous avons appris que nous pouvons employer des approches plus économiques pour réduire la consommation d’alcool. D’autres défis requièrent un arsenal d’approches. Des études antérieures de mon laboratoire ont montré que les modifications du mode de vie sont plus efficaces lorsqu’elles s’attaquent à trois ou quatre comportements en même temps.

Par exemple, une personne qui veut arrêter de fumer peut aussi avoir pour objectif de marcher tous les jours et de manger plus de fruits et de légumes. Nous avons maintenant la preuve que la réduction de la consommation de substances est également plus efficace lorsqu’on aborde le problème de manière globale ».

Les co-auteurs de l’étude sont Ryan Palmer, étudiant en psychologie, Aashna Sunderrajan, chercheuse postdoctorale, Fan-Xuan Chen, étudiant en troisième cycle, et Marta Durantini, chercheuse en travail social. Les autres co-auteurs sont Flor Sanchez, de l’Université autonome de Madrid, et Laura Glasman, du Medical College of Wisconsin.

Fourni par : UNIVERSITY OF ILLINOIS (Note : Le contenu et la longueur des documents peuvent être modifiés).

Rédacteur Fetty Adler

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