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Chine. Plus d’un demi-million d’enfants ouïghours séparés de leurs parents

ACTUALITÉ > Chine

Des enfants ouïghours du Xinjiang, en Chine, sont séparés de leurs parents et envoyés dans des pensionnats. (Image : Sherpas 428 / flickr / CC BY 2.0)
 

La persécution des Ouïghours par Pékin ne touche pas seulement les adultes mais aussi les enfants, selon l’analyse par les médias d’un document de planification de l'État, publié sur le site Internet du gouvernement. 

Séparation des familles

Le document de planification montre que « près d’un demi-million d’enfants ont été séparés de leurs familles et placés dans des internats… et le Parti communiste au pouvoir s’est fixé comme objectif de mettre en place une à deux écoles de ce type dans chacun des 800 cantons et plus du Xinjiang, d’ici la fin de cette année (2020) », selon le New York Times.

Le Parti propose les écoles comme un moyen de lutter contre la pauvreté, arguant qu’elles sont idéales pour les enfants dont les parents travaillent dans des régions éloignées ou qui ne peuvent pas s’en occuper. Cela semble être un argument tellement raisonnable pour de nombreuses familles pauvres des régions rurales, qu’elles y adhèrent et envoient leurs enfants dans de telles écoles, surtout s’ils sont un peu plus âgés. Mais les familles dont les parents ont été détenus, se sentent menacées lorsqu’on leur dit que leurs enfants seront envoyés dans ces établissements.

Une fois inscrits, les enfants subissent un endoctrinement qui cherche à les couper de leur culture et de leur patrimoine. L’objectif est de faire de ces enfants des adultes qui vivent selon les règles du Parti. Étant donné que ces écoles sont strictement interdites aux étrangers, on ne sait pas grand-chose sur ce qui se passe réellement à l’intérieur. Pour faire du projet d’endoctrinement scolaire un succès, le gouvernement a engagé des milliers d’enseignants de tout le pays. Les enseignants qui résistent à la campagne sont avertis qu’ils seront emprisonnés.

Une fois inscrits, les enfants subissent un endoctrinement qui cherche à les couper de leur culture et de leur patrimoine. (Image: Capture d'écran / YouTube)
Une fois inscrits, les enfants subissent un endoctrinement qui cherche à les couper de leur culture et de leur patrimoine. (Image : Capture d’écran / YouTube)

Les enfants des internats ne sont autorisés à rendre visite à leur famille qu’une fois par semaine ou une fois tous les 15 jours. Cela permet de les couper le plus longtemps possible de l’atmosphère religieuse de leur foyer. Lors d’une visite dans un jardin d’enfants du Xinjiang, le haut responsable de la région a demandé aux éducateurs de s’assurer que les enfants «aiment le Parti, aiment la mère patrie et aiment le peuple». Pékin a fait l’objet de critiques sévères pour son traitement des enfants ouïghours.

«La séparation forcée des enfants, par le gouvernement chinois est peut-être l’élément le plus cruel de son oppression dans le Xinjiang… Les enfants devraient être soit immédiatement rendus à la garde de leurs parents en Chine, soit autorisés à rejoindre leurs parents à l’extérieur du pays», a déclaré Sophie Richardson, directrice pour la Chine de Human Rights Watch, dans un communiqué (HRW).

Décès d’un enfant

En décembre, il a été signalé qu’un garçon de 5 ans du Xinjiang était mort alors que ses parents étaient en prison. Le garçon était sous la garde de ses grands-parents et a été découvert gelé dans un fossé recouvert de glace et de neige. La mère de l’enfant avait été condamnée à 10 ans de prison pour avoir prêché l’islam, tandis que le père a été emprisonné simplement parce que sa femme participait à des activités interdites.

La mère du garçon a été condamnée à 10 ans de prison pour avoir prêché l'islam, tandis que le père a été emprisonné simplement parce que sa femme participait à des activités interdites. (Image: Capture d'écran / YouTube)
La mère du garçon a été condamnée à 10 ans de prison pour avoir prêché l’islam, tandis que le père a été emprisonné simplement parce que sa femme participait à des activités interdites. (Image : Capture d’écran / YouTube)

Un habitant de la région a déclaré à Radio Free Asia : « Nous avons appris la nouvelle de sa mort… pendant la cérémonie du lever du drapeau… Le secrétaire du parti du village nous a dit de prendre soin de nos enfants. Daprès lui, les parents de l’enfant font des études et il était sous la garde de ses grands-parents qui, à cause de leur mauvaise santé, ne pouvaient pas aller dehors »..

Apparemment, aucun des deux parents n’étaient au courant de la mort de leur enfant au moment du signalement. Le garçon serait tombé dans l’eau et aurait suffoqué avant d’être gelé. Comme les grands-parents avaient environ 70 ans, ce sont les voisins qui ont retiré l’enfant de la glace.

Rédacteur Swanne Vi 

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