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Bien-être. Afrique du Sud : le rooibos ou thé rouge bénéficie de l’appellation d’origine protégée dans l’Union Européenne

SANTÉ > Bien-être

Fier héritage de l’Afrique du Sud, le thé Rooïbos ou thé rouge, est devenu le tout premier aliment africain bénéficiant d’une appellation d’origine protégée (AOP) de l’Union européenne (UE) par la Commission européenne, visant Le logo européen peut désormais être utilisé sur les produits Rooïbos, recommandant la qualité et l’authenticité du produit aux consommateurs européens.

Tout comme le Gorgonzola, les olives Kalamata et le champagne, le Rooibos ou thé rouge est désormais officiellement considéré comme un produit régional, au même titre que certains vins, viandes, fromages, pains et autres produits. Ces produits ne peuvent être étiquetés comme tels que s’ils proviennent de leur région désignée.

Pour ceux qui ont visité l’Afrique du Sud, en particulier la région du Cap occidental, il est impossible d’oublier l’arôme du thé Rooïbos. Il est aussi authentique et ineffable que les habitants du Cap, comme l’odeur de la mer et du fynbos (bruyère, flore indigène) au petit matin.

Le thé Rooïbos ou thé rouge est fabriqué à partir du buisson Aspalathus linearis. Sa couleur est rouge et son parfum est frais et sucré. Il a une saveur douce, terreuse et buissonnante. Il se marie facilement avec d’autres ingrédients naturels comme le miel, et constitue un must avec le dessert traditionnel Melktert, également connu sous le nom de tarte au lait sud-africaine.

Afrique du Sud : le rooibos ou thé rouge bénéficie de l’appellation d’origine protégée dans l’Union Européenne
Les feuilles rouges du Rooibos, qui ressemblent à de fines aiguilles, constituent à elles seules un thé savoureux, mais se marient aussi très bien avec d’autres herbes et baies séchées. (Image : Selena NBH / Flickr / CC BY 2.0)

Les débuts du thé de brousse

Le Rooïbos pousse librement dans la région montagneuse de Cederberg, en Afrique du Sud. Une variété unique de Rooïbos est cultivée dans un rayon de cent kilomètres autour de la ville de Clanwilliam, dans le Cap occidental. Cette plante, considérée comme l’une des plus bio-diversifiées du pays, est endémique à cette région et ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde. La réserve naturelle de Cederberg, à l’extraordinaire diversité botanique, fait partie de l’écosystème du Royaume floral du Cap.

Le Rooïbos est un buisson bas, avec de petites feuilles en forme d’aiguilles. Les rameaux de la plante sont récoltés manuellement à l’aide d’une faucille durant l’été. Les rameaux avec les feuilles sont attachés en grappes soignées appelées « gerwe » en afrikaans.

La plante produit de petites fleurs jaunes à partir desquelles se forme, après pollinisation, une gousse qui abrite une seule graine. Il y a des années, une femme San (peuple indigène du Cap) a découvert que certaines sortes de fourmis stockaient les graines de Rooïbos dans leurs nids. Les agriculteurs ont alors commencé à collecter les graines dans les nids de fourmis pour les planter.

De nos jours, les agriculteurs disposent d’une technique pour tamiser le sol à la recherche de graines, et ne comptent donc plus sur les fourmis. Mais l’action des fourmis a certainement contribué à la propagation initiale du Rooibos et à son succès. Grâce à l’ingéniosité de ces fourmis, le Rooïbos est maintenant disponible dans le monde entier !

La région de Cederberg, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, comprend des structures de grès vieilles de 500 millions d’années et un héritage d’art rupestre vieux de 6 000 ans laissé par les peuples indigènes du Cap (San, Bushmen ou Khoi-Khoi). Leurs connaissances traditionnelles sur l’utilisation du Rooïbos, qui a été cultivé par les habitants et les agriculteurs pendant des siècles, ont ainsi été préservées.

Afrique du Sud : le rooibos ou thé rouge bénéficie de l’appellation d’origine protégée dans l’Union Européenne
Grâce aux surplombs rocheux et aux grottes érodés par le temps, le Cederberg préserve très bien la période d’art rupestre de l’histoire de l’Afrique du Sud (depuis des milliers d’années jusqu’à il y a environ 100 ans). (Image : Erik Brits / Flickr / CC BY 2.0)

Le Rooïbos ou « thé du veld » a des origines modestes. Les colons néerlandais d’Afrique du Sud ont popularisé l’infusion de Rooïbos dans les années 1700 comme alternative aux thés noirs importés à l’époque. La culture du Rooïbos n’a débuté que vers les années 1930 sous l’impulsion du Dr Nortier, qui mit au point la technique de germination.

Avantages du Rooïbos pour la santé

En raison de son absence de caféine et de son goût agréable, les mères sud-africaines servent le Rooïbos à leurs enfants, l’utilisant largement pour apaiser les coliques des bébés. On peut en consommer jusqu’à six tasses par jour, car ce thé est pauvre en tanins et sans graisse.

Les feuilles aromatiques contiennent du magnésium, du zinc, du fer et d’autres minéraux comme le potassium, le cuivre et le calcium, qui renforcent son efficacité curative. Le Rooïbos ou thé rouge est riche en vitamine C et contiendrait 50 fois plus d’antioxydants que le thé vert. Selon le site officiel du Rooibos Council, sa forte concentration en composés polyphénoliques (micronutriments) en fait un produit de santé et de beauté recherché.

Le pouvoir antioxydant de l’extrait de thé Rooïbos utilisé dans les produits de beauté aide à combattre les radicaux libres - une cause majeure du vieillissement de la peau. Selon une étude publiée par le ncbi, l’efficacité de différents flavonoïdes à base de plantes a été testée sur 20 femmes pendant quatre semaines.

Le Rooïbos est arrivé en tête avec une réduction des rides de 9,9 %. Les experts ont conclu que ce résultat était probablement dû aux effets anti-âge des antioxydants. Le Rooïbos contient également de l’enzyme superoxyde dismutase, qui protège la peau contre les signes visibles du vieillissement et stimule la production de cellules cutanées saines. L’extrait hypoallergénique peut être utilisé en toute sécurité par les personnes à la peau sensible.

De l’or liquide

Dawie de Villiers, directeur juridique du SA Rooïbos Council, estime que la récente distinction conduira à une reconnaissance mondiale du thé local : « L’inclusion du nom Rooïbos dans le registre de l’UE n’est que le début d’une reconnaissance mondiale, » a-t-il déclaré.

« Notre prochaine étape, en tant que conseil, est d’obtenir que le terme Rooïbos soit également certifié comme produit d’origine auprès de l’OMC », a déclaré M. De Villiers à news24. « Le Rooïbos est en concurrence avec d’autres plantes à infusions cultivées dans le monde entier comme l’hibiscus, la camomille et la menthe poivrée. » Il estime que cette reconnaissance accrue contribuera également à préserver les connaissances traditionnelles du patrimoine sud-africain et donnera un coup de pouce financier aux petits cultivateurs et aux agriculteurs locaux de Rooïbos dans les communautés indigènes.

Selon un article de Io.co.za, Les Khoikhoi et les San ont conclu en 2019 un accord historique de partage de bénéfices avec l’industrie sud-africaine du Rooïbos, permettant aux communautés Khoi-Khoi et San de bénéficier d’avantages financiers sur les bénéfices obtenus grâce au Rooïbos.

Selon le Daily Maverick, l’industrie du Rooibos emploie aujourd’hui des milliers de travailleurs et jusqu’à 12 000 tonnes métriques de rooibos sont produites chaque année. La nation sud-africaine consomme 4 500 à 5 000 tonnes de cette plante et exporte le reste vers plus de 30 pays dans le monde.

Selon un reportage de 2019 de Kevin Bloom, du journal en ligne Maverick, le thé a contribué à faire « respecter la revendication légitime des Khoisan sur leur patrimoine et leur terre. »

Rédacteur Fetty Adler

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