Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Monde. Bill Gates fait l’éloge de Pékin pour sa politique climatique

ACTUALITÉ > Monde

Bill Gates a récemment accordé une interview exclusive à Xinhua,
le porte-parole du Parti communiste chinois, faisant l’éloge du plus
grand pollueur au monde pour ses déclarations sur la neutralité
carbone d’ici 2060. (Image : wikimedia / United States Department
of Health and Human Services / Domaine public)

Le 15 février dernier, Bill Gates, le troisième homme le plus riche du monde, a accordé une interview exclusive à l’agence de presse Xinhua, porte parole officiel du gouvernement chinois. Le co-fondateur de Microsoft a fait l’éloge de la République populaire de Chine et de son leader Xi Jinping, pour leur objectif proclamé d’atteindre le pic d’émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060.

« C’est formidable que le président Xi Jinping fasse du dossier climatique une priorité et veuille travailler avec d’autres pays sur ce point... Sans la contribution de la Chine, de nombreux ingrédients clés (dans la lutte contre le changement climatique) comme les batteries et l’énergie solaire ne seraient pas aussi abordables », a déclaré Bill Gates.

Bill Gates et la « Belt and Road Initiative 

Bill Gates a également donné sa bénédiction à l’initiative « Belt and Road Initiative » (Nouvelle route de la Soie ) du PCC, à condition que la BRI puisse utiliser les énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie : « J’espère que les innovateurs en Chine pourront réduire suffisamment le coût de l’énergie verte, afin que la Chine puisse même renforcer son engagement à utiliser les énergies renouvelables dans le cadre de la Belt and Road Initiative ».

Centre d’affaires chinois de Great Stone, le 11 septembre 2019 à Minsk, en Biélorussie. Le centre d’affaires fait partie du parc industriel Great Stone, une zone économique spéciale que le président chinois Xi Jinping a saluée comme un « projet modèle » de l’initiative « Belt and Road » de son pays. (Image : wikimedia / Homoatrox / CC BY-SA 3.0)
Centre d’affaires chinois de Great Stone, le 11 septembre 2019 à Minsk, en Biélorussie. Le centre d’affaires fait partie du parc industriel Great Stone, une zone économique spéciale que le président chinois Xi Jinping a saluée comme un « projet modèle » de l’initiative « Belt and Road » de son pays. (Image : wikimedia / Homoatrox / CC BY-SA 3.0)

La BRI a été critiquée comme s’apparentant à une forme de colonialisme, un piège de la dette pour de nombreux pays en développement, car l’Initiative finance souvent ses projets par l’intermédiaire des banques du PCC. Elle fait appel à des travailleurs chinois et utilise des matériaux provenant d’entreprises chinoises pour la construction. Dans le Myanmar, aujourd’hui en proie à des troubles, l’ex dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, de la Ligue nationale pour la démocratie, a signé 33 accords de projets BRI avec le Parti en 2020, allouant au régime communiste une portion de voie ferrée, de la frontière entre le Myanmar et la Chine jusqu’au golfe du Bengale. Les accords incluent aussi la construction d’un port en eau profonde à l’usage du Parti, ainsi que celle d’un district industriel, le « New Yangon » à Yangon, la ville la plus importante du pays, par la société publique China Communications Construction Company.

Bill Gates reprend la rhétorique « gagnant-gagnant » du Parti

Bill Gates, intervenant pour le Forum économique mondial (WEF), a également repris la rhétorique « gagnant-gagnant » du PCC en déclarant à Xinhua que « le changement climatique et l’innovation sont des domaines dans lesquels la Chine et les États-Unis pourraient obtenir de grands résultats gagnant-gagnant ».

En 2018, Human Rights Watch (HWR), a fustigé Pékin dans un article intitulé « La résolution " gagnant-gagnant " de la Chine est tout sauf cela » après que le pays émettant le plus de gaz à effet de serre au monde ait présenté une résolution « Promouvoir la cause internationale des droits de l’homme par une coopération gagnant-gagnant », qui a ensuite été modifiée en « Promouvoir une coopération mutuellement bénéfique dans le domaine des droits de l’homme ». HWR a déclaré que « la résolution de la Chine est une victoire pour elle seule, et, si elle est adoptée, une perte sérieuse pour tout pays qui prend au sérieux les droits de l’homme en Chine et dans le monde ».

(Image : Capture d’écran / Tweeter)
(Image : Capture d’écran / Twitter)

Bill Gates, premier propriétaire de terres agricoles aux États-Unis

De même, en 2019, lors de l’événement « Summer Davos » du WEF New Champions 2019 qui s’est tenu à Dalian, en Chine, l’orateur principal, le Premier ministre chinois Li Keqiang, a fait le lien entre l’IBR et le mouvement mondialiste, en déclarant : « L’initiative Belt and Road proposée par la Chine vise à promouvoir un développement inclusif en encourageant l’intégration de plus de pays et de régions dans la mondialisation économique... Nous saluons la participation active de toutes les parties afin de parvenir à un développement interconnecté et gagnant-gagnant grâce à une coopération mutuellement bénéfique ».

Bill Gates, qui est maintenant le premier propriétaire de terres agricoles aux États-Unis et le principal actionnaire de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CNR), a rejoint un certain nombre d’élites occidentales qui se sont ouvertement rapprochées du PCC depuis l’investiture de Joe Biden en tant que président des États-Unis le 20 janvier dernier.

Des normes différentes dans chaque pays

S’exprimant lors d’une réunion publique organisée par CNN le 16 février, Jo Biden a pris la parole pour défendre Xi Jinping et la rhétorique autoritaire de « stabilité sociale » du PCC : « Si vous connaissez un peu l’histoire chinoise, le moment où la Chine a été victime du monde extérieur est celui où elle n’a pas été unifiée chez elle », a déclaré le président Joe Biden. « Le principe central de Xi Jinping est qu’il doit y avoir une Chine unie et étroitement contrôlée. Et il se sert de ce principe pour justifier ses actions ».

(Image : Capture d’écran / Tweeter)
(Image : Capture d’écran / Twitter)

Joe Biden a poursuivi en laissant entendre qu’en tant que président des États-Unis, il était obligé de parler de « ce que [Xi Jinping] fait à Hong Kong, de ce qu’il fait avec les Ouïghours dans les montagnes occidentales de la Chine et de Taïwan pour essayer de mettre fin à la politique d’une Chine unique en la rendant puissante... culturellement, il y a différentes normes dans chaque pays que leurs dirigeants sont censés suivre ».

Plus tôt dans le mois, le président du Comité d’étude républicain, le député Jim Banks (R-IN) a publié un rapport de six pages soulignant les préoccupations de son parti concernant la position extrêmement molle que l’administration Joe Biden a adoptée à l’égard du PCC depuis son arrivée au pouvoir, y compris des actions controversées comme la suspension du décret de Donald Trump du 1er mai 2020 interdisant à des adversaires étrangers comme la Chine de posséder le réseau électrique américain. Joe Biden a bloqué cette suspension qui révoquait le permis de l’oléoduc Keystone XL, par un décret présidentiel au 1er jour de son investiture.

Rédacteur Fetty Adler

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.