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Monde. Écosse : les étudiants chinois contrôlés par la Chine 

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Chen Yonglin a averti que le PCC, exerce un contrôle sur les étudiants chinois qui étudient dans les universités écossaises. (Image : Craig Hunter / Pixabay)

Chen Yonglin, un ancien diplomate de haut rang du consulat chinois à Sydney, en Australie, qui a fait défection en 2005 et exposé les dangers que pose Pékin, a averti que le Parti communiste chinois (PCC) exerce un contrôle sur les étudiants chinois qui étudient dans les universités écossaises.

Le lanceur d’alerte a déclaré dans une interview accordée à The Ferret que le PCC utilise l’Association pour les étudiants et les chercheurs chinois (CSSA) présente dans plusieurs universités écossaises, pour surveiller et exercer un contrôle étroit sur les étudiants chinois.

Selon Chen Yonglin, les CSSA ont été installées par les consulats et les ambassades chinoises

« Le PCC veut contrôler les étudiants. S’ils se mêlent trop à la population locale et acceptent le mode de démocratie occidental, s’ils retournent en Chine, la société risque d’être modifiée. Il y a un grand nombre d’étudiants qui étudient au Royaume-Uni, c’est pourquoi le gouvernement chinois dépense beaucoup d’argent pour maintenir un contrôle intellecuel sur les étudiants », a-t-il déclaré à The Ferret.

Chen Yonglin a été secrétaire du consulat de Chine à Sydney jusqu’en 2005, date à laquelle il a fait défection en Australie. À l’époque, il a informé les autorités que le consulat de Sydney disposait d’un groupe de travail chargé de contrer et de surveiller les pratiquants du Falun Gong et leurs suiveurs en Australie.

L’équipe recueillait les noms de ces pratiquants considérés comme des « menaces », y compris les photos et les plaques de voiture, puis les renvoyait à Pékin afin d’y être examinés par les services de police locaux, le ministère de la Sécurité publique et le ministère de la Sécurité d’État.

L’un des buts du PCC en utilisant les étudiants chinois par le biais de la CSSA, est d’en faire des informateurs sur les activités du Falun Gong, dans les campus. Selon Chen Yonglin, ces étudiants subissent principalement un lavage de cerveau avec l’idéologie communiste et ne sont pas conscients du passé criminel du parti.

Le massacre de la place Tiananmen. L’armée chinoise massacre avec des chars et des fusils d’assaut les manifestants qui tentent de bloquer l’avancée des militaires sur la place Tiananmen. Les manifestations ont débuté le 15 avril et ont pris fin le 4 juin, avec une vague de répression sanglante assortie d’un décret instaurant la loi martiale, et l’occupation par l’APL (Armée populaire de libération) de certaines zones du centre de Pékin. L’estimation du nombre de morts varie de plusieurs centaines à plusieu
Le massacre de la place Tiananmen. L’armée chinoise massacre avec des chars et des fusils d’assaut les manifestants qui tentent de bloquer l’avancée des militaires sur la place Tiananmen. Les manifestations ont débuté le 15 avril et ont pris fin le 4 juin, avec une vague de répression sanglante assortie d’un décret instaurant la loi martiale, et l’occupation par l’APL (Armée populaire de libération) de certaines zones du centre de Pékin. L’estimation du nombre de morts varie de plusieurs centaines à plusieurs milliers. Le nombre de blessés s’est compté par milliers. (Image : Michael Mandiberg / flickr / CC BY-SA 2.0)

Des étudiants chinois mal informés

Par exemple, ces étudiants n’ont aucune connaissance du massacre de Tiananmen de 1989. Ayant grandi sous le régime du PCC, ils considèrent souvent les pratiquants de Falun Gong avec suspicion et estiment qu’il est de leur « devoir » d’informer les autorités du régime communiste de ces activités.

Le Falun Dafa, ou Falun Gong, est une pratique de méditation pacifique fondée sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Depuis plus de 20 ans, les pratiquants de Chine sont persécutés, emprisonnés, torturés et même tués par le Parti communiste chinois. (Image : longtrekhome / flickr / CC BY 2.0)
Le Falun Dafa, ou Falun Gong, est une pratique de méditation pacifique fondée sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Depuis plus de 20 ans, les pratiquants de Chine sont persécutés, emprisonnés, torturés et même tués par le Parti communiste chinois. (Image : longtrekhome / flickr / CC BY 2.0)

Un exemple de ce harcèlement est celui auquel Karen Lam, une pratiquante de Falun Gong originaire de Shanghai et vivant actuellement à Glasgow a dû faire face. Un jour, alors qu’elle distribuait des brochures et recueillait des pétitions pour mettre fin à la persécution, deux étudiants venus de Chine se sont approchés d’elle et ont demandé à tout le monde de ne pas signer les pétitions.

Les étudiants pro-PCC lui ont crié dessus, ont donné des coups de pied dans sa table et dispersé les dépliants, disant qu’elle n’avait aucun sentiment de honte et ils ont informé l’ambassade de Chine. Une partie de la famille de Karen Lam en Chine a même été intimidée par les autorités locales. Selon Chen Yonglin, l’histoire de Karen Lam est un exemple de comment le Parti communiste chinois fait faire aux étudiants son « sale boulot ».

Censurer les universitaires

La révélation de Chen Yonglin intervient alors que la Chine communiste tente de réduire au silence les universitaires britanniques. Joanne Smith Finley, spécialiste de la Chine à l’université de Newcastle, a récemment été sanctionnée par Pékin, qui l’accuse de diffuser « des mensonges et de la désinformation ».

Les travaux de Jo Smith Finley portent sur la minorité ouïghoure du Xinjiang, qui fait l’objet d’intenses persécutions de la part du régime communiste. En représailles, des centaines d’universitaires du monde entier ont signé une lettre déclarant que la censure de Pékin à l’égard de Joanne Smith Finley constitue une « grave escalade » de l’attaque de la Chine communiste contre les libertés académiques.

Vingt-deux ambassadeurs auprès des Nations unies ont pris l’initiative de diffuser une déclaration commune devant le Conseil des droits de l’homme, appelant la Chine à mettre fin à la détention massive des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes. (Image : Todenhoff / flickr / CC BY-SA 2.0)
Vingt-deux ambassadeurs auprès des Nations unies ont pris l’initiative de diffuser une déclaration commune devant le Conseil des droits de l’homme, appelant la Chine à mettre fin à la détention massive des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes. (Image : Todenhoff / flickr / CC BY-SA 2.0)

« Depuis 2014, j’ai observé avec horreur les changements de politique qui ont conduit à une atmosphère d’intimidation et de terreur à travers les périphéries de la Chine, touchant d’abord le Tibet et le Xinjiang et maintenant aussi Hong Kong et la Mongolie intérieure... »

« Au Xinjiang, la situation a atteint un point de crise, de nombreux universitaires, militants et observateurs juridiques concluant que nous assistons à la perpétration de crimes contre l’humanité et aux prémices d’un lent génocide... Je ne regrette pas d’avoir pris la parole et je ne serai pas réduite au silence », a déclaré Joanne Smith Finley à la BBC.

Rédacteur Fetty Adler

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