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Monde. L’OMS ne doit pas servir d’outil pour répandre des mensonges

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Les autorités communistes chinoises sont accusées, depuis le début, de couvrir l’épidémie de Covid-19 responsable de la mort de plus de 2 millions de personnes dans le monde. (Image : mohamed Hassan / Pixabay)
 

Un citoyen chinois dont le père est décédé des suites du coronavirus a demandé à l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en visite dans la ville de Wuhan, de ne pas « devenir un outil pour répandre des mensonges ». Le père de Zhang Hai est mort le 1er février 2020 après s’être rendu à Wuhan où il a été infecté par le virus, selon un reportage de l’Associated Press (AP).

Le 27 janvier 2021, soit plus d’un an après l’apparition du coronavirus, une équipe de chercheurs de l’OMS s’est rendue dans la ville pour tenter d’étudier l’origine du virus. Selon l’agence de presse Reuters, l’équipe de l’OMS serait étroitement contrôlée par ses hôtes chinois.

Zhang Hai, lui-même originaire de Wuhan, qui réside maintenant dans la ville de Shenzhen, dans le sud du pays a déclaré : « J’espère que les experts de l’OMS ne deviendront pas un outil pour répandre des mensonges ». « Nous avons cherché la vérité sans relâche. C’était un acte criminel, et je ne veux pas que la venue de l’OMS en Chine serve à couvrir ces crimes »

Les autorités communistes chinoises sont depuis le début accusées de dissimuler la vérité sur l’épidémie de Covid-19, responsable de la mort de plus de 2 millions de personnes dans le monde.

Selon des rapports de l’AP et de l’AFP, Zhang Hai a réuni les proches des victimes du virus du PCC en Chine continentale pour exiger que les responsables rendent des comptes.

Zhang Hai a déclaré que lui, ainsi que d’autres personnes ayant perdu des membres de leur famille avaient été interrogés et avaient subi des pressions pour ne pas parler et qu’on leur avait demandé de ne pas s’adresser aux médias étrangers.

Zhang Hai, qui fait partie des animateurs d’un groupe d’une centaine de familles endeuillées, sur le réseau WeChat, a déclaré qu’un compte-rendu consacré à leur situation avait été retiré par les autorités peu de temps après l’arrivée de l’équipe de l’OMS à Wuhan et que le groupe avait été dissous par la censure.

« Ne prétendez pas que nous n’existons pas, que nous ne cherchons pas à rendre des comptes », a déclaré Zhang Hai. « Vous avez effacé toutes nos plateformes, mais nous voulons toujours faire savoir au monde, par le biais des médias, que nous n’avons pas abandonné. »

Reportage vidéo du Korea Times mettant en scène Zhang Hai

L’AFP a rapporté que plusieurs familles de Wuhan ont voulu intenter des poursuites judiciaires pour obtenir des compensations et des sanctions contre les fonctionnaires, mais que les tribunaux avaient refusé de les accepter. Le système judiciaire en Chine est une des branches de l’État chinois et est soumis à l’autorité du Parti communiste.

Zhang Hai a appelé les experts de l’OMS à « faire preuve de courage » et à rencontrer les membres des familles des personnes décédées. Il a ajouté qu’il était probable que les enquêteurs de l’agence des Nations unies soient induits en erreur ou entravés par les autorités. Il a déclaré que les proches des victimes détenaient des éléments qui pourraient être utiles aux enquêtes, mais il a reconnu qu’une telle rencontre s’avérait peu probable.

Le 30 janvier, Reuters a rapporté que l’OMS avait déclaré que ses chercheurs se limiteraient aux visites organisées par les responsables chinois et qu’ils n’auraient aucun contact avec les membres de la communauté de Wuhan, en raison des restrictions sanitaires.

Zhang Hai avait précédemment informé les membres de Human Rights Watch (HRW), une ONGI qui a pour mission de défendre les droits de l’homme, que depuis qu’il s’est exprimé publiquement et a tenté de mettre au clair la situation par des actions en justice, il est continuellement harcelé par les autorités.

« Les responsables du gouvernement l’ont suivi dans la rue, et ses comptes sur les médias sociaux ont été suspendus. La police l’a averti qu’il serait détenu s’il continuait à parler », a déclaré HRW dans un communiqué, début janvier.

Le groupe de défense des droits humains a indiqué que les autorités ont harcelé et intimidé ceux qui ont cherché à rendre des comptes sur la dissimulation de la pandémie par le gouvernement, et pour les abus découlant des mesures de confinement.

HRW a déclaré que depuis l’apparition de la pandémie à Wuhan, les autorités ont détenu plusieurs journalistes citoyens qui ont fait des reportages dans la ville, ajoutant qu’un tribunal de Shanghai a condamné la journaliste Zhang Zhan à quatre ans de prison pour « troubles de l’ordre public ».

Le groupe de défense des droits de l’homme a aussi déclaré que la situation et le lieu de détention de Fang Bin, un homme d’affaires de Wuhan arrêté pour avoir publié des vidéos de l’hôpital de la ville, restent inconnus.

Les activistes Chen Mei et Cai Wei, basés à Pékin, que la police a arrêté en avril pour avoir recueilli et archivé des informations censurées liées à Covid-19, sont toujours dans un centre de détention en attente de leur procès, a indiqué HRW.

Les chiffres publiés par le gouvernement chinois font état d’à peine plus de 4 000 décès liés au virus, mais de nombreux commentateurs ont estimé que le nombre réel est beaucoup plus élevé. Les autorités du Parti communiste chinois ont tenté de rejeter la responsabilité dans la pandémie, en affirmant - sans aucune preuve - que le virus provenait de l’extérieur de la Chine.

Vidéo du South China Morning Post sur la journaliste citoyenne chinoise Zhang Zhan, condamnée à quatre ans de prison pour ses reportages sur le virus, à wuhan :

Rédacteur Fetty Adler

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