Des membres des garde-côtes philippins brandissent un drapeau à Sandy Cay, en mer de Chine méridionale, le 27 avril. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Dans le cadre des revendications territoriales en cours entre Pékin et Manille, les drapeaux des deux pays ont été hissés sur un banc de sable contesté dans la mer de Chine méridionale.
Le 27 avril, des membres des garde-côtes philippins ont déployé leur drapeau national sur le banc de sable contesté, deux semaines après que les médias chinois ont rapporté que les garde-côtes chinois avaient hissé leur propre drapeau au même endroit, a rapporté Radio Free Asia (RFA).
Cela s’est également produit au moment même où les États-Unis et les Philippines menaient les exercices militaires annuels « Balikatan », qui ont vu la première utilisation d’un lanceur de missiles anti-navires.
Lors de la levée du drapeau chinois, la chaîne publique CCTV a déclaré que « les Philippines ont tenté à plusieurs reprises d’envoyer des navires à proximité des installations chinoises dans la mer de Chine méridionale pour surveiller ce qu’elles décrivent comme des activités de construction d’îles artificielles ».
Jay Tarriela, porte-parole des garde-côtes philippins, a répondu dimanche que Manille avait constaté la « présence illégale » de navires chinois et avait envoyé du personnel à Sandy Cay dans « quatre canots pneumatiques ».
« Cette opération reflète le dévouement et l’engagement indéfectibles du gouvernement philippin à défendre la souveraineté, les droits souverains et la juridiction du pays dans la mer des Philippines occidentale », a déclaré Jay Tarriela, faisant référence au terme utilisé pour décrire les parties de la mer de Chine méridionale revendiquées par les Philippines.
« Nous exhortons la République populaire de Chine et les garde-côtes chinois à maintenir le statu quo dans la mer des Philippines occidentales, conformément à la Déclaration de conduite de 2002, à laquelle ils adhèrent eux-mêmes et à laquelle ils continuent de se référer dans chaque déclaration publiée par le ministère chinois des Affaires étrangères », a déclaré Jonathan Malaya, directeur général adjoint du Conseil de sécurité nationale.
Sandy Cay : une situation stratégique en mer de Chine méridionale
Sandy Cay est prisé pour sa situation stratégique autour de l’île de Thitu, d’où Manille pouvait observer l’activité chinoise dans sa zone économique exclusive. Ce banc de sable est l’une des nombreuses zones contestées entre la Chine et les Philippines dans le cadre de leur conflit territorial sur certaines parties de la mer de Chine méridionale.
Malgré la décision internationale rejetant les revendications de la Chine via sa « ligne en neuf traits », Pékin a continué à faire pression pour davantage d’activités militaires outre-mer.
« Cela sert d’avertissement aux Philippines et aux autres États demandeurs de la région : toute tentative de porter atteinte à l’intégrité territoriale chinoise sera accueillie par des réponses chinoises résolues et fortes », a déclaré à RFA William Yang, analyste principal pour l’Asie du Nord-Est à l’International Crisis Group.
Les tensions entre Manille et Pékin s’intensifient
Les tensions entre Manille et Pékin restent préoccupantes alors que les deux pays font valoir leurs revendications.
La Chine a imputé la détérioration de l’état des récifs coralliens autour de Sandy Cay aux projets de construction philippins sur une île proche du banc de sable, a écrit le South China Morning Post (SCMP).
En réponse aux exercices militaires américains avec Manille, le porte-avions chinois Shandong avait traversé le détroit de Luzon, au nord de l’archipel, ce qui était considéré comme une « démonstration de force ».
Pendant ce temps, à Manille, la capitale, un ressortissant chinois a été arrêté pour avoir utilisé un dispositif de surveillance à proximité des bureaux de la commission électorale philippine. Deux mois plus tard, deux autres Chinois avaient utilisé le même type d’appareil, un « IMSI catcher », à proximité de zones gouvernementales et militaires de la capitale.
Pour mieux contrer la menace potentielle de la Chine, le Japon a discuté d’un pacte de défense avec les Philippines, tout en discutant des moyens de lutter contre l’impact économique des tarifs douaniers de Donald Trump et des propres mesures de la Chine.
Les systèmes de défense antimissile utilisés lors des exercices militaires étaient un système de moyenne portée Typhon et le lanceur de missiles anti-navires Navy-Marine Expeditionary Ship Interdiction System (NMESIS), tous deux présentés pour la première fois aux Philippines.
« L’introduction du NMESIS dans la première chaîne d’îles pour le déni de la mer et le contrôle de la mer est une autre étape dans notre parcours de conception de forces », a déclaré le lieutenant-général des Marines américains Michael Cederholm aux journalistes.
« Nous ne sommes pas ici pour élaborer un plan de guerre », a-t-il ajouté. « Nous nous entraînons à défendre les Philippines. »
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