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Nature. Quatre choses à faire pour favoriser le retour des abeilles

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Le bourdonnement des abeilles qui s’affairent à récolter du nectar et du pollen est un spectacle réconfortant, surtout si l’on se souvient que les abeilles pollinisent un grand nombre de nos cultures vivrières préférées, notamment celles de fruits, de fruits à coques comme les noix, de légumes et de plantes. Pour diverses raisons, de nombreuses espèces de pollinisateurs sont en déclin dans le monde. La perte d’habitat, l’utilisation de pesticides, la concurrence, et la propagation de maladies ont affaibli et décimé de grandes populations, menaçant ainsi notre propre approvisionnement alimentaire. Alors, comment favoriser le retour des abeilles ?

Suite à une prise de conscience de la situation, en particulier autour de l’abeille domestique, des personnes au grand cœur ont cherché à aider nos petites amies travailleuses.

Comprendre l’abeille domestique

À la seule mention du mot abeille, la plupart des esprits se tournent directement vers l’abeille mellifère, dont nous sommes devenus dépendants dans l’agriculture moderne. Cette abeille est originaire d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Elle a été introduite en Amérique du Nord dans les années 1600, remplaçant bon nombre d’abeilles indigènes du pays.

Les pratiques agricoles telles que l’utilisation de pesticides et la monoculture ont affaibli de grandes populations d’abeilles domestiques, les rendant plus sensibles aux maladies. Le besoin accru de pollinisateurs a conduit à la pratique de l’élevage des abeilles mellifères dans différentes fermes selon les besoins, ce qui a probablement contribué à la propagation de maladies.

Les abeilles mellifères sont en effet un atout considérable et doivent être protégées contre toute atteinte supplémentaire, mais les abeilles indigènes solitaires sont également d’une valeur inestimable et le rétablissement de leurs populations est un effort louable. Les mesures suivantes simples sont recommandées aux propriétaires et aux jardiniers qui souhaitent aider ces insectes pollinisateurs, contribuant ainsi au retour des abeilles.

1. Planter un jardin d’abeilles

Cultiver des plantes à fleurs dans votre jardin ou les faire pousser en pots sur votre terrasse ou votre balcon est la première étape pour attirer et nourrir les abeilles, ainsi que les papillons et les colibris pour certains pays.

Les abeilles ont besoin de trois types de nourriture : le pollen, le nectar, et l’eau, mais chaque abeille a ses propres besoins en fonction de son environnement. Par exemple, l’abeille du désert se nourrit de fleurs cultivées dans des conditions arides, tandis que les abeilles des montagnes aiment les fleurs sauvages qui fleurissent pendant la période de butinage. Dans les zones urbaines, les abeilles nécessitent des zones botaniques et des jardins floraux avec des plantes identiques à celles qui étaient présentes avant l’industrialisation et l’urbanisation.

En plantant des arbres, des arbustes et des fleurs sauvages indigènes à votre région, vous pouvez contribuer à attirer les pollinisateurs les plus appropriés. Une variété de plantes, comme les annuelles qui offrent une abondance de fleurs, et les vivaces qui ont des périodes de floraison différentes, sont susceptibles d’attirer les pollinisateurs et de les inciter à revenir régulièrement.

Quatre choses à faire pour favoriser le retour des abeilles
Une abeille charpentière se repose sur une fleur de pois. Les fleurs des légumineuses, telles que les pois et les haricots, fournissent un pollen de la plus haute qualité pour des abeilles en bonne santé, tandis que le nectar est converti en énergie. (Image : Wikimledia /© 2010 Jee & Rani Nature Photography / CC BY-SA 4.0)

Selon votre région, les plantes annuelles et vivaces faciles à semer peuvent inclure les asters (famille des astéracées), les rudbeckias (famille des Astéracées), le cataire (famille des lamiacées ou famille des menthes), le trèfle (famille des fabacées), le myosotis (famille des boraginacées), les moutardes (famille des brassicacées ou du chou) et l’orpin ou sédum (famille des crassulacées).

En ce qui concerne les buissons et les arbustes, le choix se porte sur les myrtilles (famille des Ericacées), les saules (famille des Salicacées), les prunus (famille des rosacées) et les lilas (famille des oléacées - venant de olea - olive).

La floraison des herbes aromatiques présente un double avantage, car ces plantes ont souvent des propriétés médicinales qui renforcent l’immunité des abeilles, leur permettant de combattre les maladies.

Lorsqu’elles butinent et récoltent du pollen, les abeilles ont soif. Un petit bain d’oiseaux ou même un bol contenant de l’eau fraîche sera une oasis bienvenue. De petites pierres dans le bassin empêcheront les abeilles de se noyer, cela leur servira de support pour se poser pendant qu’elles boivent.

2. Épargner les mauvaises herbes

De nombreuses plantes considérées comme des mauvaises herbes sont des plantes fourragères précieuses pour les pollinisateurs, qui ne nécessitent que peu ou pas de soins. Le pissenlit (famille des astéracées), le lierre terrestre et la mélisse (tous deux de la famille des lamiacées), l’ivraie (famille des astéracées) et le géranium sauvage (famille des géraniacées) sont tous des candidats de choix à adopter pour favoriser le retour des abeilles.

Bien qu’il ne soit pas recommandé de laisser ces herbes tenaces proliférer dans votre jardin, il est conseillé de les laisser terminer leur floraison pour en faire bénéficier les abeilles. En les coupant avant la formation des graines, vous les maîtriserez.

Le pissenlit est particulièrement intéressant, car sa floraison précoce est une source de pollen pour les abeilles, au sortir de l’hiver, et ses feuilles comestibles et légèrement amères sont une aubaine pour le jardinier. Ses racines peuvent également être séchées et torréfiées pour en faire un « café » ou un « thé » de pissenlit, dont on dit qu’ils facilitent la digestion.

3. Fournir un habitat aux abeilles indigènes

Sur les 20 000 espèces d’abeilles que compte la planète, la plupart sont solitaires et nichent dans le sol. Contrairement aux abeilles domestiques, qui doivent protéger une colonie, de nombreuses abeilles solitaires sont minuscules et ne piquent pas. Même si elles peuvent piquer, il est peu probable qu’une mère abeille solitaire prenne le risque de se faire écraser, car il n’y aurait aucun renfort pour s’occuper de ses petits. Aucune abeille mâle n’a la capacité de piquer.

Maintenant que vous êtes familiers avec l’idée que des abeilles vivent sous vos pieds, vous pouvez créer un habitat simple où elles pourront élire domicile, en laissant une partie de votre jardin ou de votre cour désordonnée et non perturbée. Une zone naturelle parsemée de feuilles, de terre battue ou de morceaux de bois offrira un gîte et une protection à vos pollinisateurs locaux.

4. Éviter les produits chimiques

Les pesticides, les herbicides et les fongicides sont tous des poisons dangereux qui peuvent tuer les abeilles. Certains pesticides, comme les néonicotinoïdes, sont systémiques et rendent tous les composants de la plante toxiques pour les abeilles, y compris le nectar et le pollen. Ils agissent sur le système nerveux central des insectes.

Pour éviter de nuire aux abeilles, il est recommandé de n’utiliser que des produits biologiques pour lutter contre les autres insectes, et de ne jamais pulvériser les plantes en fleurs. En outre, avec les plantes génétiquement modifiées d’aujourd’hui, nous avons peu de connaissances sur l’impact de ces organismes dans la nature, il est donc important d’acheter des graines à la fois biologiques (toujours sans OGM) et exemptes de néonicotinoïdes.

Veillez à garder ces éléments à l’esprit si vous vous lancez dans l’aventure de la protection des abeilles, et vous apprécierez probablement davantage la nature. En apportant votre contribution au retour des abeilles, vous vous sentirez vraiment « présent » dans votre jardin, car, comme l’a dit Elizabeth Lawrence, (auteur de livres sur les jardins) « Le bourdonnement des abeilles est la voix du jardin ».

Rédacteur Fetty Adler

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