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Monde. Inde : une vague de chaleur sans précédent menace les récoltes et entraîne une pénurie d’électricité

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L’Inde fait face à une vague de chaleur sans précédent. Les températures ont atteint des niveaux records dans certaines parties du pays, dépassant les 40°C pendant plusieurs jours, ne laissant entrevoir aucun répit.

La chaleur a poussé des millions de personnes à s’isoler à l’intérieur, alors que le rendement des récoltes est faible et que la demande d’électricité explose.

Selon le département météorologique indien (IMD) la chaleur devrait s’atténuer quelque peu à New Delhi dans les prochains jours, mais de nombreuses autres régions doivent se préparer à des températures caniculaires.

Selon l’IMD, des températures comprises entre 43 et 47°C ont été enregistrées le 1er mai dans la plupart des régions du Rajasthan, de Vidarbha, de Telangana, de certaines parties de Haryana, de Delhi, de l’ouest du Madhya Pradesh, de certaines poches de l’est du Madhya Pradesh, du nord du Madhya Maharashtra, du Marathwada, du Gujarat, du Jharkhand, de Rayalaseema et de Chhattisgarh, rapporte le Times of India.

Des températures de 5°C au dessus des moyennes de saison

Des températures oscillant entre 40°et 42°C ont été relevées dans les régions du nord de l’Odisha et de l’Andhra Pradesh côtier.

L’IMD a déclaré que dans la plupart des régions de l’Inde, la température maximale a dépassé d’environ 5°C les températures normales pour cette période de l’année, notamment à Jammu, au Cachemire, au Ladakh, au Gilgit-Baltistan et à Muzaffarabad.

Dans la région de Churu, au Rajasthan, les températures ont atteint un record de 44,8°C.

Les vagues de chaleur sont fréquentes en Inde, en particulier aux mois de mai et juin, mais l’été a commencé tôt cette année, avec une montée en flèche des températures dès le mois de mars. Les « températures maximales moyennes du mois ont été les plus élevées depuis 122 ans », rapporte la BBC.

La canicule menace la production de blé en Inde

Les agriculteurs affirment que les pics de chaleur inattendus menacent les récoltes de blé, un problème qui pourrait avoir des conséquences mondiales compte tenu des perturbations dans l’approvisionnement, dues à la guerre en Ukraine.

Après cinq années consécutives de récoltes record, la hausse des températures depuis la mi-mars, menace de réduire considérablement le rendement des cultures.

L’Inde est le deuxième plus grand producteur de céréales au monde

À la mi-février, soit environ un mois avant la vague de chaleur, l’Inde était censée produire 111,32 millions de tonnes de céréales, en augmentation par rapport aux 109,59 millions de tonnes de l’année précédente.

Alors que le gouvernement doit revoir officiellement ses estimations de production, une note officielle indique que la production pourrait tomber à 105 millions de tonnes cette année, indique Reuters.

« La perte de production de blé, sur l’ensemble de l’Inde, s’élève plus ou moins à 6 %, en raison du flétrissement des grains de blé (environ 20 %) dû aux températures extrêmes et à la vague de chaleur », rapporte Reuters.

Selon un haut fonctionnaire du gouvernement qui surveille les plantations et les récoltes, « il est un peu tôt pour comprendre l’ampleur de la perte des récoltes ». Le fonctionnaire a refusé de donner son nom car il n’était pas autorisé à parler aux médias.

« Sur la base des estimations de production publiées par le gouvernement en février, nous aurions pu facilement exporter beaucoup plus que 12 millions de tonnes, mais il semble maintenant que nous exporterons environ 10 millions de tonnes », a-t-il déclaré, selon Reuters.

Ce fonctionnaire pense qu’en dépit de la chaleur, les exportations de blé de l’Inde pourraient facilement dépasser celles de l’année dernière, alors que d’autres sont plus pessimistes, estimant une baisse de 10 % de la production.

« La diminution de l’offre sur les marchés " spot " indique une baisse plus importante de la production. Je pense que la production pourrait baisser de 10 % pour atteindre environ 100 millions de tonnes », a déclaré un responsable d’une société indienne de commerce international, qui a également refusé d’être nommé.

Il a ajouté qu’il s’attendait à ce que le gouvernement indien puisse restreindre les exportations si la production descendait à ce niveau.

La demande d’électricité monte en flèche

Suite à la montée des températures du début de l’été, la demande d’électricité atteint un niveau record dans le pays, avec une augmentation de l’utilisation de la climatisation.

« La demande d’électricité a augmenté de 13,2 % pour atteindre 135,4 milliards de kWh, car les besoins en électricité dans le nord ont augmenté de 16 % à 75 % », selon le magazine Garavi Gujarat.

La demande en électricité devrait augmenter avec la persistance des températures élevées. Il s’agit de la pire crise énergétique que le pays ait connue depuis plus de six ans.

Cette demande d’électricité sans précédent a entraîné des coupures de courant généralisées en avril de cette année, les fournisseurs s’efforçant de répondre aux besoins des clients alors que les réserves de charbon diminuaient. L’offre a été inférieure à la demande de 2,41 milliards d’unités, soit 1,8 %, la pire depuis octobre 2015.

À Delhi, la demande d’électricité a connu une hausse étonnante de 42 % en avril, tandis que des États du nord comme le Pendjab et le Rajasthan ont vu la demande d’électricité augmenter de 36 % et 28 % respectivement, selon les données gouvernementales.

Dans le petit État vallonné de Sikkim, au nord-est, la chaleur a entraîné une hausse de 74,7 % de la consommation d’électricité.

Dans les États septentrionaux de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh, ainsi que dans le Jharkhand à l’est, la demande d’électricité a augmenté de plus de 25 %.

Au total, sept États, dont l’Andhra Pradesh dans le sud, ont subi les pires coupures de courant depuis 2016.

À mesure que les stocks de charbon s’épuisent, l’Inde risque d’être confrontée à de nouvelles coupures de courant. Les stocks de charbon sont à leur plus bas niveau depuis au moins neuf ans, malgré le fait que l’entreprise publique Coal India, qui contribue à 80 % de la production de charbon en Inde, a accéléré sa production de plus de 27 %.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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