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Monde. Etats-Unis – 33 entreprises chinoises ajoutées à la liste noire

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L’administration Trump a ajouté à sa liste noire de nouvelles entreprises chinoises, pour complicité de violations des droits de l’homme ou pour soutien à l’achat d’articles destinés à l’armée chinoise. (Image : pixabay / CC0 1.0) 
 

L’administration Trump a annoncé qu’elle avait ajouté à sa liste noire 33 entreprises et institutions chinoises supplémentaires. Cette décision provient du fait que ces entités ont été identifiées comme étant impliquées dans l’espionnage de la communauté minoritaire ouïghoure ou comme ayant des liens avec l’armée chinoise et les armes de destruction massive. En octobre dernier, le gouvernement avait mis sur liste noire 28 entités chinoises.


Liste noire des entreprises

La plupart des entreprises qui ont été récemment mises sur liste noire se focalisent sur des technologies comme la reconnaissance faciale et l’intelligence artificielle. « Sept sociétés et deux institutions ont été inscrites sur la liste pour complicité dans les violations des droits de l’homme et les abus commis dans le cadre de la campagne de répression, de détention arbitraire massive, de travail forcé et de surveillance de haute technologie menée par la Chine contre les Ouïgours et autres... Deux douzaines d’autres sociétés, institutions gouvernementales et organisations commerciales ont été ajoutées pour avoir soutenu l’achat de matériel destiné à l’armée chinoise », selon Reuters.

Parmi les sociétés bien connues qui figurent sur la liste noire se trouvent  CloudMinds, Qihoo360 et NetPosa. CloudMinds propose un service capable de faire fonctionner des robots aptes à effectuer des communications simples. L’année dernière, la société s’est vu interdire le transfert de technologie de son unité américaine vers un bureau à Pékin. Qihoo360 a été retirée de la liste du NASDAQ en 2015. NetPosa exploite une filiale de reconnaissance faciale liée entre autre à la surveillance des musulmans.

L’entreprise NetPosa exploite une filiale de reconnaissance faciale liée entre autre à la surveillance des musulmans. (Image : Capture d’écran / YouTube)
L’entreprise NetPosa exploite une filiale de reconnaissance faciale liée entre autre à la surveillance des musulmans. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Malgré la politique du gouvernement américain visant à punir les entreprises chinoises liées aux violations des droits de l’homme, en les plaçant sur une liste noire, ses actions sont rendues inefficaces par des entreprises américaines comme Amazon, Microsoft et Google qui ont été identifiées dans un rapport comme soutenant ces entreprises chinoises. Le rapport, établi par Top10VPN, indique que des dizaines d’entreprises technologiques américaines offrent des « services web essentiels » nécessaires pour exploiter les sites web des entreprises chinoises inscrites sur liste noire.

Par exemple, Google offre des services d’analyse et un réseau de diffusion de contenu à Hikvision, qui a été placée sur liste noire l’année dernière. De même, Microsoft fournit des services d’hébergement de courrier électronique aux entreprises d’IA Megvii et SenseTime. Parmi les autres entreprises américaines qui traitent avec ces entreprises chinoises inscrites sur liste noire, on peut citer Stackpath, Digicert, Symantec, Entrust, GeoTrust, etc. Les chercheurs ont analysé les codes sources ainsi que le trafic des sites web des sociétés inscrites sur liste noire, pour identifier les entreprises américaines qui les soutiennent.

Les entreprises américaines comme Google continuent d’offrir leur soutien aux entreprises chinoises inscrites sur la liste noire.  (Image : othree / flickr / CC BY 2.0)
Les entreprises américaines comme Google continuent d’offrir leur soutien aux entreprises chinoises inscrites sur la liste noire.  (Image : othree / flickr / CC BY 2.0)
 

Radiation des entreprises chinoises

Le Sénat américain a récemment adopté une loi obligeant les entreprises chinoises à se conformer aux normes américaines en matière d’audit et de rapports. Les entreprises qui ne respecteront pas ces exigences seront exclues des bourses américaines, ce qui les empêchera de lever des fonds aux États-Unis. À l’heure actuelle, la Chine empêche les organismes de réglementation comme le Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB) et la Securities Exchange Commission (SEC) de procéder à des audits des sociétés cotées en bourse dont le siège se trouve en Chine continentale ou à Hong Kong. Avec la nouvelle législation, le régime chinois sera obligé d’autoriser ces audits sous peine de nuire financièrement aux entreprises.

Les entreprises chinoises dont les audits ne peuvent être vérifiés pour quelque raison que ce soit doivent également prouver qu’elles ne sont pas contrôlées par leur gouvernement. Le NASDAQ prévoit de resserrer les règles de cotation pour limiter les introductions en bourse des entreprises chinoises. La nouvelle règle imposerait aux entreprises chinoises de lever 25 millions de dollars US lors de leur introduction en bourse ou un minimum de 25 % de leur capitalisation boursière après cotation. Cette mesure devrait empêcher de nombreuses entreprises chinoises actuellement cotées au NASDAQ de s’introduire en bourse. Sur les 155 entreprises chinoises cotées au NASDAQ depuis 2000, 40 d’entre elles ont échoué à recueillir les 25 millions de dollars nécessaires à leur introduction en bourse.
 

Rédacteur par Fetty Adler

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