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Culture. Aristote et sa conception du bonheur

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Le philosophe grec Aristote a dit un jour que « le bonheur dépend
de nous-mêmes »
. (Image : wikimedia / Internet Archive)

PODCAST

Le philosophe grec Aristote a dit un jour que « le bonheur dépend de nous-mêmes ». Pour comprendre pleinement l’essence du bonheur, il pensait que nous devons chercher à comprendre la véritable vocation de l’être humain.

La gloire, l’argent, la reconnaissance, l’amour et d’autres choses qui nous ont séduits, considérons-les comme des gouttelettes d’eau, des moments éphémères de la vie. Aristote parlait de bonheur durable, de ce bonheur qui ne disparaît pas avec le temps.

Le point de vue d’Aristote

Dans son ouvrage L’éthique de Nicomaque, Aristote déclare que les actions humaines sont nécessaires pour parvenir au but ultime – le bonheur ou l’eudaimonia.

Ainsi, pour atteindre ce but ultime de la vie, il faut, selon Aristote, le poursuivre en remplissant sa mission spécifique. C’est-à-dire quelque chose que seuls les humains peuvent accomplir. En expliquant le rôle particulier de l’homme, le grand philosophe s’est inspiré de ses recherches biologiques. Ses investigations ont permis de découvrir quatre éléments qui existent dans notre monde : les minéraux, les plantes, les animaux et les humains.

Aristote éduquant le futur conquérant Alexandre le Grand. Illustration de Charles Laplante, 1866. (Image :  Wikimedia / CC0 1.0)
Aristote éduquant le futur conquérant Alexandre le Grand. Illustration de Charles Laplante, 1866. (Image :  wikimedia / CC0 1.0)

D’après le philosophe, le but d’un minéral est de se reposer puisqu’il est sans âme. Les éléments nutritifs sont les moyens d’existence de la  plante, tandis que la reproduction est le but premier d’un animal. Pour l’homme, dit Aristote, c’est la rationalité, la capacité de raisonnement.

Cela revient à dire que les humains sont les seuls êtres vivants sur Terre capables d’agir selon des principes et, par conséquent, d’assumer la responsabilité de leurs actes.

Nous sommes plus évolués que les animaux qui ne se préoccupent que de chercher un territoire et de se reproduire. Le libre arbitre et de plus grandes perspectives de vie sont des bénédictions exclusives à notre espèce. Ainsi, en tant qu’êtres doués de raison, nous devons nous efforcer de maîtriser nos pensées, nos paroles et nos actes de manière à atteindre une vie rationnelle.

Comme l’explique Aristote dans l’Éthique de Nicomaque, la fonction de l’homme est de mener une vie fondée sur un principe rationnel. Cela implique de bonnes et nobles réalisations de la part de l’homme, et des actions bien exécutées sont les témoins d’une vie d’excellence.

Cela signifie que pour atteindre le bonheur, il faut exercer sa capacité de raisonnement, exprimée avec une vertu éthique.

La vertu éthique

Selon Aristote, la vertu éthique est un « hexis » c’est-à-dire  un état habituel qui consiste à la fois en une disposition acquise et une inclination.

En termes simples, la vertu éthique est le fait d’avoir le sentiment approprié en fonction d’une situation. Les traits de caractère tels que le courage, la tempérance, l’honnêteté, etc. sont des vertus éthiques. Les actions qui sont exécutées avec une vertu éthique sont les ingrédients du bonheur.

Le courage est une vertu éthique. (Image : Sasin Tipchai / Pixabay)
Le courage est une vertu éthique. (Image : Sasin Tipchai / Pixabay)

Toutes les vertus éthiques sont de précieux moyens permettant d’éviter les excès. Par exemple, le courage est à mi-chemin entre la lâcheté et l’insouciance. Une personne dotée d’un jugement raisonnable comprend que certains dangers valent le risque d’être affrontés.

La tempérance est l’état qui se situe entre l’excès et l’insensibilité. On peut observer cet exemple lorsqu’une personne va se contenter d’une petite part de nourriture, pour en laisser à d’autres.

Selon Aristote, le bonheur ne peut être atteint que si l’intention de faire une action vertueuse prédomine. Un être humain est heureux tout au long de sa vie lorsqu’il vit selon des principes vertueux.

Dans la perspective du philosophe, grâce à des actions vertueuses en matière de santé, de connaissances, d’affection ou de richesse et à un raisonnement judicieux, nous trouverons le vrai bonheur qui mène à l’épanouissement de notre nature humaine.

Dans un monde où le plaisir immédiat est souverain, nous pourrions revenir à la philosophie d’Aristote et la mettre en pratique. Comme le dit le dicton : « la vie est faite de choix ».

Rédacteur Swanne Vi

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