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Tradition. L’éventail en plumes de Zhuge Liang

CHINE ANCIENNE > Tradition

 
Zhuge Liang fit un éventail avec les plumes de la queue de la grue pour se rappeler de bien utiliser son temps. (Image : Winnie Wang / Secretchina)

PODCAST

Le livre ancien des Trois Royaumes (Sanguo Yanyi 三國演義) décrit les périodes des Trois Royaumes, où Zhuge Liang est représenté arborant un éventail de plumes. Zhuge Liang était un politicien chinois, un stratège militaire, un écrivain, un ingénieur et un inventeur. Il a été chancelier et régent de l’État de Shu Han pendant la période des trois royaumes. Zhuge Liang et son éventail de plumes sont depuis longtemps profondément ancrés dans le cœur des Chinois.

Apprendre le Dao auprès d’un maître

Zhuge Liang a grandi dans une famille pauvre. À l’âge de huit ou neuf ans, il ne pouvait toujours pas parler. Un vieux taoïste de la montagne voisine a vu sa sagesse, il a guéri le mutisme de Zhuge Liang et lui a enseigné l’astronomie, la géographie, les Huit diagrammes et les arts martiaux. Dès lors, Zhuge Liang devint le disciple du maître taoïste. Il gravit la montagne chaque jour pour apprendre de son maître, quel que soit le temps. C’était un garçon intelligent et sérieux, et le taoïste n’avait jamais besoin d’expliquer deux fois la même chose.

Un jour, alors que Zhuge Liang descendait de la montagne, une tempête se leva. Il s’abrita dans un couvent désert. C’est alors qu’à sa grande surprise, une jeune femme apparut et lui proposa une tasse de thé. Au cours des huit dernières années, bien que Zhuge Liang ait parcouru la montagne de long en large, il n’avait jamais vu personne d’autre vivant sur la montagne. Depuis ce jour, chaque fois qu’il passait près du couvent, la jeune femme l’accueillait avec enthousiasme. Tout deux étaient très heureux de se retrouver pour jouer aux échecs, bavarder et partager les délicieux repas qu’elle lui préparait. Ses pensées pour la belle jeune femme le détournèrent de ses études. Très vite, Zhuge Liang devint confus. Il avait des difficultés à se concentrer sur ses études et à apprendre.

Une illustration de Zhuge Liang tirée du Sancai Tuhui (1609). (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Une illustration de Zhuge Liang tirée du Sancai Tuhui (1609).
(Image : Wikimedia / CC0 1.0)

La luxure est comme la vigne

Voyant cela, le taoïste lui dit : « Si le vent ne souffle pas, l’arbre ne bouge pas ; si le bateau ne tangue pas, l’eau ne se brouille pas. » Il désigna un arbre dans la cour et demanda à Zhuge Liang : « Regarde, pourquoi à ton avis, cet arbre est-il à moitié vivant et lutte pour sa survie ? »

Zhuge Liang vit des vignes pousser autour de l’arbre. Il dit : « Les vignes s’enroulent autour de l’arbre et empêchent sa croissance. » « Oui, il n’a pas été facile à cet arbre de réussir à pousser avec si peu de terre au sommet de cette montagne rocheuse mais sa détermination lui a permis de supporter la chaleur et le gel et de développer ses racines et ses branches. Mais de douces vignes ont pu vaincre ce robuste géant. » lui répondit son maître.

Zhuge Liang comprit aussitôt que son maître faisait allusion à ses rencontres avec la belle jeune femme du couvent. Il savait que son maître l’avertissait des dangers de la luxure. Une fois qu’il en serait prisonnier, il lui serait difficile de s’élever.

Remarquant qu’il était éclairé, le taoïste lui expliqua que la jeune femme était à l’origine une grue dans le Temple du Ciel. Parce qu’elle avait volé des pêches à la déesse, la Reine- mère de l’ouest, elle avait été envoyée dans le monde des hommes pour souffrir et rembourses ses dettes. Cependant, la grue avait ignoré son devoir moral, et s’était plutôt livrée au plaisir. « Si vous continuez à être troublé par sa beauté, tous vos efforts passés seront vains. »

Zhuge Liang conserva la plume pour se rappeler cette leçon

Le taoïste lui donna une canne avec une tête de dragon sculptée en lui expliquant : « Cette grue céleste a pu endosser l’aspect d’une belle jeune femme car elle avait volé une robe longue dans le palais céleste. Sans cette robe longue elle ne pourra plus se transformer en femme. Elle a l’habitude de reprendre sa forme originelle à minuit pour se baigner dans le fleuve céleste, à ce moment-là, tu brûleras sa robe. Mais la grue sera furieuse et s’attaquera à toi. Défends-toi avec la canne. »

Suivant les instructions du taoïste, Zhuge Liang a brûlé la robe de la grue à minuit. Voyant le feu dans le couvent, la grue revint du fleuve céleste et attaqua les yeux de Zhuge Liang à coups de bec. Zhuge Liang prit la canne et fit tomber la grue au sol. Il tendit la main pour l’attraper, mais celle-ci parvint à se libérer et s’envola, perdant quelques plumes au profit de Zhuge Liang. La grue à la queue déplumée n’osa plus se baigner dans la rivière céleste, honteuse, elle resta sur terre parmi les grues ordinaires et ne retourna jamais au palais céleste.

Zhuge Liang fit un éventail avec les plumes de la queue de la grue pour se rappeler de bien utiliser son temps. Il conserva l’éventail en signe de leçon.

Le tableau Kongming quittant les montagnes (dynastie Ming), représentant Zhuge Liang (à gauche) quittant sa retraite rustique pour entrer au service de Liu Bei (à droite). (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
Le tableau Kongming quittant les montagnes (dynastie Ming), représentant Zhuge Liang (à gauche) quittant sa retraite rustique pour entrer au service de Liu Bei (à droite). (Image : Wikimedia / CC0 1.0)

L’éventail

Depuis les temps anciens, les éventails sont très populaires auprès des héros chinois de la littérature et des arts martiaux. Les lettrés écrivaient des poèmes et peignaient dessus, tandis que les guerriers les utilisaient comme armes pour se défendre ou attaquer. Les éventails étaient également utilisés comme des marques de confiance.

Rédacteur Swanne Vi

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