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Opinion. Le fils de Chiang Kai-shek contre le communisme (1/2)

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Chiang Ching-kuo (à gauche) et son père Chiang Kai-shek (à droite). (Image : wikimedia / CC0 1.0)

Chiang Ching-kuo (1910-1988) était le fils aîné de Chiang Kai-shek et a exercé deux mandats en tant que président de la République de Chine à Taiwan, de 1978 à 1988.

Il fut un leader politique de renommée internationale. Selon des enquêtes, plus de la moitié des habitants de Taïwan le considèrent comme le meilleur président qu’ils aient eu et celui qui a apporté le plus de contributions à Taïwan.

Durant la présidence de Chiang, sa direction a permis à Taiwan de surmonter l’isolement politique au niveau international et les luttes économiques au niveau national.

Alors que le communisme a anéanti de nombreux pays asiatiques au cours de cette période, Taïwan, sous la direction de Chiang, a pu le repousser. Le parcours de Chiang en temps que leader exceptionnel, est une histoire extraordinaire.

Une histoire extraordinaire

Lorsqu’il était jeune, son père Chiang Kai-shek lui a donné les bases d’une éducation traditionnelle chinoise.

Il a grandi en lisant des livres classiques, tels que Les quatre livres et cinq classiques (les livres autorisés du confucianisme), Shuowen Jiezi (un dictionnaire chinois de la dynastie Han qui analyse et explique les caractères utilisés dans l’écriture chinoise) et Les lettres de la famille Zengwen Zhenggong.

Après avoir terminé ses études secondaires dans un environnement politique instable en Chine, il a décidé d’étudier à l’étranger et a choisi l’Union soviétique.

Quand il était jeune, son père, Chiang Kai-shek, lui a donné les bases d'une éducation traditionnelle chinoise. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Quand il était jeune, son père, Chiang Kai-shek, lui a donné les bases d’une éducation traditionnelle chinoise. (Image : Capture d’écran / YouTube)

Les 12 années qu’il a passé à étudier en Union soviétique ont été les moments les plus inoubliables et en même temps les plus difficiles de sa vie. Cette expérience lui a donné l’occasion de comprendre en profondeur la nature du Parti communiste et a contribué à le préparer à succéder à son père en tant que leader de toute une génération.

Quand Chiang Ching-kuo a eu 16 ans, il a rejoint la République de Chine (ROC) à Shanghai dans le but de lutter contre les seigneurs de la guerre et les envahisseurs de la Chine.

Il pensait à organiser une révolution, mais il était seul et faible. À cette époque, il a été invité à regarder des films à l’ambassade de Russie. Ces films faisaient la promotion de la Russie comme un pays progressiste et beau - un paradis sur terre.

La ROC à cette époque était limitée financièrement et militairement, mais elle était réticente à accepter le soutien de la Russie ou à tolérer le Parti communiste. La ROC a été contrainte de permettre aux membres du Parti communiste d’occuper des postes importants au sein de l’administration.

Lui, voulait en apprendre le plus possible sur le Parti communiste, et la seule façon de le faire était d’étudier en Russie, comme le dit le proverbe chinois: « Si vous n’entrez pas dans la tanière du tigre, comment pourrez-vous attraper son petit ? ».

Il a dit au revoir à son père et à l’enseignant avec qui il avait étudié en Chine et s’est rendu en Russie.

Il a bientôt découvert la vérité sur la Russie. À son arrivée là-bas, il a appris que le train russe qu’il avait pris brûlait du bois comme carburant, ce qui rendait la vitesse du train incroyablement lente. Il s’est rendu compte que ce pays n’était pas aussi développé que les films l’avaient montré. Il a commencé à douter de ce qu’on pourrait appeler un paradis.

Le train russe qu'il a pris brûlait du bois comme carburant, il a ainsi pu voir que le pays n'était pas aussi développé que les films le laissaient croire. (Image : Université du Wisconsin)
Le train russe qu’il a pris brûlait du bois comme carburant, il a ainsi pu voir que le pays n’était pas aussi développé que les films le laissaient croire. (Image : Université du Wisconsin)

Dans le train, il avait interrogé un Russe à ce sujet et la réponse avait été : « La révolution sert à détruire, donc tout doit être reconstruit lentement ! »

Lorsqu’il a vu de nombreux Russes demander de la nourriture à un Chinois, il a demandé : « Si la Russie est gouvernée par le prolétariat, pourquoi ont-ils encore besoin de mendier de la nourriture ? » Le Russe lui a répondu : « Ce sont des voyous prolétaires, qui ne veulent pas travailler. »

Il a réalisé que les communistes déformaient et dénaturaient les faits, couvraient les vérités hideuses et inversaient le bien et le mal pour maintenir la légitimité à gouverner du Parti communiste.

Chiang Ching-kuo a d’abord étudié à l’Université Sun Yat-sen de Moscou, puis a étudié l’histoire de la guerre européenne pendant trois ans à l’Université militaire et politique, où il a appris les stratégies et les tactiques de l’Armée rouge.

Il a également découvert que d’autres universités, telles que l’Université de Russie orientale et le Collège Lénine, avaient recruté un grand nombre d’étudiants chinois pour les endoctriner spécifiquement avec l’idéologie communiste, afin de semer des graines pour infiltrer la Chine dans l’avenir.

Alors que Chiang Ching-kuo étudiait en Russie, son père, Chiang Kai-shek, était président du gouvernement national de la ROC. Son père était bien conscient de la menace communiste et a donné l’ordre de rompre les relations diplomatiques avec l’Union soviétique, de la retirer de son parti et de préparer la guerre contre le communisme. Comme monnaie d’échange, les Russes ont pris en otage Chiang Ching-kuo pour forcer Chiang Kai-shek à abandonner ses plans d’action contre les communistes, mais sans succès.

Chiang Kai-shek était tout à fait conscient de la menace communiste. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Chiang Kai-shek était tout à fait conscient de la menace communiste. (Image : Capture d’écran / YouTube)

Cela a provoqué la colère de Staline, le secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, qui a ensuite exilé Chiang Ching-kuo en Sibérie, l’obligeant à travailler dans une ferme collective, puis dans une usine de machinerie lourde, une aciérie de la région de l’Oural.

Chiang a ensuite été forcé de travailler comme ouvrier dans une mine, il n’en recevait qu’une minime alimentation journalière. Il travaillait également comme ouvrier à la gare et transportait quotidiennement des marchandises lourdes. Il dormait dans les bennes à ordures et dans les mangeoires pour porcs. Il a même vendu sa seule veste en échange de nourriture et s’est nourri de déchets jetés par les restaurants.

En vivant dans la pauvreté, Chiang Ching-kuo s’est fait de nombreux amis. L’un d’eux était Peter, qui a souffert pendant des années à ses côtés et a été brûlé vif en essayant de sauver les machines dans l’usine. Risquant sa propre vie, Chiang Ching-kuo courut vers le feu pour récupérer son corps et l’a enterré. À un moment donné, Chiang Ching-kuo fut gravement malade, gisant inconscient dans la chaufferie de la gare. Ses quatre amis se sont occupés de lui à tour de rôle et ont mendié de la nourriture jusqu’à ce qu’il se rétablisse.

Un de ses amis qui étudiait à l’école du Parti communiste russe a partagé avec lui une histoire qui est restée gravée dans la mémoire de Chiang Ching-kuo : « L’une des choses les plus terrifiantes à l’école est de dire la vérité en dormant, c’est un crime capital. »

Chiang Ching-kuo a alors compris et a conclu : « La vie au sein du Parti communiste est sombre, on sentira l’envie de se réveiller d’un cauchemar si on se rend finalement compte qu'on a été trompé de tout temps par les communistes. Notre conscience et notre aspiration à la liberté forgeront notre volonté de s’échapper de la cage du Parti communiste. À ce stade, il n’y aurait qu’une de ces deux possibilités - soit être malheureusement découvert et tué, soit sortir de la cage et courir pour la liberté avec sagesse, tactiques et courage. »

Rédacteur Gabriel Olamsaint

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