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France. Paris 2024 : entre genre et sexe, idéologie et biologie s’affrontent

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Le comité international olympique (CIO) ayant renoncé en 2021 à établir des directives uniformes quant aux critères de participation des sportifs intersexes et transgenres, il appartient à chaque fédération internationale de se prononcer. En ce sens, les Jeux Olympiques (JO) à Paris en 2024 seront une étape cruciale où genre et sexe, idéologie et biologie vont déployer leurs troupes.

Un constat : « la course à la plus grande discrimination »

Dans un article publié par l’IREF, JO 2024 : les athlètes femmes seront-elles remplacées par des hommes ? la journaliste Catherine Dechoisy introduit son article par ces propos : « Soixante ans de lutte féministe, pour qu’au final, des hommes cachés dans un cheval de Troie arc-en-ciel prennent la place de la gent féminine sur les podiums. La première compétition qui aura lieu, ne sera pas celle de la course à pied, mais de la course à la plus grande discrimination : celles qui sont nées femmes, avec les capacités physiques que la nature leur a données, contre ceux qui ont le sentiment d’être nés dans le mauvais corps, mais restés mâles par leur sexe, par leurs cellules et leur musculature ».

La participation des sportifs intersexes et transgenres a aussi été au cœur de la Proposition de loi visant à faire concourir les sportifs dans la catégorie correspondant à leur sexe figurant sur leur acte de naissance, déposée par le député M. Julien Odoul (RN), le 4 juillet 2023.

« Le 17 mai dernier, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé la création d’un groupe d’experts pour " favoriser l’inclusion " des personnes transgenres dans le sport de haut niveau. Cette déclaration inquiétante sonne l’extinction prochaine de la présence des femmes dans les grandes compétitions sportives », était-il précisé dans l’introduction de l’exposé des motifs.

L’exposé des motifs a aussi attiré l’attention sur une nouvelle forme de dopage en précisant que : « ces situations de plus en plus fréquentes font reculer les progrès réalisés en matière de sport féminin, et la multiplication des athlètes transgenres, nés biologiquement hommes, s’apparente à une nouvelle forme de dopage légal ».

Paris 2024 : entre genre et sexe, idéologie et biologie s’affrontent
Mme Claudine Junien, professeur émérite de génétique médicale, avance que l’« on peut changer de genre, pas de sexe ». (Image : RUN 4 FFWPU / pexels)

Genre et sexe, une réflexion qui agite le monde du sport depuis quelques années

Des cas isolés de sportifs transgenres ont été signalés au cours des dernières années. Notamment celui de l’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard, en 2021. Elle a « marqué l’histoire en devenant la première femme ouvertement transgenre à prendre part à une épreuve olympique. Elle répondait à l’époque aux critères de qualification pour les JO, qui exigeaient un taux de testostérone maintenu en dessous de 10 nmol par litre pendant au moins 12 mois », peut-on lire dans un article sur le site de la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF).

Un autre cas est celui relevé par le député Julien Odoul : « L’un des exemples qui a marqué le monde du sport est le cas de l’athlète Lia Thomas, né homme, étudiant à l’Université de Pennsylvanie, qui a démarré sa transition en mai 2019 avec un traitement hormonal. En septembre 2021, après avoir concouru chez les hommes, l’athlète transgenre a intégré l’équipe féminine de natation américaine et explose, logiquement mais injustement, tous les records. Comme pour beaucoup, sa transition avait été entamée après la puberté, favorisant les inégalités biologiques et anatomiques ».

Idéologie et biologie pour éclairer ce débat : peut-on changer de sexe ?

Un élément de réponse est fourni par Catherine Dechoisy dans son article. Elle reprend les propos de Mme Claudine Junien, professeur émérite de génétique médicale. Cette dernière avance que l’« on peut changer de genre, pas de sexe ».

Dans leur essai C’est votre sexe qui fait la différence, Claudine Junien et Nicole Priollaud avancent que « le sexe est bel et bien une réalité biologique, et en aucun cas une construction sociale ». Elles font reposer leurs analyses sur le fait que « dès le début du développement, dans tous les organes, le foie, la peau, les muscles, les reins, sans oublier le cerveau, un tiers des gènes s’expriment différemment en fonction du sexe ». De plus, « les profils d’expression des gènes des placentas sont différents et spécifiques en fonction du sexe du fœtus ».

Ces différents éléments amènent Catherine Dechoisy à préciser dans son article, en se référant au propos du professeur Junien, que : « Le " ressenti " n’est pas une réalité anthropologique. La masse musculaire d’un humain possédant des chromosomes XY est bien plus importante que celle d’un humain XX (38% de son poids pour le corps de l’homme, 25% chez la femme) ».

Cet essai a aussi conduit Eugénie Bastié, dans son article On peut changer de genre mais pas de sexe»: les leçons oubliées de la génétique, publié dans le Figaro que ce livre « balaie la doxa du genre qui voit dans les différences entre les sexes de simples constructions sociales. Elle explique pourquoi le sexe imprègne chacun de nos chromosomes, ce qui occasionne des différences en termes de santé ».

Paris 2024 : entre genre et sexe, idéologie et biologie s’affrontent
Certaines fédérations nationales, comme les fédérations britanniques d’aviron et de cyclisme ont annoncé ces derniers mois la création d’une « catégorie ouverte » aux personnes transgenres et non-binaires. (Image : Boris Hamer / pexels)

Entre genre et sexe : la création d’une catégorie ouverte ?

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé la création d’un groupe d’experts pour « favoriser l’inclusion ». Cependant certaines fédérations ont déjà exploré quelques pistes.

C’est le cas de la Fédération mondiale de natation qui avait interdit la participation des sportifs transgenres aux grands évènements sportifs, comme la Coupe du Monde ou les Jeux Olympiques. Elle va « lancer une " catégorie ouverte " à partir de l’étape de la Coupe du monde de Berlin début octobre, afin d’accueillir les nageurs transgenres ». Dans un communiqué, la Fédération souligne que la création de cette catégorie montre son « engagement inébranlable en faveur de l’inclusivité, en accueillant des nageurs de tous les sexes et de toutes les identités de genre ». La « catégorie ouverte » concernera les distances de 50 m et de 100 m dans toutes les nages, peut-on lire dans un article paru dans le Figaro Sport.

De même, certaines fédérations nationales, comme les fédérations britanniques d’aviron et de cyclisme ont également annoncé ces derniers mois la création d’une « catégorie ouverte » aux personnes transgenres et non-binaires, peut-on lire dans le même article.

« Aux États-Unis, le phénomène a entraîné un rejet massif dans l’opinion publique. Selon un sondage Ipsos réalisé en juin 2022, 63 % d’entre eux s’opposent à la participation des femmes trans dans les équipes de sport féminines. Parallèlement, une vingtaine d’États américains ont d’ores et déjà interdit la participation des athlètes transgenres aux compétitions sportives », peut-on lire dans l’exposé des motifs de la proposition de loi de M. Julien Odoul.

Le député rappelle aussi qu’en « mars dernier, la Fédération internationale d’athlétisme a
décidé de sortir les personnes transgenres de la catégorie féminine, qu’elle entend " protéger " ».

Les Jeux Olympiques à Paris en 2024 sont une étape cruciale où genre et sexe, idéologie et biologie vont déployer leurs troupes dans une bataille, mais au nom de quelle humanité ?

Dans son article publié par l’IREF, Catherine Dechoisy conclut en ces termes : « La présence ou non d’athlètes trans lors des JO 2024 sera décisive pour les années à venir. (…) Ces Jeux olympiques seront peut-être l’occasion de mettre un frein à cette folie wokiste venue des États-Unis. Nous devrons choisir entre la réalité biologique et l’idéologie LGBT. À trop vouloir faire passer un pseudo bien commun au profit des revendications personnelles, à nier les différences factuelles entre les hommes et les femmes, le risque n’est pas nul de, petit à petit, voir disparaître ces dernières du paysage sportif ».

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