Le Capitole des États-Unis à Washington D.C. (Image : Donghun Shin / unsplash)
Le vendredi 21 novembre, quelques heures avant la rencontre prévue entre le maire élu de New York, Zohran Mamdani, et le président Donald Trump à la Maison-Blanche, la Chambre des représentants a adopté une Résolution condamnant ce qu’elle a qualifié d’« horreurs du socialisme », suscitant de vives réactions des deux partis.
Selon le New York Post, la Résolution, présentée par la représentante républicaine de Floride, Maria Elvira Salazar, a été adoptée avec le soutien des deux partis par 285 voix contre 98. Les 98 élus ayant voté contre étaient tous démocrates. Deux démocrates se sont abstenus : Janelle Bynum (Oregon) et Deborah Ross (Caroline du Nord).
La Résolution précise : « Le Congrès condamne toutes les formes de socialisme et s’oppose à la mise en œuvre de politiques socialistes aux États-Unis ». Il faut savoir que les parents de Mme Salazar ont fui Cuba après la prise du pouvoir par Fidel Castro.
Un échange houleux au sein de la Chambre des représentants
Au cours du débat, des tensions ont éclaté entre Mme Salazar et la démocrate californienne Maxine Waters. Depuis la tribune de la Chambre des représentants, Mme Salazar a accusé Mme Waters de s’être rendue à Cuba à plusieurs reprises et d’avoir rencontré Castro, que Mme Waters a un jour qualifié d’« ami ». Mme Waters a ensuite voté contre la résolution.
Maria Elvira Salazar a également affirmé que Waters avait « vu de ses propres yeux les destructions causées par Castro », faisant référence à l’exode massif et aux persécutions politiques à Cuba. Maxine Waters a immédiatement protesté, exigeant que ces propos soient retirés du procès-verbal, et Mme Salazar a finalement retiré ses déclarations. Parmi les autres démocrates ayant voté contre la mesure figuraient l’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, la représentante de New York Yvette Clarke, Adriano Espaillat et Dan Goldman.
Parallèlement, le chef de la minorité (Parti démocrate) à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, qui a publiquement soutenu Zohran Mamdani, a néanmoins voté en faveur de la résolution. Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, n’a apporté son soutien public et n’a pas révélé pour qui il avait voté lors de l’élection municipale de New York.
Les politiques socialistes sous le feu des critiques
La représentante républicaine de Staten Island, Nicole Malliotakis, a déclaré lors du débat que « le socialisme n’est qu’une version édulcorée du communisme », arguant que les politiques promues par M. Mamdani, telles que l’abolition de la propriété privée et la création de supermarchés d’État, « s’alignent directement sur la doctrine communiste marxiste ».
Mme Salazar, Mme Malliotakis et d’autres partisans ont cité le Venezuela comme exemple récent de l’effondrement du socialisme. Le texte de la résolution indique que les systèmes socialistes évoluent souvent vers des régimes communistes, autoritaires ou despotiques. Il énumère plusieurs exemples historiques, parmi lesquels :
● L’Union soviétique sous Vladimir Lénine et Joseph Staline, marquée par la répression et des exactions de masse.
● La Chine de Mao Zedong, avec des campagnes politiques catastrophiques et et ses ravages sociaux.
● Cuba sous Fidel Castro, qui a connu de « graves violations des droits humains et un désastre économique », selon la résolution.
Le document souligne également le désastre nord-coréen sous Kim Jong-un, citant des estimations faisant état de jusqu’à 3,5 millions de morts dus à la famine. D’autres données incluent :
● 10 millions de personnes envoyées dans les camps de travail du Goulag soviétique ;
● Entre 15 et 55 millions de morts pendant le Grand Bond en avant en Chine, en raison de la famine et des ratés politiques.
Une réunion très suivie
Une Résolution similaire a été présentée au Sénat par le sénateur républicain de Floride, Rick Scott. Les deux textes ont été déposés début septembre, peu avant les élections municipales de New York, mais bien après la victoire de M. Mamdani à la primaire démocrate.
Au moment du vote à la Chambre des représentants, Zohran Mamdani venait d’atterrir à l’aéroport national Ronald Reagan de Washington, se préparant pour sa rencontre avec Trump à 15 h. La rencontre était très attendue, compte tenu des échanges verbaux acerbes qui ont opposé les deux hommes ces derniers mois.
La réunion s’est tenue à huis clos, bien que M. Trump ait déclaré plus tôt dans la journée à Fox News qu’il pourrait inviter des journalistes dans le Bureau ovale après la réunion.
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