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Chine. Les autorités de Hong Kong refusent l’entrée à Human Rights Watch, la Chine élabore de nouveaux droits

ACTUALITÉ > Chine

Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW), n’a pas été autorisé à entrer à Hong Kong. (Image : capture d’écran / YouTube)

Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW), une organisation de défense des droits humains basée aux États-Unis, s’est vu refuser l’autorisation d’entrer à Hong Kong.

Il devait tenir une conférence de presse et publier le rapport annuel sur les droits de l’homme. Kenneth Roth a été bloqué par les agents de l’immigration dès qu’il a mis le pied dans l’aéroport international de Hong Kong.

Interdiction d’entrer

« J’avais espéré mettre en lumière l’assaut croissant de Pékin contre les efforts internationaux visant à faire respecter les droits de l’homme... Le refus de me laisser entrer à Hong Kong illustre clairement le problème... Cette action décevante est un signe supplémentaire que Pékin resserre son emprise oppressive sur Hong Kong et restreint davantage la liberté limitée dont les habitants de Hong Kong jouissent dans le cadre du principe «un pays, deux systèmes»... Les gouvernements concernés devraient prendre une position ferme contre la répression insidieuse de la Chine contre laquelle un grand nombre de personnes ont protesté pendant des mois », a déclaré M. Roth dans un communiqué.

Lorsque M. Roth a demandé aux autorités de Hong Kong pourquoi il avait été interdit d’accès à la ville, elles ont refusé de donner une explication détaillée, si ce n’est que c'était pour des «raisons d’immigration».

Un rapport de Human Rights Watch a révélé que des responsables de Hong Kong avaient ciblé certains journalistes, refusé des autorisations de manifester et empêché les secouristes de soigner les blessés. (Image: Studio Incendo via flickrCC BY 2.0)
Un rapport de Human Rights Watch a révélé que des responsables de Hong Kong avaient ciblé certains journalistes, refusé des autorisations de manifester et empêché les secouristes de soigner les blessés. (Image : Studio Incendo / flickr / CC BY 2.0)

Human Rights Watch a été très critique à l’égard de la manière dont les autorités de Hong Kong ont traité les manifestants. Dans un rapport publié en décembre, l’organisation a révélé que les autorités avaient pris pour cible certains journalistes, refusé de délivrer des permis pour les manifestations et empêché les secouristes de prodiguer des soins aux blessés. Dans un autre rapport, HRW a condamné la violence déclenchée par la police de Hong Kong dans les rues, la qualifiant d’«excessive» et faisant valoir que certains actes de violence commis par les agents étaient contraires aux normes internationales.

Le mois dernier, le gouvernement chinois a annoncé qu’il imposerait des sanctions aux ONG américaines comme Human Rights Watch en guise de représailles pour l’adoption par les États-Unis de la « loi sur les droits de l’homme et la démocratie à Hong Kong ».

Kenneth Roth a rappelé que, même s’il a été interdit à Hong Kong, ce que Pékin lui a fait n’est rien en comparaison de ce que des centaines de militants chinois doivent affronter dans le cadre de leurs protestations, notamment les peines de prison, la torture et les disparitions forcées. Il a fait valoir que l’ingérence de la Chine dans les activités de HRW représente une forme de censure mondiale qui doit être immédiatement combattue. La Chine a justifié l’interdiction imposée à Kenneth Roth en affirmant que son organisation est d'une manière ou d’une autre impliquée dans l’incitation à la violence à Hong Kong.

« Autoriser ou non l’​​​​​​​entrée de quelqu’un est le droit souverain de la Chine... De nombreux faits et preuves montrent que l’ONG concernée a, par divers moyens, soutenu les radicaux anti-chinois, les a encouragés à se livrer à des activités extrémistes, violentes et criminelles, et a incité à des activités séparatistes indépendantistes à Hong Kong... Ils portent une grande responsabilité dans le chaos actuel à Hong Kong. Ces organisations devraient être punies et devraient en payer le prix », a déclaré Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Droits de l’homme alternatifs

En décembre, la Chine a accueilli un forum international avec d’autres pays dictatoriaux comme la Corée du Nord, la Syrie et l’Iran. Ils ont signé la Déclaration des droits de l’homme de Pékin, qui est très différente de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies. La version chinoise annule en fait un grand nombre des droits de l’homme, en faveur de l’autorité de l’État.

Pékin a créé sa propre Déclaration des droits de l'homme qui annule de nombreux droits de l'homme en faveur de l'autorité de l'État. (Image: Palácio do Planalto via flickrCC BY 2.0)
Pékin a créé sa propre Déclaration des droits de l’homme qui annule de nombreux droits de l’homme en faveur de l’autorité de l’État. (Image : Palácio do Planalto / flickr / CC BY 2.0)

Par exemple, l’article 8 stipule que « la préoccupation de la communauté internationale pour les questions des droits de l’​​​​​​​homme doit toujours suivre le droit international et les normes fondamentales universellement reconnues régissant les relations internationales, dont la clé est le respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États », selon l’Express.

Cela signifie qu’il n’y a pas d’idée universelle des droits de l’homme, sauf ce que les Pays décident eux-mêmes. Si un pays devait violer le strict minimum des droits humains universels selon la déclaration de l’ONU, les autres n’ont pas le droit d’exprimer leur opinion contre lui car la question serait strictement considérée comme une « question interne ».

Rédacteur Charlotte Clémence

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