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Monde. Le telecom chinois pourra-t-il lever les fonds via Wall Street ?

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Donald Trump interdit aux américains d’investir dans des entreprises chinoises liées à l’armée. (Image : Gerd Altmann / Pixabay)
 

La Bourse de New York (NYSE) a annoncé ce vendredi 1er janvier qu’elle allait retirer de la cote les entreprises chinoises liées à l’armée. Il s’agit de trois sociétés chinoises du secteur des télécommunications : China Unicorn (Hong Kong) Ltd, China Telecom Corporation Ltd et China Mobile Ltd. Les titres de ces sociétés devaient être d’abord suspendus de transactions puis définitivement interdites de toute cotation entre le 7 et le 11 janvier.

« La réglementation de la Bourse de New York a pris la décision que les émetteurs ne sont plus aptes à être cotés en vertu de la section 802.01D du Manuel des sociétés cotées à la lumière de l’ordonnance 13959 (l’" ordonnance "), qui a été signée le 12 novembre 2020... Les émetteurs ont le droit de faire examiner cette décision par un comité du conseil d’administration de la Bourse. Le NYSE demandera à la Securities and Exchange Commission de radier les émetteurs et les titres de la cote à l’issue de toutes les procédures applicables, y compris tout appel de la décision du personnel de la réglementation du NYSE », a déclaré le NYSE dans un communiqué.

Lundi 4 janvier le NYSE est revenu sur sa décision de retirer de la cotation les trois géants des telecoms chinois, allant à l’encontre du décret signé le 12 novembre par le Président Donald Trump.

Ce décret publié le 12 novembre (13959) interdisant aux Américains d’investir dans des entreprises chinoises que le Pentagone jugeait liées à l’Armée populaire de libération, a été renforcé en décembre par l’administration Trump, en interdisant les investissements dans toute filiale d’une compagnie militaire chinoise communiste.

Le 21 décembre, le NASDAQ a retiré de sa bourse China Communications Construction Co, China Railway Construction Corp, Semiconductor Manufacturing International Corp et CRRC Corp. Le MSCI a annoncé le retrait de 10 entreprises chinoises de certains indices, dont le SMIC, Hangzhou Hikvision et China Communications Construction Co. Ces entreprises devraient être retirées des indices le 5 janvier. Le 21 décembre, S&P Dow Jones Indices (S&P DJI)  a supprimé de tous ses indices les actions A et H et les ADR de 10 sociétés. À cette même date, le fournisseur d’indices FTSE Russell a annoncé le retrait de huit entreprises chinoises de ses produits.

La Chine a vivement critiqué l’expulsion de ses entreprises des bourses, le porte-parole du ministère des affaires étrangères Wang Wenbin qualifiant cette mesure de « répression injustifiée ». Il a accusé l’administration Trump d’abuser du concept de sécurité nationale pour réprimer les nations étrangères. Cependant, de nombreux experts en sécurité sont d’accord avec le président Trump. Roger Robinson, un ancien responsable de la sécurité nationale, souhaite que davantage d’entreprises chinoises figurent sur la liste du Pentagone, en particulier celles qui sont sur la liste noire du gouvernement américain mais qui continuent d’avoir accès aux capitaux américains. Christopher Iacovella, le PDG de l’American Securities Association, souhaite que toutes les entreprises contrôlées par le Parti Communiste Chinois (PCC) soient exclues du marché des capitaux américains. 

Le sénateur Marco Rubio a salué la décision de l’administration Trump. « J’ai été fier de travailler avec l’administration Trump sur ce décret visant à interdire les investissements dans les entreprises militaires chinoises, et la décision du MSCI de retirer ces entreprises dangereuses de leurs indices est le résultat de ce bon travail... Si une future administration devait faire marche arrière, ce serait un signal clair qu’elle place les intérêts du Parti communiste chinois et de Wall Street au-dessus des intérêts des travailleurs américains et des investisseurs familiaux », a-t-il déclaré.

Les États-Unis ayant interdit aux Américains d’investir dans des entreprises chinoises, le PCC tente apparemment de lever des fonds auprès de ses propres citoyens. Le 22 décembre, la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières (CSRC) a convoqué une réunion au cours de laquelle elle a souligné la nécessité de canaliser les fonds publics vers les marchés financiers du pays. Les experts estiment que cette initiative est sournoise. Li Hengqing, directeur de l’Informatics & Strategies Institute, basé à Washington D.C., souligne que le régime communiste tente simplement de faire peser les risques financiers sur les épaules des citoyens chinois en les forçant à investir leurs économies dans des entreprises. Si ces entreprises font faillite, les gens perdront de l’argent, tandis que le PCC s’en tirera à bon compte.

Rédacteur Fetty Adler

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