Alors que le cancer du côlon continue de toucher plus de 1,9 million de personnes dans le monde chaque année, les chercheurs explorent activement de nouvelles approches pour améliorer les taux de survie, en particulier pour les types de tumeurs agressives qui répondent mal à la chimiothérapie standard.
L’un de ces sous-types est le cancer du côlon présentant un déficit de réparation des mésappariements (dMMR), causé par des erreurs génétiques qui surviennent lors de la réplication de l’ADN. Les tumeurs dMMR représentent 5 à 15 % des cas de cancer du côlon et sont connues pour répondre moins efficacement à la chimiothérapie traditionnelle que les autres formes de la maladie.
Mais de nouvelles découvertes dévoilées lors de la réunion annuelle 2025 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) suggèrent que l’ajout d’une immunothérapie à la chimiothérapie postopératoire standard pourrait améliorer considérablement les résultats pour les patients.
Un essai de phase 3 montre une réduction de 50 % des récidives et de la mortalité
Dans l’essai de phase III ATOMIC, les chercheurs ont recruté 712 patients atteints d’un cancer du côlon dMMR de stade III. Les participants étaient âgés en moyenne de 64 ans et avaient tous subi une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur. Cependant, des cellules cancéreuses étaient encore présentes dans les ganglions lymphatiques voisins, ce qui est caractéristique d’une maladie de stade III, bien que le cancer ne se soit pas encore propagé à des organes distants.
Les patients ont été répartis de manière aléatoire dans l’un des deux groupes suivants :
● Chimiothérapie seule,
● Chimiothérapie associée à l’atezolizumab, un médicament d’immunothérapie qui bloque le PD-L1, aidant ainsi le système immunitaire à reconnaître et à attaquer les cellules tumorales.
À la fin de l’étude, les résultats étaient frappants. Les patients recevant le traitement combiné d’immunothérapie présentaient un risque de récidive du cancer ou de décès inférieur de 50 % à celui des patients recevant uniquement une chimiothérapie. Ces résultats ont été mesurés à l’aide de la survie sans récidive, un indicateur clé dans la recherche sur le cancer.
Le Dr Frank Sinicrope, oncologue à la Mayo Clinic et chercheur principal de l’essai, a souligné l’importance de ces résultats : « Cela représente une avancée majeure dans le traitement adjuvant du cancer colorectal de stade III dMMR. Nous offrons aux patients une nouvelle option thérapeutique qui réduit le risque de récidive et améliore la survie. Cela change notre approche des soins du cancer colorectal en apportant des bénéfices significatifs plus tôt dans l’évolution de la maladie. »
Selon les experts, ces résultats pourraient modifier les directives thérapeutiques mondiales et faire de l’immunothérapie un nouveau traitement standard potentiel pour ce sous-type de cancer du côlon.
Quelle est la prochaine étape dans le traitement du cancer du côlon ?
Les chercheurs soulignent qu’un suivi à plus long terme est encore nécessaire, mais les résultats de l’essai constituent l’une des avancées les plus prometteuses de ces dernières années dans le domaine du cancer colorectal de stade III. D’autres études pourraient également se pencher sur l’association de l’immunothérapie à d’autres agents ou sur son utilisation à des stades plus précoces de la maladie.
Pour l’heure, ces résultats offrent un nouvel espoir aux milliers de patients dans le monde diagnostiqués chaque année avec le sous-type dMMR du cancer colorectal.
Rédacteur Yasmine Dif
Source : Simple Treatment Change May Cut Stage III Colon Cancer Recurrence 50%
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