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Monde. L’Afrique de l’Est fait face à une invasion de criquets

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Plusieurs pays d’Afrique de l’Est font face à une invasion de criquets pèlerins, jugée la pire depuis des décennies. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Depuis le début de l’année, plusieurs pays d’Afrique de l’Est font face à une invasion de criquets pèlerins qui détruisent en masse les récoltes dans la région. Il s’agirait de la plus grande invasion de criquets en Afrique de l’Est depuis des décennies, les experts prévoient que la situation pourrait s’aggraver avec le temps.

Le problème des acridiens

«Des essaims de milliards de criquets pèlerins détruisent les cultures au Kenya, qui n’a pas connu une telle invasion depuis 70 ans, ainsi qu’en Somalie et en Éthiopie, qui n’ont pas vu cela depuis un quart de siècle. Les insectes ont profité de conditions humides favorables après des pluies exceptionnellement fortes», selon AP News. Un essaim moyen est composé de 40 millions d’insectes. Ces criquets peuvent parcourir environ 150 kms par jour.

Selon un fonctionnaire de l’ONU, un essaim de criquets de taille moyenne peut en une journée manger la même quantité de nourriture que toute la population de Pennsylvanie, du New Jersey et de New York réunie. Si des mesures immédiates ne sont pas prises pour contrôler l’essaim de criquets, leur nombre pourrait être 500 fois supérieur, avec l’arrivée du temps sec. Il serait alors presque impossible d’empêcher ces criquets de ravager chaque parcelle de terre agricole en Afrique de l’Est.

Selon un fonctionnaire des Nations unies, un essaim de criquets de taille moyenne peut en une journée manger la même quantité de nourriture que toute la population de Pennsylvanie, du New Jersey et de New York réunie. (Image : Capture  d’écran / YouTube)
Selon un fonctionnaire des Nations unies, un essaim de criquets de taille moyenne peut en une journée manger la même quantité de nourriture que toute la population de Pennsylvanie, du New Jersey et de New York réunie. (Image : Capture  d’écran / YouTube)
 

Mark Lowcock, responsable humanitaire de l’ONU, indique que 13 millions de personnes souffrent déjà d’une grave pénurie alimentaire dans la région, dont 10 millions vivent en fait dans des endroits touchés par les criquets. Dominique Burgeon, directeur des urgences et de la résilience au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a signalé que 20 millions de personnes supplémentaires dans la région pourraient se retrouver en situation de pénurie alimentaire. Une telle situation pourrait déclencher la violence et le chaos, perturbant la paix en Afrique de l’Est.

L’ONU demande 70 millions d’Euros d’aide immédiate. L’organisation ne dispose que de 18,5 millions d’Euros. «Les autorités de la région ont déjà lancé des activités de contrôle, mais compte tenu de l’ampleur et de l’urgence de la menace, un soutien financier supplémentaire de la communauté internationale des donateurs est nécessaire pour qu’elles puissent accéder aux outils et aux ressources nécessaires pour faire le travail...Les communautés d’Afrique de l’Est ont déjà été touchées par des sécheresses prolongées, qui ont réduit leur capacité à cultiver des aliments et à gagner leur vie», a déclaré M. QuDongyu, Directeur de la FAO, dans un communiqué (UN News).

Utilisation de drones

L’ONU planifie de tester l’utilisation de drones pour lutter contre les criquets en Afrique de l’Est. Les drones sont équipés de capteurs cartographiques et d’atomiseurs qui permettront de suivre les criquets et de pulvériser sur eux des pesticides. Certains pays mènent déjà des opérations de pulvérisation aérienne de pesticides. Cependant, l’ampleur du problème est tout simplement trop considérable. Les drones de l’ONU sont des prototypes spécialement conçus pour surveiller les criquets et s’adapter aux variations de vitesse de déplacement et de vol.

L’ONU prévoit d’utiliser des drones équipés de capteurs cartographiques et d’atomiseurs  qui permettront de suivre les criquets et de pulvériser sur eux des pesticides. (Image : Capture d’écran /YouTube)
L’ONU prévoit d’utiliser des drones équipés de capteurs cartographiques et d’atomiseurs  qui permettront de suivre les criquets et de pulvériser sur eux des pesticides. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

« Chaque comté veut un avion, mais nous n’en avons que cinq pour le moment et ils ne peuvent se trouver qu’à un seul endroit à la fois... Nous n’avons jamais utilisé de drones auparavant, mais je pense que cela vaut la peine de les tester car ils pourraient nous être utiles », a déclaré David Mwangi, responsable de la protection des végétaux au ministère de l’agriculture du Kenya, à Reuters. L’utilisation des drones  présente un gros inconvénient : c’est qu’ils ne peuvent transporter qu’un petit volume de pesticides. De nombreux pays d’Afrique de l’Est ne disposent  pas non plus de lois en vigueur concernant l’utilisation des drones.

Rédacteur Marlène Deloumeaux

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