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Monde. Canada : la Chine commet un génocide contre les Ouïghours

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La Sous-commission des droits de l’Homme et du développement international du Parlement canadien a condamné l’attitude de Pékin à l’encontre des ouïghours, qu’elle qualifie de « génocide ». (Image : pixabay / CC0 1.0)
 

Dans un récent communiqué, la Sous-commission des droits de l’Homme et du développement international du Parlement canadien, a condamné la persécution brutale de la minorité ouïghoure du Xinjiang par le gouvernement chinois, qu’elle a qualifié de génocide. La sous-commission a constaté que plus de 2 millions d’Ouïghours et d’autres turcophones ont été détenus, y compris des enfants âgés d’à peine 13 ans.

Génocide ouïghour

Selon la Sous-commission, il s’agirait de la plus grande détention massive de l’histoire de l’humanité depuis l’Holocauste sous l’Allemagne nazie. Les détenus ont subi des abus physiques, mentaux et sexuels. Les communautés minoritaires ont été forcées d’apprendre la culture et la langue chinoises et d’attester de leur loyauté envers le PCC. Les détenus ont été soumis à des peines sévères. Les femmes et les enfants ont été victimes d’abus sexuels. Certaines détenues ont reçu des injections forcées de liquides qui ont entraîné la perte de leur cycle menstruel. Des cas de travail forcé ont également été identifiés. Des campagnes de stérilisation en masse ont été menées, visant à limiter le taux de naissance des minorités ouïghoures.

Le régime chinois recueille également des informations sur l’ADN des Ouïghours afin de déterminer si leurs organes sont compatibles pour des prélèvements. Au début de l’année, un tribunal international a estimé que le gouvernement chinois gagnait environ un milliard de dollars par an en vendant des organes prélevés sur des prisonniers. Cette pratique ne concerne pas que les Ouïghours. Depuis des décennies, les pratiquants de Falun Gong sont soumis au prélèvement d’organes à vif par le régime chinois. Bien que fin 2014, le gouvernement chinois ait annoncé la fin des prélèvements d’organes sur les prisonniers condamnés à mort, il est clair que cette pratique continue d’exister.

Le rapport souligne que la persécution des Ouïghours n’est pas seulement motivée par l’élimination de leur culture, mais aussi par le profit économique. Le Xinjiang, où vivent la majorité des Ouïghours, est riche en pétrole. Le Xinjiang est aussi une région stratégique, essentielle à la réussite de l’initiative chinoise « Belt and Road Initiative » (BRI). Pékin travaille à l’éradication des différentes ethnies, Ouïghoure, musulmane et turcophone de la région ou à leur assimilation à la culture et aux traditions de l’ethnie Han.

Des Ouïghours ont été soumis à la torture. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Des Ouïghours ont été soumis à la torture. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Pour protéger les droits des Ouïghours, la commission du Parlement canadien appelle le gouvernement à condamner officiellement ces atrocités, à sanctionner les autorités chinoises et à travailler avec les organisations multilatérales pour un accès plus facile à cette région. « Le sous-comité condamne sans équivoque la persécution des Ouïghours et des autres musulmans turcs dans le Xinjiang par le gouvernement chinois. Sur la base des preuves présentées lors des auditions de la sous-commission, tant en 2018 qu’en 2020, la sous-commission est persuadée que les actions du Parti communiste chinois (PCC) constituent un génocide tel que défini dans la Convention sur le génocide », peut-on lire dans la déclaration.

Le Uyghur Rights Advocacy Project (URAP) et l’organisation Justice for all (JFA) ont tous deux salué les observations faites par la sous-commission. L’URAP a demandé au gouvernement canadien de créer un programme de secours d’urgence pour les réfugiés ouïghours qui pourraient être piégés dans des pays susceptibles de les renvoyer en Chine.

Familles séparées

Un récent rapport de l’expert chinois Adrian Zenz a révélé la politique de Pékin consistant à séparer les enfants de leurs parents. À Yarkand dans la région du Xinjiang, quelques 10 000 enfants souffriraient de difficultés liées à la détention d’un ou de plusieurs de leurs parents. Un millier d’entre eux auraient leurs deux parents en prison. Beaucoup ont été envoyés dans des orphelinats gérés par l’État, souvent situés à proximité des écoles.

Des enfants ouïghours ont été séparés de leur famille.  (Image : Sherpas 428 / flickr / CC BY 2.0)
Des enfants ouïghours ont été séparés de leur famille.  (Image : Sherpas 428 / flickr / CC BY 2.0)
 

Entre 2017 et 2019, le nombre d’enfants dans les internats a augmenté de 380 000. 
En séparant les enfants de leurs parents, le PCC vise à supprimer la transmission de l’identité culturelle et religieuse intergénérationnelle. Les enfants, forcés d’adhérer à l’idéologie communiste, qui consiste en premier lieu à vénérer le parti et la mère Patrie, subissent un véritable lavage de cerveau.

Rédacteur Fetty Adler

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