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Monde. Un nouveau rapport révèle comment les terres non attribuées sont exploitées dans la forêt tropicale brésilienne

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Un récent rapport publié par l’Institut Igarapé, un groupe de réflexion brésilien, a révélé une accélération de la déforestation en Amazonie, et l’exploitation de terres non attribuées dans la forêt tropicale brésilienne par des « criminels environnementaux ». La police fédérale est dans l’incapacité de faire face à la crise.

Une forêt tropicale en désarroi

Le rapport explique que les forêts fédérales et étatiques concernées sont « non attribuées », ce qui signifie qu’elles ne font ni partie d’un parc national ni d’un territoire indigène.

Les données indiquent qu’environ 580 000 kilomètres carrés de forêts fédérales, soit presque la taille de l’Ukraine, sont menacés.

Le rapport de l’institut Igarape est intervenu suite aux réactions du monde entier face à l’accélération de la déforestation en Amazonie et aux conséquences environnementales.

Selon l’étude, 302 raids ont été lancés par la police fédérale entre 2016 et 2021, mais 2 % seulement visaient les personnes qui exploitent illégalement des terres non attribuées.

« Cette analyse a révélé que les zones protégées de l’Amazonie, y compris les terres indigènes, les unités de conservation et les zones de protection permanente, ont été de plus en plus touchées par l’écosystème de la criminalité environnementale, principalement l’exploitation forestière et aurifère illégale », affirme le rapport.

La déforestation a continué de sévir sur les terres non attribuées, avec 31 % de la forêt abattue illégalement en 2016. Ce pourcentage est passé à 36 % en 2021.

En 2016, environ 2 240 kilomètres carrés de zones non attribuées ont été déboisés. Selon l’Institut de recherche sur l’environnement amazonien, cette superficie aurait doublé en 2021, s’ajoutant au total de 18 500 kilomètres carrés détruits illégalement au cours des six dernières années.

Selon l’Observatoire du climat, un réseau à but non lucratif dédié aux changements climatiques, la déforestation serait à l’origine de près de la moitié de la pollution atmosphérique du pays. Le groupe a déclaré que la destruction à grande échelle a non seulement bloqué l’absorption du gaz carbonique, mais qu’elle a également transformé la zone en producteur de gaz carbonique, d’après une étude de 2021 publiée dans la revue Nature.

L’application de la loi ne suffit pas

Le rapport de l’institut Igarape met en évidence la faible protection juridique des zones non attribuées. Les écologistes ont demandé au gouvernement fédéral de convertir ces terres en zones protégées.

Après le rétablissement de la démocratie au Brésil en 1985, la plupart des gouvernements qui se sont succédé ont tenté d’étendre les protections juridiques, ce qui a permis de désigner environ 47 % de l’Amazonie comme zone protégée. Toutefois, l’actuel président Jair Bolsonaro a estimé que le pays compte trop de zones protégées et a bloqué les efforts visant à en ajouter de nouvelles.

Jair Bolsonaro a également encouragé l’exploitation minière en Amazonie, affirmant que cela contribuerait à améliorer la croissance économique.

Pour l’institut Igarape, la criminalité environnementale englobe quatre grandes activités illégales : le vol de terres publiques, l’exploitation forestière illégale, l’exploitation minière illégale et la déforestation liée à l’agriculture et à l’élevage.

Des opérations de répression ont été lancées dans plus de 846 zones, dont près de la moitié sont des zones protégées, notamment le territoire indigène des Yanomami. Cependant, malgré une forte présence policière dans ce territoire, des milliers d’orpailleurs illégaux continuent d’y pénétrer.

Dans un cas d’exploitation aurifère illégale, la police brésilienne a découvert un trafic d’or illégal lié à un raffineur italien, qui aurait vendu des métaux précieux à quatre des plus grandes entreprises technologiques du monde : Amazon, Apple, Microsoft et Alphabet, la société propriétaire de Google.

L’étude de l’Institut Igarape mentionne également un vaste « écosystème régional de la criminalité », affirmant que 24 des 27 États du Brésil, en plus de huit villes de pays voisins, ont été ciblés par des opérations de police.

« La criminalité environnementale découle d’économies illicites qui accèdent aux marchés de consommation et aux financements en dehors de l’Amazonie », indique le rapport.

« Ces attaques criminelles contre l’environnement s’accompagnent généralement d’une série de crimes convergents, tels que la fraude, la corruption et le blanchiment d’argent », ajoute le rapport.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : New Report Reveals How ‘Unallocated’ Land Is Being Exploited in the Brazilian Rainforest

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