La tradition chinoise veut qu’avant les grandes calamités, des êtres de compassion, comme les bodhisattvas, descendent dans le monde des hommes, dans l’espoir de réveiller ceux qui se sont égarés et de les ramener à la vertu. (Image : wikimedia / The Palace Museum / Domaine public)
La tradition chinoise veut qu’avant les grandes calamités, des êtres de compassion, comme les bodhisattvas, descendent dans le monde des hommes, dans l’espoir de réveiller ceux qui se sont égarés et de les ramener à la vertu. L’une de ces histoires est encore racontée dans ce sombre chapitre de l’histoire de la région de Huangzhou : la venue de Bodhisattva Guanyin à Huangzhou.
Il y a bien longtemps, la région de Huangzhou a connu des années de famine dévastatrice. Alors que le soulagement semblait à portée de main, une terrible peste s’est abattue dans la région, plongeant ses habitants dans une misère encore plus profonde. Malades et affamés, ils luttaient désespérément pour survivre.
Un jour, les rives tranquilles du lac de l’Ouest furent agitées. Un bateau était apparu discrètement à l’embarcadère. (Image : wikimedia / Wang Hui / Domaine public)
Une jeune fille mystérieuse avec une offre désintéressée
Un jour, les rives tranquilles du lac de l’Ouest furent agitées. Un grand bateau était apparu discrètement à l’embarcadère. À son bord se trouvait une jeune femme d’une beauté saisissante et d’un comportement calme. Alors que les curieux se rassemblent, la jeune femme se lève et s’adresse à eux : « Si quelqu’un est prêt à payer un prix pour m’acheter, je le suivrai et je servirai dans sa maison en tant que servante ».
Ses paroles ont choqué la foule. Mais ce qu’elle dit ensuite les étonne encore plus. Elle précisa que chaque pièce qu’elle recevra sera entièrement utilisée pour aider les habitants de Huangzhou qui souffrent.
Un miracle inattendu
La nouvelle de son étonnante proposition s’est répandue comme une traînée de poudre. Les marchands, les propriétaires terriens et les citadins curieux se sont précipités au bord du lac, désireux d’apercevoir la mystérieuse beauté. Émus par ses paroles et captivés par son apparence, beaucoup ont rivalisé pour l’emmener chez eux.
Ne parvenant pas à se mettre d’accord, quelqu’un proposa un étrange concours. Celui qui parviendrait à lancer de l’argent et à le faire tomber directement sur la jeune fille gagnerait le droit de la réclamer. La foule accepta et bientôt, des pièces d’argent, de cuivre et même d’or volèrent dans les airs en direction du bateau.
Mais quelque chose de remarquable s’est produit. Pas une seule pièce ne la toucha. Au contraire, chaque pièce tombait à ses pieds, formant une pile de plus en plus grande à la proue. C’était comme si une force invisible l’empêchait d’être touchée.
La jeune femme se lève et s’adresse à eux : « Si quelqu’un est prêt à payer un prix pour m’acheter, je le suivrai et je servirai dans sa maison en tant que servante ». (Image : wikimedia / ZHAO Meng-Fu / Domaine public)
Les spectateurs se turent. L’un après l’autre, ils abandonnèrent et reculèrent. La jeune femme resta assise, sereine et posée. D’un geste gracieux de remerciement, elle rassembla les pièces et les distribua aux pauvres qui s’étaient rassemblés à proximité.
La compassion inspire la compassion
La nouvelle de l’événement s’est rapidement répandue dans tout Huangzhou. Inspirés par l’altruisme de la jeune fille, de nombreux habitants fortunés de la ville se sont manifestés pour offrir leur aide. Les dons ont afflué. Les affamés ont été nourris, les malades ont reçu des soins et le lourd nuage de peur qui recouvrait la ville a commencé à se dissiper.
Pour la première fois depuis des années, les habitants ont ressenti un sentiment d’espoir. Tout cela avait été déclenché par l’acte de compassion d’une jeune femme : un acte qui s’était propagé pour changer le destin d’une ville entière.
La vérité révélée : la visite de Bodhisattva Guanyin à Huangzhou
La jeune fille réapparut, mais cette fois-ci, quelque chose avait changé. Une lueur radieuse l’entourait, et sa silhouette entière brillait d’une lumière divine. C’est alors que la vérité devint évidente : ce n’était pas une femme ordinaire, mais Bodhisattva Guanyin. (Image : shenyunperformingarts.org)
Quelques jours plus tard, le bateau retourna à West Lake. La jeune fille réapparut, mais cette fois-ci, quelque chose avait changé. Une lueur radieuse l’entourait, et sa silhouette entière brillait d’une lumière divine. C’est alors que la vérité devint évidente : ce n’était pas une femme ordinaire.
Les mains croisées et le sourire chaleureux, elle s’adressa à la foule stupéfaite : « Je suis Guanyin, bodhisattva de la compassion. Je suis venue ici pour éveiller la bonté dans vos cœurs. La sympathie et la miséricorde sont les vertus les plus nobles. Aider les autres est un devoir sacré. Protéger les faibles est une responsabilité que nul ne devrait ignorer. Ceux d’entre vous qui ont fait preuve de compassion seront bénis ».
Sous le coup de l’émotion, les gens se sont agenouillés en signe de révérence, les paumes jointes en guise de prière. Avec sincérité, ils ont loué le nom de Guanyin, touchés par sa présence et la lumière qu’elle a apportée dans leur vie.
Fidèle à sa parole, Bodhisattva Guanyin leur offrit un cadeau, son image sacrée : accordant ainsi paix et protection à tous ceux qui avaient répondu à son appel. (Image : wikimedia / Kawanabe Kyōsai, CC0)
Fidèle à sa parole, Bodhisattva Guanyin leur offrit un cadeau, son image sacrée : accordant ainsi paix et protection à tous ceux qui avaient répondu à son appel. À partir de ce jour, il a été dit qu’elle demeurerait dans les maisons des personnes au grand cœur, veillant sur elles avec une grâce silencieuse.
Quand des messagers de la vertu apparaissent
De telles histoires nous rappellent que lorsqu’une société commence à perdre ses repères moraux, que ce soit à la suite d’une catastrophe naturelle ou d’une crise provoquée par l’homme, des messagers de la vertu peuvent apparaître discrètement. À l’instar des bodhisattvas, ils prennent souvent une forme ordinaire : ils passent facilement inaperçus dans la rue ou sont pris pour des passants. Pourtant, par leurs paroles et leurs actions, ils éveillent la bonté des autres, évitent la catastrophe et rétablissent la lumière dans le monde.
De telles histoires nous rappellent que lorsqu’une société commence à perdre ses repères moraux, que ce soit à la suite d’une catastrophe naturelle ou d’une crise provoquée par l’homme, des messagers de la vertu peuvent apparaître discrètement. (Image : wikimedia / Qiu Zhu / Domaine public)
La vie est précieuse. Pour votre propre bien-être et celui de ceux qui vous entourent, cultivez un cœur de compassion. Et si quelqu’un semble vous guider vers la bonté et la vérité, écoutez. Vous avez peut-être rencontré un messager envoyé pour vous aider avant que la tempête n’arrive.
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