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Monde. Canada : une nouvelle étude révèle que les personnes doublement vaccinées risquent davantage d’être positives au variant Omicron que les personnes non vaccinées

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Une récente étude préimprimée examinant les données de patients atteints de Covid-19 recueillies par la province canadienne de l’Ontario, a révélé qu’en ce qui concerne le variant Omicron, l’efficacité vaccinale chez les personnes ayant reçu deux doses de vaccins à ARN messager de Moderna ou de Pfizer, avait chuté 60 jours seulement après la deuxième dose.

L’étude datée du 1er janvier, menée presque exclusivement par des scientifiques de la région de Toronto et financée par des subventions du ministère de la Santé de l’Ontario et de l’Agence de la santé publique du Canada, a examiné « les bases de données provinciales sur les tests de laboratoire du SRAS-CoV-2, les maladies à déclaration obligatoire, la vaccination par le Covid-19 et l’administration de la santé », chez les personnes âgées de 18 ans et plus qui ont subi un test PCR entre le 22 novembre et le 19 décembre 2021.

La méthodologie utilisée dans l’étude excluait notamment de sa cohorte les résidents des maisons de soins de longue durée, ceux qui n’avaient reçu qu’une seule dose d’injection ou la deuxième dose dans les 7 jours suivant leur test, et ceux qui avaient reçu  le vaccin à vecteur d’AstraZeneca.

Tous les tests positifs ont été considérés comme des « cas confirmés de Covid-19, indépendamment des symptômes ou de la gravité », tandis que les tests négatifs parmi ceux qui avaient également été testés positifs dans les 90 jours précédents ont été exclus du groupe de contrôle.

Au cours de la période des 27 jours examinée par l’analyse, 471 545 tests négatifs ont été enregistrés, ainsi que 9 201 tests positifs au variant Delta et 3 442 au variant Omicron.

Les personnes positives au variant Omicron étaient plus jeunes, présentaient moins de comorbidités et étaient presque entièrement des personnes doublement vaccinées par rapport au groupe témoin positif au variant Delta.

La plupart des personnes positives au variant Omicron étaient âgées de 18 à 29 ans (44,4 %), de 30 à 39 ans (21,6 %) et de 40 à 49 ans (18,5 %). Au total, 84,5 % de tous les cas positifs au variant Omicron étaient âgés de 18 à 49 ans.

En ce qui concerne le variant Delta, 66,6 % de cas positifs appartenaient à la catégorie des 18-49 ans, et seulement 21,8 % de tous les positifs se situaient dans la tranche d’âge des 18-29 ans.

L’étude montre également que les patients touchés par la variant Delta possédaient une « comorbidité » de 43,3 %, contre seulement 35,3 % pour l’Omicron.

Les chercheurs ont également constaté que 90,1 % des cas positifs au variant Omicron concernaient des personnes doublement vaccinées, contre 5,1 % seulement, soit 176 cas au total, de personnes non vaccinées.

Canada : une nouvelle étude révèle que les personnes doublement vaccinées risquent davantage d’être positives au variant Omicron que les personnes non vaccinées
Les données d’une étude financée par le ministère de la Santé de l’Ontario et l’Agence de la santé publique du Canada montrent que les infections aux variants Omicron et Delta sont survenues principalement chez les personnes vaccinées. (Image : Capture d’écran / medrxiv.org)

Par rapport au groupe témoin Delta, 64,6 % de tous les cas sont survenus chez les personnes doublement vaccinées et 33,1 % chez les personnes non vaccinées.

Les personnes ayant reçu des rappels représentaient 2,3 % de tous les cas positifs de Delta et 4,8 % de tous les cas positifs à Omicron.

L’étude note toutefois que l’Ontario n’a pas rendu les injections de rappel accessibles aux personnes de moins de 70 ans avant le 13 décembre, date à laquelle l’âge a été abaissé à 50 ans. La province a rendu les injections de rappel accessibles à toutes les personnes de plus de 18 ans le 18 décembre.

La majorité des personnes doublement vaccinées ont été testées positives au variant Omicron entre 120 et 179 jours après avoir reçu leur deuxième dose, soit 65,6 %. Pour le variant Delta, la baisse de l’efficacité constatée est de 47,2 %, et celle concernant les contrôles de test négatif au cours de la même période est de 60 %.

En utilisant ces données pour évaluer l’efficacité du vaccin, l’article donne la méthodologie suivante employée par l’institut SAS : « Nous avons utilisé la régression logistique multivariable pour estimer les rapports de cotes comparant les cotes de vaccination dans chaque intervalle de " temps depuis la dernière dose " parmi les cas avec les cotes parmi les témoins, tout en ajustant pour toutes les covariables énumérées et une variable catégorielle pour la semaine du test. La VE (Virus Evolution) a été calculée à l’aide de la formule VE=(1-OR ) x 100 %. Pour les infections Omicron et Delta, nous avons estimé la VE en fonction du calendrier vaccinal et du temps écoulé depuis la dernière dose. »

Les covariables employées comprenaient non seulement le statut vaccinal de la saison grippale 2019-2021, mais aussi des facteurs quelque peu étrangers, tels que « des informations au niveau du quartier sur le revenu moyen des ménages, la proportion de la population active employée comme travailleurs non essentiels à la santé, le nombre moyen de personnes par logement et la proportion de la population qui s’identifie comme une minorité visible. »

Alors que le calcul a montré que la VE pour deux doses d’injection contre Delta atteignait 84 entre 7 et 59 jours après l’injection, pour retomber à 71 après 240 jours, la mesure contre Omicron était tout sauf rassurante.

L’étude a révélé que la VE contre Omicron entre 7 et 59 jours après la double injection n’était que de 6, tombant dans les valeurs négatives à - 13 entre 60 et 119 jours, - 38 entre 120 et 179 jours, et - 42 entre 180 et 239 jours.

Canada : une nouvelle étude révèle que les personnes doublement vaccinées risquent davantage d’être positives au variant Omicron que les personnes non vaccinées
Les données d’une étude financée par le ministère de la Santé de l’Ontario et l’Agence de la santé publique du Canada montrent que les personnes doublement vaccinées courent en fait un plus grand risque d’être testées positives au variant Omicron que les personnes non vaccinées. (Image : Capture d’écran / medrxiv.org)

Bien que les chercheurs aient calculé que la VE générée par les personnes ayant reçu un rappel contre Omicron pouvait atteindre 34 % pour Pfizer et 59 %pour Moderna 7 jours après l’injection, les données ont néanmoins montré que 4,8 % de tous les positifs à Omicron et 2,3 % de tous les positifs au Delta ont été stimulés.

Ces chiffres sont significatifs car la majorité des infections sont survenues dans des tranches d’âge qui n’ont pas eu accès aux rappels avant le 18 décembre, dans une étude qui a terminé la collecte des données un jour plus tard, le 19 décembre.

Environ 64,5 % des cas positifs à Omicron enregistrés dans l’étude avaient reçu leur rappel de 7 à 59 jours auparavant.

Dans la partie « Discussion » de l’article, les chercheurs ont noté que dans les cas où les vaccins ne sont pas efficaces contre Omicron, les passeports vaccinaux peuvent en fait contribuer à la propagation. « Le comportement des personnes vaccinées, et les politiques qui s’appliquent à ce groupe, peuvent différer de ceux qui ne sont pas vaccinés, de sorte que le statut de " vacciné " pourrait être associé à un risque accru d’exposition », ont déclaré les auteurs.

« Les jeunes adultes peuvent être plus susceptibles de fréquenter de tels lieux et d’avoir plus de contacts sociaux (et les cas Omicron dans notre étude étaient plus jeunes). Ainsi, le risque d’exposition des personnes vaccinées peut être plus élevé que celui des personnes non vaccinées puisque la vaccination est une obligation pour participer à ces activités sociales. »

« Cela peut expliquer la VE négative après 2 doses observée pour Omicron au cours de cette période d’étude précoce. »

Rédacteur Fetty Adler

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