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Monde. Cheng Lei, journaliste australienne, arrêtée par Pékin

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Le système de propagande du Parti communiste chinois (PCC) aurait connu des changements
 

Compter twitter de Cheng Lei. Image : Capture d’écran / Twitter)
 

Le gouvernement australien a confirmé le 31 août dernier que Cheng Lei, journaliste australienne d’origine chinoise travaillant pour la China Global Television Network (CGTN) - filiale de la Télévision centrale de Chine (CCTV) - a été placée sous surveillance à son domicile en Chine, par Pékin. La réponse abrupte du ministère des Affaires étrangères chinois à la réaction du monde extérieur a suscité des doutes sur un éventuel changement dans le système de propagande du Parti communiste chinois.

La ministre des Affaires étrangères australienne, Marise Payne, a déclaré avoir reçu de la part de la Chine, le 14 août dernier, la notification officielle de la détention de Cheng Lei. Les diplomates australiens lui avaient parlé le 27 août dernier par visioconférence. L’Australie continuera à aider Cheng Lei et sa famille. En revanche, Marise Payne n’a pas révélé la raison de la détention de Cheng Lei. Actuellement, Cheng Lei est sous surveillance résidentielle pour une période de six mois, privée de contacts avec des avocats ou le monde extérieur, et peut être interpellée à tout moment.

Le 1er septembre, lors d’une conférence de presse régulière organisée par le ministère des Affaires étrangères chinois, un journaliste étranger a demandé à la porte-parole Hua Chunying si la détention de Cheng Lei était liée à sa nationalité et aux relations conflictuelles entre la Chine et l’Australie. Hua Chunying a répondu : « Je n’ai pas d’informations précises à vous donner » et « Veuillez vérifier auprès des autorités ».

Le ministre du Commerce australien, Simon Birmingham, a déclaré que le gouvernement australien ignorait pourquoi les autorités chinoises détenaient la citoyenne australienne Cheng Lei. Il a mis en garde les entreprises australiennes qui continuent à faire du commerce avec la Chine de l’aggravation des risques encourus.

Selon un rapport de Sina Finance datant de 2005, Cheng Lei est née en 1975 à Yueyang, dans la province du Hunan, et s’est installée en Australie avec ses parents lorsqu’elle avait 10 ans. Après avoir obtenu un diplôme de commerce à l’université du Queensland en 1994, elle a travaillé comme expert-comptable (CPA) pour Cadbury Schweppes et ExxonMobil (Melbourne) pendant 6 ans. Elle est retournée en Chine à la fin de l’année 2000 après avoir été recrutée par l’entreprise Australienne Toll. Elle était responsable du financement pour l’entreprise joint-venture sino-australienne de Toll en Chine.

Depuis 2002, elle anime des programmes tels que Financial Review et BizChina sur CCTV-9. En septembre 2003, elle a rejoint CNBC-Business First, où elle a commenté les marchés boursiers internationaux pour Global Business News depuis le siège de CNBC Asie-Pacifique à Singapour. En août 2004, elle est revenue de Singapour à Shanghai pour y présenter le China Business Briefing. Depuis 2012, elle travaille à la CGTN. Elle a également travaillé pour CCTV en couvrant des événements majeurs liés à la Chine, notamment les Jeux olympiques de Pékin en 2008 et l’Exposition universelle de Shanghai en 2010.

Après son arrestation, le site officiel CGTN a retiré la page concernant le profil personnel de Cheng Lei ainsi que les vidéos montrant ses expériences précédentes.

Outre l’arrestation de Cheng Lei, le système de propagande du Parti communiste s’est trouvé dans un état d’effervescence du 27 au 31 août. Le manoir pékinois de la star hongkongaise Jackie Chan a été saisi et vendu aux enchères, les fonctionnaires du ministère de la Culture et du Tourisme du PCC ainsi que ceux du système éducatif et de l’enseignement supérieur ont également fait l’objet d’enquêtes approfondies et de sanctions.

Le commentateur politique Li Yanming a souligné que la semaine dernière, le Comité central pour l’inspection disciplinaire du Parti communiste chinois aurait inspecté plus de 10 unités de propagande et tenu une réunion du Politburo pour faire pression sur ces unités afin qu’elles se « rectifient ». Ces mesures montrent que le camp de Xi Jinping est en train de hausser le ton au sein du système de propagande et que la tension s’intensifie.

Rédacteur Yi Ming

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