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Histoire. Comment le pipa permit de piéger des ennemis

CHINE ANCIENNE > Histoire

Une brillante stratégie de Zhuge Liang pour déjouer 150 000 ennemis

Le pipa, ou luth chinois est un instrument traditionnel chinois. Un général chinois nommé Zhuge Liang a vaincu une armée de 150 000 hommes en utilisant un luth. (Image :wikimedia / CC-PD-Mark)
 

Quand il s’agit de vaincre 150 000 soldats, on pourrait penser qu’une importante force de frappe, composée d’un nombre au moins égal de soldats, soit nécessaire. Mais un général chinois nommé Zhuge Liang, (諸葛亮), (181 à 234) a réglé cette affaire grâce à un instrument de musique - un luth chinois ou pipa.

La stratégie du luth ou le « piège de la ville vide »

Zhuge Liang vécut pendant la période chaotique des Trois Royaumes. Il servit Liu Bei (劉備) et plus tard son successeur Liu Shan (劉禪) de la dynastie Han orientaux (東漢) ou Han postérieurs (後漢). En fait, c’est Zhuge Liang qui leur suggéra l’idée de rompre avec les Han et d’exclure leur royaume. Au cours de plusieurs guerres, Liang gagna une réputation de brillant général militaire.

Sa bataille la plus célèbre eut lieu à Xicheng (西城区) quand il envoya sa grande armée dans un camp lointain. Zhuge Liang n’avait plus qu’une centaine d’hommes en ville. Quelques sentinelles se sont approchées de Zhuge Liang et ont averti que Sima Yi (司馬懿) du royaume de Wei marchait vers Xicheng avec une armée de 150 000 soldats. Zhuge Liang et ses cents soldats n’avaient aucune chance. Cependant, il était rusé et décida de bluffer.

Zhuge Liang n’avait qu’une centaine d’hommes dans la ville, mais il était rusé et a décidé de bluffer. (Image : wikimedia / CC0 1.0)
Zhuge Liang n’avait qu’une centaine d’hommes dans la ville, mais il était rusé et a décidé de bluffer. (Image : wikimedia / CC0 1.0)
 

« Liang ordonna à ses troupes de baisser leurs drapeaux, d’ouvrir les portes de la ville et de se cacher. Lui-même s’est ensuite assis sur la partie la plus visible du mur de la ville, vêtu d’une robe taoïste. Il alluma un peu d’encens, gratta son luth, et se mit à chanter. Quelques minutes plus tard, il pouvait voir la vaste armée ennemie s’approcher, une suite sans fin de soldats. Faisant semblant de ne pas les remarquer, il a continué à chanter et à jouer du luth », a rapporté The New DC Times.

Quand Sima Yi vit son rival jouer du luth au sommet des portes, il s’arrêta. Sima Yi pensait que Zhuge Liang avait l’air trop à l’aise et détendu dans une telle situation et qu’il avait assurément reçu des informations au sujet de l’armée en approche. Alors pourquoi jouait-il du luth ? Le raisonnement de Sima Yi fut que Zhuge Liang avait préparé cette mise en scène afin d’attirer son armée à l’intérieur de la ville et de les massacrer. Il demanda finalement à son armée de faire marche arrière. Grâce à la ruse et un peu de chance, Zhuge Liang réussit à éviter une boucherie.

Tactiques de guerre étonnantes

À l’image de la stratégie du luth de Zhuge Liang, il existe de nombreux exemples d’un camp qui pendant le combat met en œuvre une tactique absurde pour gagner la victoire sur l’ennemi ou se protéger. Au cours de la bataille de Pelusium qui a eu lieu en 525 av. J.-C., le chef perse Cambyses II utilisa des chats pour vaincre l’armée égyptienne adverse. Les Égyptiens tenaient les chats en haute estime, les considérant comme sacrés. Sachant cela, Cambyses II demanda à son armée de peindre sur leurs boucliers des images de chats. Il amena également des centaines de chats dans la bataille. À la vue de « l’armée féline », les Égyptiens refusèrent de se battre et furent ainsi vaincus.

Le chef perse savait que les Égyptiens considéraient les chats comme sacrés, alors il en emmena des centaines sur le champ de bataille. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le chef perse savait que les Égyptiens considéraient les chats comme sacrés, alors il en emmena des centaines sur le champ de bataille. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Lorsque les Romains furent confrontés à la menace de l’invasion d’Hannibal, ils eurent recours à l’immolation de porcs et envoyèrent les créatures en feu sur le champ de bataille. Quand les éléphants de l’armée d’Hannibal virent les cochons enflammés courir vers eux, pris de panique ils se dispersèrent.

Le roi Jean d’Angleterre (1166 à 1216) a également utilisé des porcs enflammés pendant son siège du château de Rochester. Plusieurs autres ont utilisé cette tactique dans les sièges. Les forces ennemies creusaient alors des tunnels sous le château et lâchaient quelques porcs en feu, ce qui mettait le feu aux supports du château qui s’effondrait.. Néanmoins, pauvres cochons.

Rédacteur Gabriel Olamsaint

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