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Bien-être. Les effets de la colère sur le corps et l’esprit

SANTÉ > Bien-être

Certaines personnes se mettent en colère et se battent à longueur de temps, constamment préoccupées par l’idée qu’on les méprise ou qu’on leur manque de respect. (Image : pixabay / CC0 1.0)

Certaines personnes se mettent en colère et se battent à longueur de temps, luttent constamment et ne supportent pas qu’on les ignore ou qu’on leur manque de respect. Elles sont incapables de passer une journée sans s’en prendre à quelqu’un, se plaindre ou penser à des moyens de dominer les autres. Elles pensent qu’agir de la sorte résoudra leurs problèmes.

Comment la colère et le ressentiment agissent-ils réellement sur votre cerveau, votre corps et dans vos relations ? La lutte constante envers les autres a-t-elle vraiment des effets positifs ? Argumenter ou dominer signifie-t-il réellement être mentalement plus fort ?

J’étais peu colérique ou rancunier, même si parfois, il m’arrivait de perdre patience. Au cours de mon enfance et de mon adolescence, j’ai traversé les étapes ordinaires de rébellion et de souffrance. En grandissant, j’ai rencontré différentes personnes avec qui j’ai pu partager mon chemin de vie. Certains pensaient que, pour réussir dans la vie, il fallait être agressif, se battre et se défendre constamment pour être considéré, écouté et respecté.

J’ai appris qu’agir ainsi, est douloureux. Souvent, on m’a dit que j’étais « trop gentil » et trop indulgent pour être entendu, alors j’ai réfléchi et me suis demandé s’il y avait une part de vérité dans ces propos.

Comment la colère et le ressentiment agissent-ils réellement sur notre cerveau, notre corps et dans nos relations ? (Image : pexels / CC0 1.0)
Comment la colère et le ressentiment agissent-ils réellement sur notre cerveau, notre corps et dans nos relations ? (Image : pexels / CC0 1.0)

Malgré ma personnalité obstinée et ma capacité à parler fort si je le voulais (je possède une « voix d’enseignant »), je reste persuadé que ce n’est pas en criant et en hurlant qu’on obtient quelque chose, car les voix les plus sages et les plus déterminées sont le plus souvent celles empreintes de gentillesse et de douceur. J’ai donc décidé qu’accorder à la colère et à l’agressivité une valeur positive dans mon existence ne reflétait pas qui j’étais ou qui je voulais être, et que dès lors, je travaillerais dans la direction opposée.

Beaucoup de gens considèrent qu’un comportement agressif et dominateur signifie être fort, sans comprendre que les gens vraiment forts sont ceux qui gardent leur sang-froid et qui, après être tombés, se relèvent encore plus motivés afin de s’améliorer. Les personnes fortes peuvent équilibrer la relation entre rationalité et émotion. Elles n’ont pas pour objectif d’être meilleures que les autres. Leur but ultime est de s’améliorer, tout en aidant ceux qui les accompagnent sur ce chemin, à s’accomplir.

La force, c’est d’être capable d’appliquer ses vraies valeurs profondes face aux difficultés et aux intérêts personnels, de rester fidèle à soi-même et d’en assumer les conséquences, même lorsqu’il est plus facile et plus commode de s’écarter du droit chemin. La force, c’est le pardon et, parfois même, l’abandon. C’est être compatissant, en pensant toujours aux autres, avant soi-même. Comme pour la force physique, cela nécessite de l’entraînement, de l’autodiscipline, de la détermination et des sacrifices pour se développer et grandir. C’est un processus continu de prises de conscience, d’introspection et de changement. Ce processus dure toute la vie – et il n’est pas exempt d’erreurs.

La force, c’est d’être capable de s’accrocher à ses valeurs face aux difficultés et aux intérêts personnels, d’être fidèle à soi-même et d’en assumer les conséquences. (Image : maxpixels / CC0 1.0)
La force, c’est d’être capable de s’accrocher à ses valeurs face aux difficultés et aux intérêts personnels, d’être fidèle à soi-même et d’en assumer les conséquences. (Image : maxpixels / CC0 1.0)

Au fil des ans, j’ai travaillé dans différents secteurs avant de choisir celui de l’éducation dans lequel j’ai occupé certains postes de direction. Ces derniers m’ont donné la possibilité d’observer, d’expérimenter et d’apprendre dans un large éventail de situations.

Beaucoup de gens ne vivent que pour rivaliser avec les autres – ils veulent « gravir les échelons » et sont prêts à tout, pour atteindre un statut social prestigieux, un salaire élevé ou acquérir une grande  réputation. La colère, le ressentiment et la vengeance sont des traits communs qui vont souvent de pair avec ce désir de rivaliser, ce qui entraîne d’autres sentiments négatifs, comme la jalousie, la cupidité et l’envie.

Même si ces émotions et les actions qui en découlent apportent quelques moments superficiels et temporaires d’épanouissement en dépassant les autres, à long terme, elles ne débouchent sur aucun résultat réellement positif.

Nous pouvons considérer la colère et ses « alliés » sous plusieurs angles. Physiquement, lorsqu’une personne est en colère, sa tension artérielle, son rythme cardiaque et son taux de testostérone augmentent. Si cet état persiste, le système gastrique et la peau peuvent également être affectés, on peut souffrir de reflux et d’éruptions, et ce ne sont là que quelques-uns des effets possibles. L’esprit et le corps sont étroitement liés et un ressentiment constant et un état d’esprit négatif peuvent rendre quelqu’un plus enclin à tomber malade.

Lorsque vous êtes amer, votre poitrine est lourde et vos pensées tournent autour de la question de, qui a provoqué cet état ? – vous êtes enlisé. Cela devient un cercle vicieux qui, s’il n’est pas résolu, s’intensifie et vous affecte, de plus en plus. Non seulement, la colère n’amène aucune solution positive à votre problème, mais elle sape et détériore aussi vos relations, en particulier, avec votre famille et vos amis. Les mots haineux et méchants blessent et ne peuvent être effacés une fois prononcés.

Dans l’école de Bouddha, on pense que la colère, les sentiments négatifs et les mots produisent le karma, une substance noire. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Dans l’école de Bouddha, on pense que la colère, les sentiments négatifs et les mots produisent le karma, une substance noire. (Image : pixabay / CC0 1.0)

Que vous soyez d’accord ou non, essayez de réfléchir à ce que vous ressentez lorsque vous avez le courage de vous accrocher à vos valeurs profondes, à ce que vous êtes vraiment lorsque vous abandonnez quelque chose pour aider autrui. Réfléchissez, lorsque quelqu’un ou quelque chose vous a fait du mal dans le passé mais ne peut plus le faire, simplement parce que vous avez réussi à pardonner et que vous êtes allé de l’avant. Tout cela n’est-il pas bien meilleur et plus léger que la colère et le ressentiment ?

Nous devons apprendre aux enfants à réfléchir et à communiquer, plutôt qu’à fuir leurs responsabilités et à dominer. Mais pour pouvoir le faire, nous, les adultes, devons d’abord l’apprendre également. Les pensées, les paroles et les actions douces et sincères sont puissantes – elles vont plus loin et plus profondément que la haine, la colère et le ressentiment. De même, la capacité à rester calme exige beaucoup plus de force et mène à un meilleur état d’esprit, contrairement à l’agressivité.

Rédacteur Swanne Vi

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