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Nature. La vente d’avocats en Chine entraîne des pénuries d’eau au Chili

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Les plantations d’avocats au Chili continuent de monopoliser l’eau à partir de toute source disponible, malgré une sécheresse de 10 ans. (Image : Capture d’écran / YouTube)

Cela fait moins de dix ans que les chinois ont commencé à s’intéresser à l’avocat. Mais dans ce court laps de temps, sa popularité n’a cessé de croître. En revanche, la demande croissante en Chine a créé des problèmes d’eau dans ce pays d’Amérique du Sud qu’est le Chili.

Le problème de l’eau au Chili

En 2011, la Chine n’avait importé que 31,8 tonnes d’avocats. En 2014, dans le cadre d’un accord de libre-échange, Pékin a commencé à importer des avocats du Chili. « En 2017, la Chine a importé plus de 32 000 tonnes d’avocats, soit 22% de plus que l’année précédente... Exactement la moitié des importations d’avocats de la Chine (16 707 tonnes)... provenaient du Chili, 8 754 tonnes du Mexique et 6 667 du Pérou... Ces trois pays bénéficient de conditions commerciales favorables avec la Chine », selon China Dialogue. En 2018, les importations d’avocats s’élevaient à 43 000 tonnes, soit plus de 1 300 fois le nombre d’avocats importés en 2011.

En termes de prix, l’augmentation de la demande chinoise a eu l’effet inverse au Chili comparé à la Chine. Avant l’augmentation de la demande, un kilo d’avocats du Mexique coûtait environ 50 yuan (10 dollars américains) en Chine. Mais aujourd’hui, le prix est entre 10 à 15 yuan. Il y a environ 12 ans, un kilo d’avocats coûtait 1 000 pesos au Chili. Aujourd’hui, il faut environ 3 200 pesos (6 dollars américains) pour acheter la même quantité. Et si l’augmentation du prix des avocats a inquiété certains Chiliens, ce qui les préoccupe le plus est la crise de l’eau provoquée par la culture de l’avocat.

Le prix de l’avocat a chuté de plus de 50 % en Chine et a plus que triplé au Chili au cours des dix dernières années. (Pixabay)
Le prix de l’avocat a chuté de plus de 50 % en Chine et a plus que triplé au Chili au cours des dix dernières années. (Image : Capture d’écran / YouTube)

« La quantité d’eau nécessaire pour produire un avocat est suffisante pour faire pousser trois oranges ou 14 tomates... Une enquête menée en 2011 par les autorités publiques en charge de l’eau au Chili, a montré qu’au moins 65 canaux souterrains illégaux acheminaient l’eau des rivières vers des plantations privées. L’enquête a conduit à la condamnation pénale de certaines entreprises agroalimentaires, mais cela n’a pas suffi à les empêcher de recommencer. Ils ont aussi creusé des puits au bord des rivières pour irriguer leurs champs », selon Channel News Asia.

Certaines régions du Chili ont également souffert de la sécheresse pendant dix ans, de nombreux foyers n’ayant pas accès à l’eau potable. Pour résoudre la crise de l’eau, les autorités ont commencé à transporter l’eau dans des camions vers les zones touchées. Cependant, les plantations d’avocats continuent de fonctionner, utilisant l’eau du sol, des rivières et de toute autre source.

Cela a provoqué la colère des gens. Les fonctionnaires, Lorsqu’ils sont interrogés, rejettent souvent ces préoccupations, affirmant que l’agriculture n’a pas d’impact négatif sur l’environnement. Certains pays européens ont cessé d’importer des avocats du Chili, espérant que cela réduirait la demande et aiderait la région à préserver l’eau. Cependant, les entreprises agricoles affirment que si l’Europe n’achète plus d’avocats, elles les expédieront simplement en Chine.

Les exportations kenyanes

Le Kenya est l’un des pays d’Afrique désireux de stimuler les exportations d’avocats vers la Chine. Pékin a récemment réduit ses droits de douane sur les importations d’avocats en provenance du Kenya, de 30% à 7%. Cette mesure devrait profiter aux petits agriculteurs, qui ont été fortement touchés par certaines des conditions fixées par la Chine concernant les exportations d’avocats.

Le Kenya se réjouit d'exporter davantage d'avocats vers la Chine depuis que les droits de douane ont été réduits. (pixabay)
Le Kenya se réjouit d’exporter davantage d’avocats vers la Chine depuis que les droits de douane ont été réduits. (Image : pixabay / CC0 1.0)

« Après la signature de l’accord sur les exportations en avril dernier, la Chine a exigé que le produit soit pelé et congelé à -30 degrés, et à -18 degrés supplémentaires pendant le transit vers la destination. Ceci afin de réduire l’attaque d’insectes comme la mouche des fruits... Cependant, en octobre 2019, seule une entreprise sur plus de 100 avait satisfait aux exigences. Cela a écarté les petits agriculteurs qui n’avaient pas la capacité d’investir dans des chambres froides », selon The Kenyan Wall Street.

Le gouvernement kenyan espère que la Chine pourra acheter jusqu’à 40% de sa production maximale d’avocats. L’administration a calculé que l’augmentation des exportations d’avocats contribuera à réduire le déficit commercial avec la Chine.

Rédacteur Fetty Adler

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